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mardi 12 décembre 2023

Nouvelle histoire de la violence de l'underground japonais : Le démon de la vengeance (Shin Nihon bôkô ankokushi: Fukushûki) de Kôji Wakamatsu (1969) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Les mains attachées autour de la taille, une corde au cou, le jeune Ario Kebara (l'acteur Ken Yoshizawa) assiste impuissant au viol collectif de sa sœur Chie par les hommes d'un petit village de la campagne japonaise. Hurlant le prénom de sa sœur, il est frappé et s'évanouit. À son réveil, il est toujours attaché mais découvre qu'il est seul. Les habitants sont retournés à leurs occupations quotidiennes tandis que sa sœur a disparue. Parvenant à se délivrer de ses lien, Ario n'a alors plus qu'une idée en tête. Ou deux : retrouver sa sœur (qui depuis son viol a visiblement perdu la tête) et la laver de l'affront dont se sont rendus coupables les hommes du village. Kôji Wakamatsu perpétue une fois encore la méthode qui est la sienne au fil d'une filmographie qui ces dernières années entretient de drôles de rapports avec ses concitoyens. Deux ans après les deux premiers opus de la série de longs-métrages intitulés chez nous Histoire de la violence de l'underground japonais et dans son pays d'origine sous celui de Nihon Bôkô Ankokushi, le réalisateur japonais démarrait cette année 1969 avec Le démon de la vengeance (Shin Nihon bôkô ankokushi: Fukushûki). Une œuvre particulièrement cruelle et graphique où la vengeance sert de base à un scénario dont les ramifications sont on ne peut plus succinctes. Après une premières séquence particulièrement dérangeante lors de laquelle une jeune femme est longuement violée par les hommes de son village ainsi que par leurs propres fils (tout cela sous le regard de témoins qui n'agiront pas pour que cesse l'horreur), son frère Ario va entreprendre de manière méthodique de tuer tous ceux qui ont participé au viol de près ou de loin. Cela commence par l'épouse et la mère d'un homme et de leur fils qu'il va attacher avant de la faire parler et de la tuer. Puis Ario se lance alors dans un périple meurtrier armé d'un sabre qu'il vient de voler chez sa première victime. Ceux qui souffrent déjà de la cruauté délivrée par la séquence d'ouverture ne sont sans doute pas prêts à subir ce qui adviendra par la suite. Surtout lorsque Kôji Wakamatsu reproduit pour la seconde fois le viol de Chie qui cette fois-ci est précédé de la torture dont fait l'objet son frère.


''Chie et Ario doivent mourir... pour le bien du village...''


Une séquence insoutenable lors de laquelle on en apprend par contre davantage sur les véritables intentions des villageois. Véritable baisodrome à ciel ouvert, le village en question sert de terrain de jeu aux ébats sexuels de ses habitants dont l'essentiel des préoccupations semble être de faire l'amour plutôt que de cultiver leurs terres. Non contents d'être au centre d'une ''malédiction'' qui toucha les autres membres de leur famille atteinte de tuberculose et chassés de leurs terres, le frère et la sœur apprennent qu'ils mourront afin de permettre à certains hommes du village de se marier avec des femmes venues de la ville. Des femmes qui refusent de venir s'y installer jusqu'à ce que soit définitivement éliminée toute suspicion de cas de tuberculose. Le démon de la vengeance n'est pas tendre avec ses villageois, exhibés comme des individus de peu de morale, violeurs et assassins, obsédés par la question du sexe, crasseux, bref, dont la mort touche moins que si elle avait été perpétrée sur des hommes et des femmes possédant des valeurs morales plus justes. Une manière pour Kôji Wakamatsu de justifier les actes de son principal protagoniste et d'éviter d'approfondir la personnalité de ses futures victimes. L'amour et la mort sont ici des leitmotivs qui ne cessent de se renvoyer la balle puisque le principe est toujours le même. Un couple s'ébat dans les champs avant que ne surgissent Ario afin de les tuer ! Si l'acte est à proprement parler assez répétitif, le réalisateur japonais gratifie cependant ses spectateurs de nombreux plans de nudité et de quelques effusions de sang. Je les ai comptés : six paires de seins et dix-sept cadavres. Une très bonne moyenne si l'on considère que le film n'excède pas les soixante-douze minutes. Notons la partition musicale du compositeur Shôsuke Sekita dont la très courte carrière pour le cinéma s'étend sur deux longs-métrages, l'autre étant Sei Chitai : Sex Zone de Masao Adachi l'année précédente, et dont les quelques notes de piano sonnent ici comme une véritable sentence... Cruel et barbare, Le démon de la vengeance reste encore de nos jours visuellement saisissant...

 

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