Vingt et un ans après
avoir réalisé en 1975 une première anthologie intitulée Trilogy
of Terror,
le réalisateur Dan Curtis revenait avec une séquelle tardive dénuée
des qualités visuelles qui faisaient tout le charme de la première
salve interprétée par l'actrice Karen Black. Désormais remplacée
par Lysette Anthony qui à son tour incarne l’héroïne des trois
nouveaux segments que constitue Trilogy of Terror
II,
cette séquelle bénéficie une fois de plus de la fertile
imagination de l'écrivain Richard Matheson qui en compagnie du
réalisateur, de Henry Kuttner et de William F. Nolan, imagine des
histoires à haute teneur horrifique qui en comparaison des sketchs
de 1975, paraissent malheureusement bien faiblards. À dire vrai, de
The Graveyard Rats,
Bobby
et
He Whoe Kills,
il n'y a guère que le premier qui puisse donner un sens à
l'existence de cette seconde cuvée qui d'une manière presque
générale est décevante. Oublions très vite le troisième sketch
qui n'est qu'une resucée moderne mais néanmoins ratée de celui qui
clôturait le premier volet de La Poupée de la
terreur
pour nous concentrer sur les deux premiers et surtout sur celui qui
ouvre le bal puisqu'en effet, le second est lui aussi anecdotique et
surtout, parmi les six segments que constituent l'intégrale des deux
anthologies, sans doute le plus mauvais. On y retrouve Lysette
Anthony dans le rôle de Laura, la mère d'un jeune garçon mort noyé
voici quelque temps.
De
retour dans la demeure bordée par l'océan où eu lieu le drame, la
jeune femme profite de l'absence de son époux pour dessiner au sol
un pentagramme et invoquer des esprits maléfiques afin de faire
revenir son fils d'entre les morts. Si l'invocation donne des
résultats convaincants puisque Bobby refait surface, sa mère n'en
est pas pour autant soulagée puisque le garnement va se révéler
particulièrement violent et pervers envers sa génitrice.Un
épisode qui pose une question quant à la disparition de
l'adolescent : accident ou meurtre volontaire ? En tout
cas, Bobby
est un sketch médiocre, au fort potentiel gâché par une mise en
scène totalement plate que vient pervertir une bande originale
lamentable signée de Bob Cobert. Pourtant déjà auteur de celle de
la première anthologie ou bien même de celle de Burnt
Offerings,
LE chef-d’œuvre de Dan Curtis...Si Trilogy
of Terror II
a un tant soit peu d'intérêt, c'est grâce au premier sketch
intitulé The
Graveyard Rats. Car une fois faite abstraction de l'indigeste
partition musicale du compositeur qui durant plus d'une heure et
vingt-cinq minutes propose d'imbuvables nappes de synthés typiques
de certaines séries fantastiques des années quatre-vingt dix, d'un
visuel de téléfilm qui pique la rétine et d'un doublage en
français parfois insupportable (le pauvre Matt Clark qui interprète
le personnage de l’irascible Roger Ansford lors du premier sketch
est affublé d'un timbre insupportable), l’épisode s'avère fort
agréable d'autant plus que sa conclusion se révèle d'un sadisme
rare.
The
Graveyard Rats met
en scène Lysette Anthony qui sous une coiffe blonde cache l'épouse
d'un riche homme d'affaire cloué dans son fauteuil roulant. Alors
qu'il découvre que sa femme le trompe avec un certain Ben (l'acteur
Geraint Wyn Davies), le mari menace son épouse de divulguer à
certains magazines le contenu de vidéos sur lesquelles sont
enregistrés les ébats de la jeune femme et de son amant. Ce
dernier propose alors à sa maîtresse de tuer son époux. En
contrepartie, celle-ci touchera l'énorme héritage du vieil homme et
son amant prendra la place du mort au sein de son entreprise.
Malheureusement, Roger qui avait pour habitude d'être méfiant a
laissé de fortes sommes d'argent sur des comptes cryptés. Son
épouse et son amant se mettent alors en quête de microfilms sur
lesquels apparaîtraient les codes qui leur permettraient de mettre
la main sur la fortune de son mari... Pour un premier sketch, The
Graveyard Rats
s'avère particulièrement implacable. Un mari retors, abjecte, une
épouse infidèle et un amant arriviste. Comme lors de la première
anthologie de 1975, l'héroïne cache ici parfaitement son jeu
jusqu'à la dernière minute. Un récit où les antagonistes se
croisent et finissent tous par payer leur affreux comportement.
Dommage que la suite ne soit pas du même niveau puisque Bobby
est affreusement plat. Quant à He
Whoe Kills,
il se permet d'être un remake bien moins surprenant que ne pouvait
l'être l'épisode Amelia
de vingt et un ans son aîné...
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