''Des vacances avec
vue sur la mort''. Voilà un
slogan qui donne très envie de voir ce qui se cache derrière ce Fou
à lier
qu'il ne faut surtout pas confondre avec Fou à
tuer
du réalisateur et scénariste américain David Schmoeller avec en
vedette, l'acteur allemand Klaus Kinski. Derrière Fou
à lier
se cache en réalité La Spiaggia del Terrore
d'Umberto Lenzi qui, si les distributeurs français s'en étaient
donné la peine, aurait conservé son sens réel dans notre langue et
se serait appelé La plage de la terreur !
Nous sommes en 1989 et une bande de jeune motards silencieux attend
apparemment à proximité d'une prison l'exécution imminente d'un
type aux cheveux gominés vers l'arrière du crâne, au visage grêlé
et au regard carrément dément... Le condamné, Edward Santor dit
''Diablo''
hurle son innocence devant un parterre de témoins qui assisteront à
son exécution. Après un dernier coup de téléphone de la part du
directeur de la prison, le bourreau fait ce pour quoi il est payé et
le condamné grille... après avoir juré de revenir se venger...
Malgré un générique qui annonce Harry Kirkpatrick comme auteur de
ce slasher ultra commun s'y cache effectivement derrière l'un des
réalisateurs italiens les plus emblématiques du cinéma
d'exploitation des années soixante-dix et quatre vingt. Auteur de
gialli parmi lesquels Le Tueur à l'orchidée
en 1972 et Spasmo
en 1974 ou de films d'horreur cultes tels que L'Avion
de l'apocalypse en
1980 et Cannibal Ferox
l'année suivante, Umberto Lenzi signait donc son second long-métrage
sous le pseudonyme de Harry Kirkpatrick un an après Fureur
primitive.
Il y aurait d'ailleurs polémique quant aux origines du nom
s'affichant au générique... Contrairement à ce qu'indique la page
française de Wikipedia
dont on sait que le site charrie pas mal d'informations erronées, le
film ne s'articule pas autour d'un ancien motard exécuté à la
chaise électrique et revenant se venger de ses tortionnaires et de
tous ceux qui participèrent à son arrestation ainsi qu'à son
exécution. Ce serait trop facile, allons...
Le
long-métrage est accompagné par une bande musicale relativement
pénible à écouter ou même simplement à entendre et outre les
quelques infâmes titres pop-rock fm que le spectateur est contraint
d'ingurgiter, celle-ci fut composée par l'illustre Claudio
Simonetti, tête pensante du groupe culte Goblin
auquel on doit notamment les bandes originales de Profondo
Rosso
et de Suspiria de
Dario Argento ou du Dawn of the Dead
de George Romero. Profitant du traditionnel Spring
Break américain
lors duquel les étudiants font relâche et s'éclatent littéralement
entre sexe et alcool, Umberto Lenzi déploie un scénario tout
riquiqui qui semble prendre des proportions assez exceptionnelles
dans un contexte qui isole en général les protagonistes dans des
lieux habituellement plus ou moins confinés. Ici, des centaines
d'adolescents décérébrés adeptes de concours de tee-shirts
mouillés font la fête tandis qu'une bande de loubards chevauchant
des motos sème la terreur malgré l'intervention régulière de
Strycker, le shérif ''un brin'' corrompu de la ville et en partie
responsable de l'arrestation de celui qui se faisait appeler Diablo
avant de mourir sur la chaise électrique. John Saxon incarne ce flic
pourri jusqu'à la moelle et dont le seul intérêt est d'éviter sur
ordre du maire toute panique lors des festivités alors même qu'un
tueur en série s'amuse à reproduire les conditions de mort de
Diablo (Tony Hidalgo). En résulte une série de meurtres
particulièrement graphiques lors desquels les victimes subissent
d'atroces brûlures lors d'incendies ou d'électrocutions causées
par un ingénieux système hébergé par la moto que chevauche le
meurtrier. Fou à lier
(dont le titre américain est Nightmare Beach)
fut tourné à Miami et demeure un slasher de très piteuse qualité
essentiellement constitué d'une succession d'images relatant les
festivités entourant le Spring
Break.
Exemple typique d'un cinéma horrifique transalpin alors en plein
déclin, Umberto Lenzi profite des festivités pour exhiber les
poitrines mouillées de quelques jolies figurantes américaines mais
à part la présence de la sensuelle actrice du cru Sarah Buxton dans
le rôle de la serveuse Gail Jackson, de Nicolas de Toth dans celui
de Skip Banachek, de John Saxon dans le rôle du flic ''vénère'' ou
de Lance LeGault dans celui du révérend Bates, Fou
à lier
reste dans le genre, une œuvre relativement anecdotique...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire