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lundi 22 novembre 2021

Knackningar de Frida Kempff (2021) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Émouvant, oppressant et même, cauchemardesque... Knackningar de la réalisatrice suédoise Frida Kempff n'est rien moins que l'une des plus grosses sensations de cette année 2021. Une expérience à la lisière de la folie, entre Le locataire de Roman Polanski et Schizophrenia de Gerald Kargl. L'autopsie d'un traumatisme insurmontable. Un premier long-métrage choc signé d'une spécialiste du documentaire qui fait preuve dans le cas présent d'une sensibilité accrue, aidée en cela par Cecilia Milocco, l'extraordinaire interprète de ce Knackningar qui vous empêchera peut-être de fermer l’œil les prochaines nuits. Une expérience aussi difficile que nécessaire pour bien comprendre les rouages d'un trouble psychotique dévorant littéralement le cerveau d'une femme ayant vécu la perte de celle qu'elle aimait. Mais aussi un thriller diablement mené qui laisse supposer la présence à l'étage supérieur de l'immeuble dans lequel l'héroïne Molly vient de s'installer, d'une femme retenue en captivité. Se pose alors la question de savoir si la nouvelle locataire est le témoin ''privilégié'' d'un fait divers dont les autorités ne voudront pas entendre parler bien longtemps ou si les bruits qu'entend Molly ne sont que le fruit de son imagination. Sur un rythme tout d'abord assez lent, voire pesant, Frida Kempff développe une intrigue reposant sur un scénario écrit par Emma Broström et adapté de la nouvelle de Johan Theorin. Un concept simple, déjà très certainement exploité à de nombreuses occasions mais qui dans le cas présent bénéficie d'un travail de mise en scène absolument bluffant. Peut-être devrions-nous y voir la sensibilité d'une femme pour avoir si bien mis en lumière Cecilia Milocco et son personnage de Molly bien que l'atmosphère qui se dégage en grande partie de Knackningar ne devrait au départ logiquement séduire que les amateurs de frissons. Mais si le long-métrage de Frida Kempff peut se concevoir comme un authentique film d'épouvante, il s'agit ici davantage de maltraiter le système nerveux du spectateur plutôt que de provoquer chez lui un quelconque dérèglement au niveau de l'estomac ou du rythme cardiaque. Quoique pour ce dernier, il est encore possible d'en douter...


Ici, pas de sensations qui mènent véritablement à la nausée. Pas la moindre scène d'horreur. Ou alors, psychologique. Tout juste une blessure, quelques gouttes de sang et une tâche au plafond qui rappelle furieusement le trou dans le mur de l'appartement du Locataire. Au pire l'on ressentira une légère impression de vertige devant la descente aux enfers d'une Molly qui ne peut s'empêcher de sombrer. Le désespoir et le pessimisme s'emparent du récit et font froid dans le dos comme pu le faire à son époque la glaçante série Noires sont les galaxies. Même climat d'austérité. Mais main glaçante se posant sur notre nuque. La solitude de l'héroïne nous étreint. Comment ne pas avoir envie de la prendre dans nos bras, si fragile semble-t-elle être ? L'interprétation de Cecilia Milocco est au plus juste et plutôt que d'apparaître uniquement comme l'inquiétante victime d'un trouble psychotique, son personnage s'avère avant tout autre chose, terriblement émouvant. Attachant, même. La réalisatrice suédoise cultive une certaine ambiguïté par rapports aux personnages secondaires que constituent les locataires de l'immeuble. Un profond sentiment d'abandon et d'isolement se dégage également du récit, les autorités policières étant ici montrées du doigt pour leur insensibilité et leur inactivité. Si le récit démarre tranquillement avec le sentiment d'être devant une œuvre ''bergmannienne'', le ton change peu à peu et Knackningar développe un réel sentiment de paranoïa accentué par la glaçante partition musicale du compositeur danois Martin Dirkov. Filmé principalement de nuit, dans et aux alentours d'une tour HLM, Knackningar glace les sangs et nous envahi de tout un panel d'émotions. Une grande et belle expérience de cinéma, tantôt suggestive, tantôt démonstrative...

 

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