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mardi 19 juillet 2022

La Casa de las Muertas Vivientes de Alfonso Balcazar (1972) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Il y aurait beaucoup, mais alors vraiment, beaucoup de choses à raconter sur ce curieux long-métrage italo-hispanique réalisé par l'espagnol Alfonso Balcazar sorti chez nous le 7 janvier 1972. Une année qui vit tout de même la sortie du sublime The Other de Robert Mulligan qui, je l'avoue, n'a rien de commun avec La Casa de las Muertas Vivientes si ce n'est que les deux longs-métrages flirtent chacun à leur manière avec l'épouvante. D'un côté comme de l'autre, apportant leur lot de traumatismes. Des blessures psychologiques engendrées par le premier à travers l'incroyable histoire de deux frères jumeaux et par l'état de stase dans lequel nous plonge le second. Il faut dire que Alfonso Balcazar ne semble pas être le meilleur réalisateur à même de nous conter cet étrange cas de mort par accident dont le souvenir va réveiller l'âme et la conscience de celui (et celles) qui en fut le témoin. Une jeune femme, apparemment prise de vertiges est effectivement passée par dessus la balustrade en bois d'un escalier pour aller s'écraser et mourir un étage plus bas. Tout ceci sous les regards plus ou moins éberlués de son époux, et des sœur et belle-mère de celui-ci ! Un an passe et l'ex mari en question s'est remarié avec Ruth (l'actrice Daniela Giordano) dont le prénom, il est vrai, aurait nettement mieux sied à la belle-mère Sara (Nuria Torray) dont les appétits sexuels envers son beau-fils Oliver (José Antonio Amor) semblent insatiables. La conviant à venir s'installer dans la luxueuse demeure des Bromfield (le patronyme du marié en question et de sa nouvelle épouse), Ruth est accueillie on ne peut plus froidement par Sara et Jenny (personnage, au fond, relativement secondaire interprété par Teresa Gimpera) qui n'est autre que la sœur d'Oliver. Au point que des événements auxquels participent les spectateurs que le réalisateur espagnol choisi de prendre à témoin ne laissent aucun doute sur la machination qui semble avoir été mise en route afin de nuire à la jeune mariée. Un adorable petite chaton meurt sous ses yeux ? Voilà Ruth hurlant à pleins poumons pour découvrir quelques instants plus tard en compagnie d'Oliver et des deux mégères que la petit boule de poils est bien vivante. Il manque au volant d'une voiture les clés qui permettraient à la jeune femme d'aller faire un tour en ville ? Quelques secondes plus tard, le même Oliver lui montre preuve à l'appui que le trousseau est toujours raccordé au contact du véhicule...


Quelques chose ne tourne donc pas très rond dans cette demeure à l'hostilité presque palpable. Mais plutôt que de cultiver le mystère, Alfonso Balcazar préfère nous placer du côté de Ruth et faire des spectateurs des témoins à décharge. Que l'idée soit bonne ou non, l'une des principales faiblesses de La Casa de las Muertas Vivientes est qu'il ne s'y passe pas grand chose durant au moins deux bons tiers de long-métrage. Le réalisateur tente bien d'instaurer un climat de confusion, d'hostilité et de malaise parmi les quatre personnages mais cela n'empêche pas le récit de traîner en longueur. Si quelque chose ou quelqu'un semble vouloir faire passer Ruth pour une dingue, ce sont bien les trois autres qui paraissent n'avoir pas toute leurs facultés mentales. Sara demeurant peut-être la pire de tous, se comportant en véritable nymphomane, évoquant lointainement l'inceste même si elle n'est que la belle-mère d'Oliver. Un contexte relativement malsain, entretenu de manière presque obsessionnelle par Alfonso Balcazar dont le scénario ne paraît pas devoir s'écarter d'un iota de ses ambitions premières : cultiver une ambiance trouble et délétère et même quasiment nécrophile puisqu'à lui seul, le titre du film un brin mensonger, évoque moins des hordes de morts-vivants déferlant sur la propriété des Bromfield que la présence entre les murs de l'ex-épouse Helen (l'actrice Gioia Desideri) pourtant morte et enterrée un an auparavant. Le compositeur italien Piero Piccioni signe une partition musicale qui elle est par contre plutôt efficace. On pense notamment à la séquence particulièrement morbide lors de laquelle Sara s'introduit de nuit dans le lit du couple pour y prendre la place de Ruth. Point culminant d'une œuvre qui enfin se réveille même si l'on constatera (malheureusement) que l'acte de déviance extrême qui en découlera ne sera que pur fantasme de la part de la belle-mère. Si l'on ne devait retenir qu'une séquence, il s'agirait bien de celle-ci. Conséquence logique, bien que trop tardive, d'une lente dérive psychologique. La participation de la domestique Clara (la charmante Alicia Tomas) et du faux oncle mais véritable détective privé (l'acteur Osvaldo Genazzani) parviennent malheureusement assez mal à donner de l'épaisseur à un récit qui tourne un peu trop autour du même sujet. Une curiosité qui dans ses derniers retranchements s'approprie même certains codes du giallo...

 

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