Ils sont cinq, ils sont
jeunes, ils sont beaux, ils sont sportifs et ont choisi de passer le
week-end dans une cabane appartenant à l'oncle de deux d'entre eux.
Si tout prédisposait Brian, Dora, Todd, Elsabeth et Matt a passer un
excellent séjour au cœur d'une forêt danse et à l'intérieur
d'une cabane pourtant laissée à l'abandon depuis longtemps, rien ne
va se dérouler comme ils l'avaient prévu. En effet, une créature
que l'un d'entre eux identifie rapidement comme étant un bigfoot va
leur mener la vie dure. Surtout lorsque la nuit tombe, moment propice
pour cette bête féroce et poilue à l'étonnante vélocité et aux
motivations demeurant inconnues... Après avoir réalisé
l’outrageusement surestimé The Blair Witch Project
en compagnie de l'américain Daniel Myrick, le réalisateur cubain
Eduardo Sanchez a tracé sa route en solitaire et tourné une poignée
de longs-métrages avant de revenir en partie sur ses premières
amours puisque quinze ans après ce qui s’avéra tout sauf novateur
(n'oublions pas qu'en 1981, le réalisateur italien Ruggero Deodato
lança les bases du Found Footage avec son ''mythique'' Cannibal
Holocaust),
il mit en scène Exists,
dont le concept est à peu de choses près, le même qu'en 1999...
Du
found footage dont l'intérêt se limite à quelques jump scares
ratés, une caractérisation aux abonnés absents, et donc par
extension, des personnages auxquels on ne s'attache pas, voire
carrément inintéressants. Caricaturaux devrions-nous dire puisque
même dans le cas présent, on a droit au personnage un peu plus
lourd que les autres, fumeur de joints, et droit aussi au couple
adepte de rapports sexuels dans la nature. De menus détails qui
n'améliorent pas une recette ô combien éculée. Exists
oscille entre séquences diurnes et nocturnes, ces dernières étant
généralement tournées à l'aide du procédé de vision infraverts.
On pourra arguer de la stupidité d'un concept tel que le found
footage dont celui de tourner à tout prix même au péril de sa
propre existence ou ces coïncidences répétées qui permettent aux
caméras échouant au sol d'être toujours placées sous des angles
permettant d'assister aux atrocités perpétrées par le bigfoot du
long-métrage...
Un ''Big Footage de Gueule''
Oups... !
Aurais-je fauté en révélant un détail crucial ? Et bien en
fait, pas du tout puisqu'alors que le film n'a pas encore commencé,
Eduardo Sanchez nous révèle d'entrée l'origine de sa créature. Il
n'y aura donc pas de mystère autour de celle-ci. Filmée d'ailleurs
assez rapidement lors des toutes premières minutes. L'un des rares
points positifs de Exists
est de parvenir à conserver un rythme éminemment plus vif que celui
qui fit de The Blair Witch Project
une œuvre tétanisante d'ennui. La tension est omniprésente lors de
quelques rarissimes séquences justifiant la vision du film mais en
dehors de celles-ci, le constat est affligeant : Exists
n'apporte rien de neuf à un genre qui s'est très rapidement englué
dans des redites profondément lassantes. Les effets-spéciaux se
résument quant à eux au minimum, avec quelques tâches de sang ça
et là et un bigfoot assez ridicule de loin mais dont le maquillage
facial se révèle au final plutôt convainquant. S'il fallait
convaincre les réfractaires à ce type de concept au scénario
aussi limpide que minimaliste et dont une très grande partie de la
trame est révélée durant les premiers instants, disons que
l'intérêt principal de Exists
tient dans les raisons invoquant l'attitude de la créature. Un
détail qui ne nous sera évidemment révélé que lors des derniers
instants. Au final, et sans vouloir faire de mauvais jeu de mots,
Exists
est presque à prendre comme un ''Big
Footage de Gueule''. À réserver d'abord aux fans exclusifs de Found
Footage, les autres pouvant aisément passer leur chemin...
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