Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mercredi 1 décembre 2021

Fils de plouc de Harpo et Lenny Guit (2021) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Fils de plouc (qui n'a absolument rien à voir avec le roman graphique Fils de ploucs de Jean Rouhou dans lequel l'auteur raconte sa jeunesse en Bretagne dans les années 30) est le premier long-métrage de Harpo et Lenny Guit qui jusque là avaient réalisé ensemble deux courts-métrages (Nathalie vous nique tous en 2016 et La brigade du kiff en 2019 que l'on trouve facilement en deux ou trois clics sur Youtube). Un film qui semble-t-il a beaucoup fait parler de lui. Ceux qui ne se sont jamais remis du film culte de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde C'est arrivé près de chez vous ou qui attendaient jusque là la relève (heu.... les gars, z'avez toujours pas découvert l'excellent Dikkenek d'Olivier Van Hoofstadt ou la série de docu-fictions La Vie sexuelle des Belges de Jan Bucquoy?) ont décidé que Fils de plouc était le descendant direct du film qui lança la carrière du plus français des belges. À dire vrai, lorsque l'on est originaire de l'hexagone, il n'est certainement pas besoin de traverser la frontière franco-belge pour y trouver un équivalent. Plus trash mais se basant sur un scénario aussi puéril, le film du duo repose sur une base aussi légère que celle des Clés de bagnole de Laurent Baffie dont l'argumentaire trônant sur l'affiche précisait qu'il ne fallait pas aller le voir puisqu'il s'agissait d'une merde, s'opposant ainsi à l'accroche de l’œuvre de Bertrand Blier, Tenue de soirée qui lui, s'octroyait à juste titre, l'appellation de ''Putain de film'' ! Deux manières différentes d'attiser la curiosité du public tout en ayant plus ou moins l'air pour l'un (mais pas pour l'autre), de préférer que les spectateurs restent chez eux. En un sens, Fils de plouc aurait sans doute mérité lui aussi de se voir affublé d'une phrase du type mixant l'une et l'autre des accroches, genre : ''Fils de Ploucs, un putain de film de merde, donc, n'y allez pas'' ! Plus encore que d'évoquer le film du trio de belges cité plus haut, celui de Harpo et Lenny Guit s'est vu abusivement comparé au cinéma d'un certain John Waters...


Et notamment son mythique Pink Flamingos (dont j'ai toujours préféré ses Desperate Living et Female Trouble. Comme j'ai d'ailleurs toujours aussi eu un faible pour le Atom Earth Mother des Pink Floyd plutôt que pour leur The Dark Side of the Moon qui pour beaucoup demeure incompréhensiblement LA référence du groupe!). Dans Les clés de bagnole, Laurent Baffie et son ami Daniel Russo passaient une heure trente à essayer de retrouver ses clés de voitures, (ATTENTION SPOIL), que le premier finissait par retrouver dans la poche gauche de son pantalon alors qu'il avait toujours l'habitude de les mettre dans la poche de droite (!!!) (FIN DU SPOIL). Dans Fils de Plouc, les frères Issachar (l'acteur Maximilien Delmelle et sa tronche de héros de bande dessinée, oui, oui, vous verrez) et Zabulon (Harpo Guit) vont quant à eux chercher à remettre la main sur le chien de leur mère, Jacques Janvier. Et ça, c'est le nom du clébard, hein, pas de sa maîtresse. Elle, se prénomme Cachemire et se prostitue. Le père, lui, est absent, les deux époux s'étant séparés. C'est l'acteur Mathieu Amalric qui l'interprète. On se demande ce qu'il est d'ailleurs venu foutre dans cette galère à part donner une certaine légitimité à une œuvre qui n'en a pas tant besoin que cela ou ne le mérite pas vraiment. D'entrée de jeu et histoire de bien marquer le concept, la mère gaule ses deux rejetons en train de faire cuire à la poêle un étron. D'origine humaine ? Canine ? Nous n'en saurons rien. Juste que le film sera porté par une ambition trash il est vrai, osée, mais gratuite et surtout opportuniste. Où quand on a rien à vendre de mieux que l'histoire d'un chien qui disparaît et des fils de sa maîtresse pour le retrouver. Les deux auteurs s'amusent comme des fous. Comme de mongoliens, à dire vrai.


Leur nom a beau être apposé juste à côté des fonctions de scénariste et réalisateurs, on sent bien qu'en terme d'écriture et de mise en scène, Harpo et Lenny Guit se sont contentés de peu. Comme deux adolescents attardés qui après avoir trouvé une vieille caméra dans une poubelle se seraient sentis pousser des ailes de réalisateurs dans le dos avec pour seule ambition, celle de choquer. Quitte à entrer dans le vif du sujet en exhibant une merde gluante et fumante sous le nez des spectateurs (conseil aux plus fragiles : prévoyez un sac à vomi) ou à évoquer le thème de la prostitution ou d'un réseau de pédo... pardon, de zoophilie...! Voir Fils de Plouc, c'est un peu comme de revenir sur l'épineuse question du meilleur album des Pink Floyd ou du combat The Beatles/The Rolling Stones. Qu'est-ce qui justifie le fait que l'on puisse aduler Divine lorsqu'il(elle) se glisse un steak entre les cuisses (Pink Flamingos) ou que l'on soit totalement hypnotisé par P'tit Quinquin de Bruno Dumont et sa séquelle Coincoin et les Z'inhumains alors même que les interprètes sont plus mauvais encore que ceux de Fils de Plouc ? Rien sans doute puisque tout n'est au fond que question de goûts. Harpo et Lenny Guit s'en battent de toute manière les ''Valseuses'' (Bertrand Blier, 1974). L'impression que ces deux-là n'ont pensé qu'à eux sans penser que derrière des spectateurs allaient découvrir la chose crée un décalage entre les réalisateurs et le public. Résultat, à part une poignée de secondes et, dois-je le reconnaître, un univers totalement foutraque assumé, Fils de Plouc m'a presque complètement laissé indifférent...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...