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mercredi 29 mars 2023

Agent trouble de Jean-Pierre Mocky (1987) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Commençons par une anecdote qui n'a pas de relation directe avec le film. À voir Catherine Deneuve affublée d'une coiffure qui ne la met pas vraiment physiquement en valeur, je me suis demandé si elle portait une perruque. C'est alors que je me suis rendu sur Google pour y taper Catherine+Deneuve+Perruque. Obtenant ainsi parmi une foule de portraits de l'actrice nantie de diverses coiffures, quelques résultats étonnants. Telle cette foufoune dite ''A la portugaise'' du plus mauvais goût. Aussi pittoresque que puisse paraître la chose, elle rejoint par contre l’œuvre de Jean-Pierre Mocky en ce sens où le réalisateur français signait en 1987 avec Agent trouble, un bien curieux thriller. Le ridicule se penchant sur le moindre petit détail. Cette mèche grise qu'arbore Richard Bohringer, cette coiffure fauve qu'affiche Dominique Lavanant (aggravée par des tenues excentriques), ce bandeau qui enserre le crâne de Tom Novembre... Jean-Pierre Mocky était un bien curieux personnages n'ayant pas la langue dans sa poche. Un univers tout personnel qui malheureusement se dégrada au fil du temps, gangrenant les intrigues même les plus limpides. Pour comprendre et aborder Agent trouble de la manière la plus claire, il faudra sans doute se reporter à ces deux phrases que cite Catherine Deneuve après soixante-quinze minutes de récit : ''J'narrive pas à comprendre exactement les mobiles de ces gens... Ni à expliquer la nécessité pour eux de tuer tous ces innocents...'' Et c'est justement ce que l'on ressent devant cette histoire remarquablement intrigante dans ses premiers instants mais dont l'intérêt se délite au fil du temps. Qu'on le veuille ou non, Jean-Pierre Mocky gâche le matériau d'origine en insufflant à son œuvre cette folie douce dont il est coutumier mais qui n'était sans doute pas nécessaire ici. Lui que l'on aurait aimé voir traiter pour une fois avec un peu plus de sérieux cette adaptation du roman The man who loved zoos de l'écrivain américain Malcom Bosse ne peut donc s'empêcher d'y joindre une partie des freaks qui l'accompagnent généralement dans des situations ubuesques !


Le plus tragique dans toute cette histoire d'une adaptation dont l'effet est malheureusement celui d'un pétard mouillé, est d'observer le potentiel du récit et ce qu'en a fait Jean-Pierre Mocky. De sa manière toute personnelle et maladroite d'énumérer l'intrigue et ses personnages, Agent trouble évoque quelque part l'adaptation du roman de Georges-Jean Arnaud Brûlez-les tous ! réalisée en 1986 par Robert Enrico sous le titre Zone Rouge. Film dans lequel l'actrice Sabine Azéma cherchait à comprendre les raisons entourant la mort de son ex-mari et de celle de plusieurs habitants d'un hameau qui ensuite fut au cœur d'un incendie volontaire. Moins enclin à faire de son œuvre une adaptation riche en rebondissements et en sous-intrigues passionnantes, Jean-Pierre Mocky ouvre cependant les hostilités de la manière la plus séduisante, attirant ainsi le chaland à travers cette vision on ne peut plus fantasmagorique d'un bus arrêté dans un décor enneigé et dont tous les passagers sont prostrés dans une attitude d'inexplicable effroi. À la suite de cette séquence d'ouverture alléchante, le réalisateur introduit Tom Novembre, pittoresque personnage marginal prénommé Victorien qui fera les poches des victimes avant d'aller rendre visite à sa tantine Amanda Weber(Catherine Deneuve) et d'être ensuite recherché, poursuivi et enfin assassiné par l'étrange personnage qu'incarne Richard Bohringer, un certain Alex. Sans le talent particulièrement pointu d'un Claude Chabrol mais avec toujours autant de ferveur et de vigueur, Jean-Pierre Mocky persévère dans la critique des hauts dignitaires, jouant avec les codes du thriller tout en laissant une large place à ces personnages étranges qui toujours ont parcouru sa filmographie. Après la mort de Victorien, sa tante mène l'enquête... un peu trop tardivement comme le constatera le spectateur, beaucoup trop tard pour que le réalisateur parvienne à véritablement déployer l'intrigue et pour que les investigations d'Amanda Weber prennent une tournure véritablement passionnante. Reste alors le plaisir de retrouver Sylvie Joly, Pierre Arditi et les habituels trublions du cinéma ''Mockyéen''. Sans oublier la délicieuse Kristin Scott Thomas quasiment au début de sa carrière (à trois ans et une toute petite poignée de rôle près), jeune, belle, sexy, dans le rôle de la prostituée Julie. Laquelle absorbera sans doute l'attention des spectateurs de sexe masculin lorsqu'elle leur révélera sa brune toison. Une foufoune en chassant une autre, voilà donc une jolie épanadiplose...

 

1 commentaire:

  1. Il me semble que c'est dans ce film où Jean Abeillé a une admirable réplique du genre "Le mauvais temps ? Mes couilles, oui ! Si les gens ne viennent plus, c'est à cause de l'accident.", non ? :-)

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