Redécouvrir plus de
trente ans après sa sortie l'un des trésors du nanar est un
privilège que tout amateur se doit de s'accorder. Un véritable
moment de fraîcheur sous des températures extrêmes. Des lignes de
dialogues dont la teneur demeure aussi raffinée que d'écouter un
pilier de bar raconter des blagues salaces en levant le coude adossé
au zinc de son bistrot préféré. L'un des atouts majeurs
constituant généralement le sel de ce genre de productions
transalpines des années quatre-vingt provient bien entendu du
doublage français. Une ''qualité'' que l'on ne cessera jamais de
vanter tant elle participe de l'élaboration d'un mythe s'offrant
lors d'une soirée pizza/bière entre potes. Alien, la créature
des abysses
d'Antonio Margheriti s'affranchit des codes de la science-fiction
dont il semble être la navrante actualisation (le titre original,
Alien Degli Abissi,
signifie Alien des
abysses
et mise sur le succès passé du Alien, le
huitième passager
de Ridley Scott) pour nous proposer une aventure sur le sol de notre
planète en ne situant non plus son action dans l'espace mais sur une
île des Antilles où un certain Colonel Kovacks (l'acteur Charles
''Rambo II : la mission''
Napier) est le chef d'un projet scientifique sans scrupules qui se
débarrasse de déchets radioactifs directement au cœur d'un volcan
en activité. L'héroïne au très original prénom de Jane (la
blonde italienne Marina Giulia Cavalli) et son binôme, le
photographe Lee (Robert Marius) débarquent à bord d'une petite
embarcation malgré les avertissements d'un proche du colonel qui
somme les curieux de quitter les lieux. Lee est kidnappé mais Jane
parvient à prendre la fuite en pleine jungle où elle tombe sur
l'herpétologue Bob (Daniel Bosch), lequel va aider la jeune femme à
retrouver Lee tout en profitant de la situation pour lui tâter les
nichons alors même qu'ils viennent tout juste de faire connaissance.
Le genre de type ayant assez de raison pour laisser s'exprimer ses
hormones de mâle en rut tout en égarant en chemin sa
ceinture-cartouchière, le con ! Comment pourrait-on d'ailleurs
lui reprocher de ne pas vouloir tenter d'aborder la jolie et sexy
Jane dont la chemise trempée de sueur laisse pointer deux
merveilleux petits tétons ? Alors même que trois hommes armés
de mitraillettes tentent de déforester les lieux à la manière de
Bill Duke/Mac Elliot de Predator
de John McTiernan sorti deux ans auparavant ?
Alien, la créature
des abysses transpire
le budget de misère. Le plan du volcan en éruption (une pauvre
maquette) suffit à se rendre compte des déplorables capacités
mises en œuvre autour de ce film qui n'est en rien une pâle copie
du long-métrage de Ridley Scott puisqu'il n'a rien de commun même
si pourtant, et sans doute par goût du vice, Antonio Margheriti
tente de nous faire croire le contraire. Que l'on se rassure tout de
même. Sans atteindre les qualités de certaines productions
notamment signées de Ruggero Deodato, le film vaut bien mieux que
la plupart des longs-métrages réalisés par Lamberto Bava. La
logique tordue de ce genre de production veut qu'après avoir été
poursuivis par trois représentants de la loi et après avoir assisté
à leur mort dans d'atroces circonstances, Jane et Bob se
réconfortent devant un dîner aux chandelles, sourire aux lèvres,
et ce alors que Lee est toujours porté disparu ! Du rôle le
plus important au plus insignifiant, qualitativement, c'est la
disette. Ne parlons même pas des figurants orbitant autour d'un
Charles Napier agressif, grimaçant. Tous arborent le faciès
enfariné et la motivation des employés de la centrale nucléaire
V.I. Lénine de Tchernobyl qui le soir du 25 avril 1986 furent au
centre de la plus terrible catastrophe nucléaire de tous les temps.
Bon, tout ceci étant déjà bien navrant, quand donc va apparaître
le fameux alien du titre ? Hérésie ou réalité ? La
réponse s'affichera à l'écran après que le spectateur aura tout
de même patienté durant plus de soixante minutes pour pouvoir
espérer entrapercevoir la créature en question. En réalité, une
longue et imposante patte noire surmontée d'une énorme pince. Bref,
un crustacé dont l’entièreté ne nous sera révélée que lors de
l'affrontement final entre lui et Jane. Une séquence pillant
ouvertement le combat qui opposa Rupley à la reine xénomorphe dans
Aliens, le retour
de James Cameron. Vous l'aurez compris, Alien, la
créature des abysses
s'avère relativement désolant. Heureusement, les choses
s'accélèrent durant les vingt dernières minutes et le film
bénéficie d'un rythme plutôt soutenu et agrémenté par des
explosions de maquettes, quelques tout petits effets gore, la mort du
grand méchant pollueur et la victoire de l'écologiste avec en sus,
un message environnemental...
merçi tres grand nanar
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