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mardi 4 octobre 2022

Jumeaux mais pas trop d'Olivier Ducray (2022) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Que ne ferions-nous pas pour assouvir les désirs de celle que l'on aime ? Pleurer devant cette carte bleue qui n'en peut plus qu'on la déshabille des quelques deniers qu'il reste sur son compte en banque lorsque vient l'instant fatidique de la glisser dans la fente dédiée au règlement de deux places de cinéma ? Mais ce jour-là, ce fut fête. Places gratuites généreusement offertes par ma douce Princesse à laquelle j'octroyais pour une fois le droit d'outrepasser mes exigences de gentleman/ringard/macho. Le genre qui ne souffre pas qu'une femme paie les places de cinéma ou règle la note d'un restaurant, d'un hôtel ou d'un quelconque lieu de villégiature. Et ça tombe bien, car à force d'aller voir sur grand écran des comédies françaises par pur jouissance d'en faire des critiques assassines ou plus rarement, d'en vanter les mérites, c'est avec le cœur léger que nous sommes allés voir dimanche au CGR de Narbonne, la nouvelle comédie du réalisateur français Olivier Ducray. En fait, son tout premier long-métrage puisque jusque là, le bonhomme n'avait réalisé qu'une poignée de courts ainsi que deux documentaires ! À force d'entendre dire du mal des comédies françaises depuis un certain nombre de décennies tout en étant directement témoin du gouffre artistique dans lequel celles-ci s'enfoncent année après année, il devient délicat de faire la critique des unes et des autres sans prendre le risque de se voir affublé de noms d'oiseaux. Surtout lorsque la dite comédie est, une fois n'est pas coutume, plutôt réussie. Comme l'est Jumeaux mais pas trop d'Olivier Ducray, justement. Tout ce que l'on pouvait craindre est quasiment absent. Bien entendu, vu le propos (deux frère jumeaux qui furent séparés à leur naissance se retrouvent trente-trois ans plus tard. Problème : l'un est blanc et l'autre, noir !), on imagine d'emblée le genre d'engeance dont le sujet aurait pu accoucher. D'autant plus que le blanc (Bertrand Usclat dans le rôle de Grégoire Beaulieu), fils d'un couple de nantis, a plutôt bien réussi sa carrière puisqu'il se présente comme candidat à de prochaines élections législatives, tandis que le noir (Ahmed Sylla dans la peau d'Anthony Girard), on s'en doute assez rapidement, n'a pas connu le même destin. Réparateur en électroménager, il vit dans une cité HLM...


Jumeaux mais pas trop est le genre de comédie, et de film tout court, qui joue sur le contraste entre deux frères qui n'ont pour le coup, absolument rien en commun si ce ne sont les gènes. Si le long-métrage d'Olivier Ducray fera forcément bondir certains spectateurs de leur siège, le film n'en est pas moins réussi. Véhiculant rapidement quelques clichés qui n'étonneront personne, le spectateur aura malgré tout l'agréable satisfaction de découvrir une œuvre s'intéressant davantage à la relation entre les deux frères. Les caricatures ne servant qu'à justifier les éclats de rires sincères d'un public qui devait malheureusement ce jour-là, se faire éparse. Dommage. Mais le film n'étant sorti que depuis une semaine, on ne désespère pas que le public se rue en masse dans les salles une fois le bouche à oreille ayant fait son œuvre. Bertrand Usclat et Ahmed Sylla forment ensemble un duo vraiment attachant, accompagné par quelques interprètes de la vieille garde. Isabelle Gélinas et Gérard Jugnot campent les parents du jeune politicien tandis que Jean-Luc Bideau interprète quant à lui, le père adoptif d'Anthony. Là où le scénario du réalisateur et de Jean-Paul Bathany et Wilfried Méance fait preuve d'intelligence, c'est dans sa manière d'aborder l'abandon et les différences raciales et sociales. Jumeaux mais pas trop ne répète pas inlassablement ce que ces sujets ont tendance à véhiculer d idées reçues. [Spoil] : En effet, plutôt que de faire d'Anthony le récipiendaire exclusif des choix malheureux d'une mère qui l'a abandonné à sa naissance, on découvre plus tard que Patricia et Patrice Beaulieu eux-même sont les parents adoptifs de Grégoire. Une manière plutôt élégante d'évacuer d'emblée l'idée que la mère des deux hommes n'a pas abandonné Anthony parce qu'il est noir mais pour des raisons beaucoup plus profondes. Cet aspect plutôt moral du long-métrage ressurgira d'ailleurs une seconde fois, lors de la rencontre avec la véritable mère des deux garçons (l'actrice Claude Perron dans le rôle de Claire). Notons également la présence de Pauline Clément dans le rôle de Noémie Vignon, proche collaboratrice de Grégoire et même... un peu plus. Jumeaux mais pas trop est une excellente surprise. Amusante, fraîche et sincère Mais ce que l'on retiendra peut-être encore davantage des rires que certaines situations génèrent, ce sont ces quelques instants de grande émotion que les interprètes transmettent admirablement au public...

 

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