Outre différentes séries
télévisées s'étalant de 1957 à 1991, le célèbre reporter
Tintin créé par le dessinateur belge Georges Remi connu sous le nom
de Hergé fut adapté à un certain nombre d'occasions sur grands
écrans. Qu'il s'agisse de films interprétés par de véritables
acteurs (Tintin et le Mystère de La Toison d'or de
Jean-Jacques Vierne en 1961 et Tintin et les Oranges bleues
de Philippe Condroyer en 1964) ou de films d'animation faisant appel
au meilleur des images de synthèse (Les Aventures de Tintin :
Le Secret de La Licorne de Steven Spielberg en 2011), tous
sont l'adaptation de divers ouvrages originaux de Hergé dessinés et
édités entre 1931 et 1976. Seule exception à cette règle, le film
d'animation Tintin et le lac aux requins qui
aux côtés des deux longs-métrages ''live'' fut tout d'abord conçu
comme une œuvre cinématographique avant d'être exploité sous la
forme d'une bande-dessinée. On y retrouve les personnages
emblématiques de la série conçue par le dessinateur belge. À
commencer par Tintin et Milou, bien entendu, accompagné du Capitaine
Haddock et des détectives Dupont et Dupond qui contrairement à leur
apparence mais comme leur nom l'indique, ne sont pas des frères
jumeaux mais des sosies. Le récit se déroule dans une région
hostile de la Syldavie, pays imaginaire qui servait déjà de cadre
au Sceptre d'Ottokar,
Objectif Lune
et On a marché sur la Lune...
C'est
là-bas, dans une zone sauvage et perdue, à proximité d'un lac
réputé maudit, que le professeur Tournesol leur donne rendez-vous.
Alors qu'une vague de vols a lieu dans les musées du monde entier,
des brigands cherchent à mettre la main sur l'une des dernières
inventions du célèbre scientifique, toujours sourd comme un pot. Le
voyage vers la demeure où est installé le professeur Tournesol
n'est pas de tout repos : Tintin, le capitaine Haddock et les
Dupont et Dupond sont en proie à une avarie qui touche l'avion de
tourisme qui les transporte jusqu'à la villa Sprock où les attend
Tournesol. Parvenant à maîtriser les commandes de l'avion et
réussissant à le faire atterrir d'urgence au bord d'une falaise, le
jeune reporter et ses compagnons ne doivent leur survie que grâce à
l'aide de Niko et Nouchka, deux très jeunes habitants du coin qui
leur viennent en aide. Arrivés à bon port malgré les désagréments,
Tintin et les autres découvrent que Tournesol a mis au point un
appareil capable de reproduire n'importe quel objet. Une machine qui
ne peut fort logiquement qu'attirer les malfrats en tous genre et
notamment le pire ennemi de notre jeune héros :
Rastapopoulos ! L'un des personnages récurrents que l'on
découvre pour la première fois dans l'album Les
cigares du pharaon
puis dans Le lotus bleu.
Le personnage disparaît durant un temps avant de réapparaître en
1958, soit vingt-deux ans plus tard, dans Coke en
stock.
Enfin, avant de le revoir beaucoup plus tard dans Tintin
et le lac aux requins,
il reviendra pour les besoins de l'antépénultième bande-dessinée
de Hergé, Vol 714 pour Sydney...
Dans
une ambiance parfois austère, Tintin et le lac
aux requins emprunte
un peu de l'esprit d'une autre série de dessins animés fort
célèbres. À tel point que l'on pourrait s'attendre à voir
débarquer sous forme de caméo, Fred, Véra, Daphné, Sammy et leur
fidèle ami Scooby-doo qui donne son nom au titre du dessin animé
humoristique, teinté d'épouvante et faussement fantastique. Avec
Tintin et le lac aux requins,
on est très loin des meilleures œuvre adaptées de l'univers de
Hergé. Visuellement, le long-métrage a relativement mal vieilli et
l'intrigue s'avère bien moins passionnante que la plupart des
bandes-dessinées originales et leur adaptation cinématographique ou
télévisée. Le plaisir de retrouver les personnages de Tintin, de
Haddock ou de Tournesol reste tout de même presque intact. Entre un
Haddock ronchon, des Dupond/Dupont gaffeurs, un Tintin donc la
capacité à résoudre les énigmes est digne de celle d'un Sherlock
Holmes ou un Professeur Tournesol toujours aussi fascinant, le
réalisateur Raymond Leblanc et le scénariste Greg multiplient les
situations et intègrent même deux jeunes personnages attachants.
Claude Bertrand double le personnage du capitaine Haddock, Jacques
Careuil celui de Tintin, quant à Guy Piérauld, son timbre de voix
est reconnaissable entre mille (Bugs Bunny et Max la Menace ou Woody
Woodpecker, c'est lui). Un bon divertissement, sans plus...
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