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mardi 29 septembre 2020

La chambre des Suicidés de Jan Kamasa (2011) - ★★★★★★★★★☆

 



Fils de parents aisés, Dominik a tout pour être heureux. Plutôt charmant, attirant la convoitise de l’une de ses jolies camarades de classe et ami de l’un des étudiants les plus populaires de son école, c’est lors d’une soirée durant laquelle il accepte de relever le défi d’embrasser sur les lèvres son meilleur ami que Dominik se découvre un penchant pour les garçons. Filmés en train de s’embrasser, la vidéo des deux garçons fait le tour de la toile et amuse même Dominik qui n’y voit absolument rien de dégradant. Pourtant, lors d’une séance d’entraînement au karaté lors duquel il affronte son ami, Dominik éjacule dans son kimono, ce qui fait d’abord rire son camarade avant que l’événement ne prenne une ampleur dramatique. En effet, Dominik devient très rapidement la risée de ses camarades qui à travers les réseaux sociaux ne cessent de se moquer de l’incident survenu lors de l’entraînement et que son ami n’a pu s’empêcher de raconter à qui voulait bien l’entendre. Dès lors, c’est la descente aux enfers pour l’adolescent dont même les parents refusent d’accepter son orientation sexuelle. Il n’y a en fait que la jeune et troublante Sylwia pour comprendre et accepter Dominik tel qu’il est. Sylwia est une jeune adolescente qui depuis trois ans n’a plus mis le nez dehors et se réfugie depuis sur internet. Avec un groupe d’autres adolescents, elle a créé un monde virtuel connu sous le nom de Suicide Room. Dominik s’y invite d’abord sans y avoir été cependant convié. Accepté parmi le petit groupe par la Reine/Sylvia, il découvre un univers qui lui permet de se sentir à l’aise. Mais les apparences sont trompeuses puisqu’au final, le projet ultime de cette minuscule communauté est d’en finir avec la vie...


Dire que « La Chambre des Suicidés » est un choc révèle encore assez mal ce que l’on ressent réellement devant ce long-métrage réalisé en 2011 par le cinéaste polonais Jan Kamasa. Est-ce juste une histoire de sensibilité mal placée ou bien le ton imprimé est-il responsable de ce besoin qui pousse à la fin de la projection de prendre un bon bol d’air afin de remettre un peu d’ordre dans ses esprits ? Noir, très noir est « La Chambre des Suicidés ». Comme une longue, très longue plainte accentuée par des cris rares mais bouleversants. L’adolescence dans ce qu’elle exprime parfois de plus cruelle. Le harcèlement n’étant ici pas le point d’orgue d’un récit  tourné vers un jeune héros admirablement interprété par Jakub Gierszal, le film de Jan Kamasa est surtout critique envers certaines attitudes et certains modes de vie. Entre des parents qui plutôt que d’écouter leur enfant à un âge difficile préfèrent s’en remettre à un spécialiste qu’ils auront pris soin de choisir selon certains critères tout en s’employant à ce que ne s’ébruite surtout pas les difficultés que rencontre leur fils, et un Dominik devenu addict au monde virtuel, « La Chambre des Suicidés » est le portrait glaçant d’une adolescence à la dérive, incomprise ou réfutée. 


Le contexte semble parfois si inextricable que le film vire au cauchemar façon « L’Exorciste » sans pour autant ne jamais inclure aucun élément fantastique autre que le monde virtuel dans lequel Dominik retourne chaque fois que l’occasion se présente. Glaçant également puisque  « La Chambre des Suicidés » révèle certains fondamentaux concernant Internet et sa virtualité. Des concepts qui éclatent lors d’un dernier acte déchirant. L’œuvre du polonais se partage entre deux univers. Tout d’abord, le réel, qui peu à peu s’assombrit avant de plonger dans le sordide. Et puis, il y a ce monde imaginaire devant lequel les spectateurs mais HEUREUSEMENT surtout pas Dominik (maigre consolation pour le jeune homme) se rendront compte de la futilité et de  l’hypocrisie. Formidablement interprété par un quatuor d’interprètes principaux (Jakub Gierszal, donc, mais également Roma Gasiorowska, Agata Kulesza et Krzysztof Pieczyńsk) est pessimiste . Un hurlement de désespoir, un appel au secours sombre et réaliste. Une petite merveille dont on aurait pourtant sans doute aimé moins de séquences situées dans la fameuse chambre des suicidés justement...

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