Un an après la sortie
sur les écrans du remake du classique de Wes Craven La colline
a des yeux
par le réalisateur français Alexandre Aja, l'américain Martin
Weisz prenait la relève en 2007 pour signer une séquelle on ne peut
plus déplorable. Que l'intro et l'attitude des soldats dans cette
suite s'avérant assourdissantes de niaiserie s'explique facilement,
on reprochera en revanche au reste du long-métrage de se complaire
dans l'exploitation de connaissances en matière de tactiques
militaires, atrocement rudimentaires. Le fait est que tout donne à
cette Colline a des yeux 2
les allures d'un bon gros nanar/navet à la manière des écuries The
Asylum. Parfaitement impardonnable.
Au point que l'on accepterait même de jeter un regard tout neuf sur
la séquelle de l'original datant de 85, laquelle était pourtant
déjà en dessous de tout ! L'on apprend au détour d'un article
que Martin Weisz apprécierait tout particulièrement le Aliens
de
James Cameron. Tout comme ce classique de la science-fiction
guerrière, sa Colline à
lui s'offre une échappée horrifico-militaire dont la multitude de
défauts se juge moins à travers son budget qui se monte tout de
même à quinze millions de dollars que sur une interprétation et
une direction d'acteurs épouvantables. Sa poignée de soldats
dirigés par un sergent ayant parfois du mal à maintenir le calme au
sein de sa petite troupe (on rêve de cet instant de grâce lors
duquel le personnage de Crank Medina passera de vie à trépas) n'est
rien de plus qu'une bande de garnements trop âgés pour les
pitreries que le récit énumère avec une certaine délectation. La
quintessence dans le domaine de l'incohérence provenant sans doute
de ce colonel (général ? Je n'en est déjà plus aucun
souvenir) qui plutôt que de permettre de réévaluer les qualités
intellectuelles d'une section de soldats de l'armée américaine
indisciplinée va jusqu'à enfoncer le clou : en effet, bien
qu'étant hautement gradé, le type en question s'exprime comme ce
doux crétin que l'on rencontrait généralement au collège, appuyé
nonchalamment contre le radiateur situé au fond de la classe....
Les
décors qui un an auparavant semblaient tout droit provenir de ces
sites ayant servi aux tests effectués dans les années cinquante sur
la bombe atomique ont disparu. À la place, des collines qui n'ont
jamais paru aussi proche de celles que l'on rencontre durant
n'importe quelle randonnée. Loin de jeter les ''héros'' et les
spectateurs au cœur de ce vide immense que l'on pouvait ressentir en
1977 ou dans des proportions moindres en 2006. Un sentiment de
solitude et d'abandon qui donc, désertent et nous laissent face à
ce que le cinéma d'horreur et d'épouvante et capable de générer
de plus ennuyeux. Si les scènes d'action s'enchaînent cependant et
que le film ne se montre pas trop avare concernant les apparitions de
sa famille de dégénérés dont les membres sont à cette occasions
renouvelés (rappelons que certains d'entre eux périrent en 2006),
La colline a des yeux 2
version 2007 fait preuve d'une flemme conséquente lorsque entre en
jeu l'écriture que l'on doit pourtant à Wes Craven himself
ainsi qu'à son fils ! D'une durée pourtant relativement
courte, cette séquelle paraît durer des plombes et les assauts de
sa famille de cannibales n'instaurent jamais le moindre sentiment
d'angoisse. Entre anfractuosités naturelles et infrastructures
façonnées par l'homme, le cadre connaît ses grands classiques et
reprend tout d'abord les décors d'un certain Massacre
à la tronçonneuse 2
de Tobe Hooper, dont le concept sera ensuite régulièrement pillé
dans l'histoire du cinéma d'horreur. Sans doute n'y a -t-il rien de
pire que de ne jamais ressentir la moindre empathie pour tel ou tel
individu. Ne s'installe alors à aucun moment ce sentiment d'angoisse
tant recherché par son auteur. Les incohérences s'accumulent comme
autant de petits cailloux laissés derrière lui par un randonneur
effrayé à l'idée de ne jamais retrouver son chemin. Celui de La
colline a des yeux 2 est
parfaitement balisé, sans prises de risque ni aucune originalité.
Et dire que je m'apprêtais à lancer la projection Confession
d'un cannibale,
l’œuvre précédente de ce vidéaste qui depuis, semble avoir
choisi de retourner à ses premières amours : le clip vidéo...



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