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mardi 10 novembre 2020

Bécassine de Bruno Podalydès (2018) - ★★★★★★★☆☆☆




Nous n'attendions pas vraiment le dernier long-métrage de Bruno Podalydès au tournant, lui qui ne nous a jamais déçu jusqu'ici. De son avant dernier film Comme un Avion sorti trois ans auparavant, nous avions conservé un excellent souvenir. Une œuvre fantaisiste brillant par sa simplicité, qui avait su nous charmer. Affirmer que nous n'avons pas ressenti la moindre appréhension devant le titre de son dernier bébé serait mentir. Bécassine, cette bande dessinée créée par l'écrivain(e) Jacqueline Rivière et le dessinateur Émile-Joseph-Porphyre Pinchon il y a plus d'un siècle avait de quoi nous interloquer. Son physique ingrat, et son importante niaiserie font donc de ce personnage un peu vieillot, le sujet du nouveau film de Bruno Podalydès qui une fois encore, confie l'un des rôles à son frère Denis. Le personnage de Bécassine est quant à lui confié à l'actrice Émeline Bayart dont la carrière au cinéma compte une quinzaine de longs-métrages. Davantage habituée des planches de théâtre où elle officie très régulièrement depuis le début du siècle, l'actrice incarne donc ce personnage haut en couleur immédiatement identifiable grâce au costume qu'elle porte en permanence : une robe verte, ainsi qu'un tablier et une coiffe de couleur blanche.
Le récit débute alors que Bécassine n'est qu'une très jeune enfant. Vivant avec père et mère dans une ferme bretonne, elle s'ennuie très vite. Elle peut malgré tout compter sur la gentillesse de son seul véritable « ami », l'oncle Corentin (Michel Vuillermoz). Le rêve de Bécassine est de monter sur Paris. C'est lorsqu'elle atteint l'âge adulte qu'elle décide de prendre son baluchon et de monter vers la capitale. Mais en chemin, elle croise la route de la Marquise de Grand-Air et de son prétendant Adelbert Proey-Minans. Alors qu'ils viennent de congédier la nourrisse de leur petite Loulotte (qui sera interprétée plus tard par la jeune Maya Compagnie), la jeune (rebelle et garçon manqué) Marie Quillouch (Vimala Pons qui incarnait déjà un rôle important dans le précédent long-métrage de Bruno Podalydès), la marquise propose à Bécassine de les accompagner jusqu'au Château et de s'occuper de la petite...

Voici donc comment débute à peu de chose près l'aventure de l'héroïne de bande dessinée, et ce qui frappe tout d'abord, c'est le soin apporté aux décors. Œuvre du décorateur français Wouter Zoon, lequel a travaillé pour des cinéastes aussi divers que François Ozon, Pascal Bonitzer et Ari Kaurismäki, le travail accompli est remarquable. Il n'est pas rare que l'on ressente l'impression d'être placé devant des œuvres picturales auxquelles aurait donné vie Wouter Zoon par on ne sait quel miracle. Ensuite, plus que l'humour (qui ne génère finalement que des rires très sporadiques), c'est la poésie qui se dégage de l’œuvre de Bruno Podalydès qui maintient un certain intérêt. Sans elle, il est à craindre que le film n'aurait sans doute pas eu le même charme. C'est même avec un certain dédain que l'on assiste aux premières scènes d'un film dont on se demande pour l'instant où il veut en venir. Ça n'est d'ailleurs pas du côté du scénario qu'il faudra rechercher l'intérêt de Bécassine ! mais plutôt de celui de ces quelques moments de magie dont Bruno Podalydès parsème son long-métrage. Chaque personnage a droit à son portrait haut en couleur et caricatural. D'un côté, les bourgeois campés par Denis Podalydès et Karin Viard, de l'autre, les domestiques incarnés par Josiane Balasko, Isabelle Candelier, Jean-Noël Brouté et Philippe Uchan. Entre eux, une Émeline Bayart qui au sortir de son personnage passablement stupide, révèle son talent de comédienne, ainsi qu'un Bruno Podalydès s'offrant le rôle de Rastaquoueros, ce marchand de rêve ambigu dont l'acteur-réalisateur préfère ne pas définitivement ranger au rayon des escrocs.

Un visuel enchanteur et des moments de grâce qui font oublier la maigreur du scénario, et une interprétation touchante, notamment de la part de Émeline Bayart qui auprès de la jeune Maya Compagnie campe une Bécassine proche de la jeune Loulotte. Bécassine ! est typiquement le,genre de long-métrage à l'attention des familles. Il comblera les parents ainsi que les enfants. Si Bruno Podalydès ne réalise pas là, son meilleur film, il aura au moins réussi à s'approprier l'univers de Jacqueline Rivière et de Émile-Joseph-Porphyre Pinchon pour en faire une sympathique adaptation. A noter l'excellente partition musicale notamment constituée d'oeuvres signées de Max Richter, Mozart, Bach, Chopin ou encore Stavros Xarhakos...

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