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mercredi 30 juin 2021

Méandre de Mathieu Turi (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Paraît qu'en France on n'a pas de pétrole mais qu'on a des idées. Avec son concept piégeux, soit dit en passant, sans mauvais jeu de mots, Méandre, le second long-métrage du réalisateur français Mathieu Turi après Hostile en 2017 risque d'en surprendre plus d'un. À commencer par votre serviteur qui n'a pas attendu plus de dix minutes avant de souffler et de ronchonner devant cette œuvre qui ne semble tout d'abord n'être ni plus ni moins qu'une alternative frenchie au vieillissant mais néanmoins toujours efficace Cube réalisé par le canadien Vincenzo Natali voilà maintenant vingt-quatre ans. Avec son titre poétique et ''onanistique'', on cherche tout d'abord à comprendre ce qui a pu tant émouvoir certains chroniqueurs spécialisés pour qu'ils lui lâchent d'aussi élogieuses critiques. Car enfin, suivre les péripéties d'une jeune femme coincée dans tout un réseau de tunnels exigus dont la technologie et la perversité des pièges semble le fruit d'une entité autre que terrestre doit bien avoir ses limites. Et quand bien même les dits pièges puissent faire preuve d'un grand sens de l'imagination de la part de leur(s) auteur(s), l'ensemble risque de ne supporter la comparaison qu'avec l'insipide Oxygène d'Alexandre ''Haute Tension''Aja proposé sur la plate-forme Netflix depuis le 12 mai dernier. À la lecture de telle ou telle critique, le fond n'est pas toujours aussi clair que la forme lorsqu'il s'agit d'évoquer tel ou tel point de vue. Ici, l'allusion en rapport avec le deuil semble pourtant effectivement faire partie du récit. C'en est même très clair et, ô miracle, très touchant...


La route qui mène vers la lumière est éreintante et semée d'embûches. Si c'est ça le Paradis, mieux vaut croupir pour l'éternité en Enfer. Incarnée par l'actrice française Gaia Weiss dont la carrière a débuté il y a maintenant presque une décennie, Lisa fait du stop lorsqu'elle est prise en charge par un drôle d'individu qui l'enferme dans un étrange labyrinthe dont les nombreux mécanismes mortels vont mettre son existence à rude épreuve et vont solliciter ses réflexes et son instinct de survie. Si dans un premier temps l'intérêt de nous resservir presque un quart de siècle plus tard le même concept que celui de Cube laisse à désirer, un curieux phénomène commence à s'opérer dans l'esprit du spectateur. D'abord, avouons que les pièges concoctés pour l'occasion sont souvent ingénieux. De ce postulat déjà revigorant ne manquerait finalement plus que la caractérisation de l'héroïne dont on se fiche pour l'instant du sort que lui réserve son bourreau. Intelligemment éclairé, Méandre nous évite la fâcheuse manie qu'ont certains longs-métrages de plonger leurs protagonistes dans une obscurité presque totale. Puis apparaissent ensuite les symboles, un... zombie (?) et un drôle de mécanisme fait de métal et de matières organiques. Le début d'un long voyage qui finalement aura sa propre destinée en s'éloignant de sa trop lourde référence. Malgré un maigre budget largement en deçà des trois millions d'euros, Méandre bénéficie de nombreuses séquences à effets-spéciaux. Quelques CGI mais surtout des décors organiques et trois ou quatre plans gore...


De quoi satisfaire en partie les amateurs de films d'horreur mais aussi les amoureux d'une certaine science-fiction dont le regard ne se tourne pas forcément vers les étoiles. L’œuvre de Mathieu Turi fait appel aux souvenirs mais aussi et surtout aux regrets. Ce mur d'images réminiscentes bouleverse le quotidien de l'amateur de films d'horreur pure qui se retrouve démuni devant l'émotion réelle qui s'en dégage. Accompagné par la partition sobre mais touchante du compositeur Frédéric Poirier (déjà en charge de la BO de Hostile), on se dit que Méandre aurait pu faire un satané concept de jeu vidéo (comme une Lara Croft débarrassée de toutes les phases d'exploration pour ne plus que se concentrer que sur les pièges et les énigmes). Parfois très angoissant (le piège de la triple-guillotine à dix minutes de la fin est significatif), le film de Mathieu Turi est une très belle surprise. Surtout inattendue. Gaia Weiss habite littéralement le personnage de Lisa et porte sur ses épaules une grande part dans la réussite de ce projet cent pour cent tricolore. À découvrir...

 

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