On poursuit le cycle
consacré aux thrillers français avec Spécial Police
de Michel Vianey sorti sur les écrans hexagonaux le 3 juillet 1985.
On retrouve dans le rôle principal l'acteur Richard Berry qui après
avoir été confronté à cette ''Garce''
d'Isabelle Huppert l'année précédente est ici l'interprète du
commissaire principal David Ackerman qui désormais est en charge du
service scientifique de la police judiciaire. Cette fois-ci, pas
d'histoire de viol, pas de prison pour notre héros qui conserve donc
son poste, mais une enquête qui va le mener au cœur des manigances
d'une organisation secrète dont font partie plusieurs flics et qui
commence par s'en prendre à Marc, l'un des amis du commissaire,
ainsi qu'à son épouse chez lesquels les malfrats tentent de mettre
la main sur des documents compromettants avant de les tuer. Ce que ne
savent pas les assassins de Marc et de sa femme, c'est que la sœur
du premier est présente, cachée dans la cave. Lorsqu'ils se rendent
compte de leur erreur commence une traque dans toute la ville pour
faire taire Isabelle Robin. En enquêtant, David Ackerman découvre
que son ami était impliqué dans une sale affaire politique et qu'il
est mort à cause de cela. Aidé d'Isabelle Robin, de son épouse
Julie et d'amis chinois, le commissaire va tenter de faire la lumière
sur toute cette affaire afin de la révéler au grand jour...
Spécial Police
surfe sur la vague des films policiers qui pullulèrent dans les
années quatre-vingt. Des dizaines de longs-métrages parmi lesquels
celui-ci ne restera sans doute pas dans les annales du genre ou en
tout cas, pas pour les bonnes raisons. Ce film, le cinquième du
réalisateur et scénariste Michel Vianey, plonge ses interprètes
dans une ambiance délétère qui était de coutume à l'époque. On
se souvient en effet notamment des Fauves
de Jean-Louis Daniel, œuvre profondément sombre qui opposa Daniel
Auteuil à Philippe Léotard l'année précédente. Entre traque et
machination politico-judiciaire, Spécial Police
ne fait pas dans la dentelle et dresse le portrait d'une faune
policière corrompue qui autorise la présence à l'écran de
quelques-unes des ''gueules'' du cinéma français parmi les plus
saisissantes. C'est ainsi que l'on retrouve dans le rôle des
crapules de service, les acteurs Jean-Pierre Malo (qui incarna
le rôle de Schneider dans Le solitaire
de Jacques Deray en 1987 aux côtés du regretté Jean-Paul
Belmondo), Benoît Régent (Train d'enfer
de Roger Hanin en 1984) ou Jean-Claude Dauphin (L'École
de la chair de
Benoît Jacquot en 1998). De véritables têtes de psychopathes qui
offrent à Spécial Police
son quota d'ambiance anxiogène. Une attitude qui tranche
radicalement avec celles de Carole Bouquet et de Fanny Cottençon qui
apportent toutes les deux cette petite bouffée d'oxygène
indispensable dans un récit qui ne respire franchement pas la
joie...
Pendant
longtemps, le sujet demeure relativement brouillon et il faudra
patienter jusqu'à l'intervention d'un personnage secondaire pour en
savoir un peu plus sur les agissements de ce groupuscule qui n'hésite
pas à se servir d'armes à feu pour faire taire les témoins
gênants. Si Spécial Police
invoque des technologies à l'époque en plein balbutiement,
celles-ci paraîtront aujourd'hui bien désuètes. Leur implication
œuvrant pour le bien du scénario et la survie du héros qui tel un
Mc Gyver du dimanche tiendra sa survie à ses connaissances en
informatique. La survie, justement, cet élément central du
long-métrage qui provoque moult situations de danger, entre bagarres
et courses-poursuites, entre ville, forêt et hangar. Spécial
Police
doit tout d'abord s'envisager comme du sous-Belmondo ou pire, du
sous-Delon. Rien de vraiment original ou de véritablement
convaincant pour une œuvre dont l'un des seuls intérêt provient
donc de la collection de sales gueule qui la traversent...
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