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samedi 8 août 2020

The Beach House de Jeffrey A. Brown (2020) - ★★★★★★☆☆☆☆



Ils ne se sont pas revus depuis des années et pourtant, c'est clair, Emily et Randall s'aiment. C'est sans doute pourquoi ce dernier choisit d'inviter la jeune étudiante à passer quelques jours dans la maison de son père située sur une plage. Après avoir passé leur première nuit, Emily descend à la cuisine et constate qu'elle et Randall ne sont pas seuls. En effet, Jane et Mitch, un couple d'âge mûr, amis du père de Randall dont celui-ci n'a aucun souvenir sont également venus passer quelques temps dans la maison. Gênés, le jeune couple est cependant invité à partager le dîner de Jane et Mitch lorsque le soir venu, d'étranges événements commencent à se manifester. Une étrange odeur, un épais brouillard et de curieux organismes font leur apparition. Alors que tous les quatre ont partagé une préparation à base de cannabis, ce qui semblait être les effets du psychotrope s'avère en réalité directement lié aux événements qui de plus, semblent se propager partout en ville. Jane et Mitch sont les premiers à ressentir les symptômes d'une étrange maladie. Randall n'est pas en meilleur état tandis qu'Emily cherche à comprendre et à fuir la demeure et ses environs qui deviennent de plus en plus hostiles...

De manière tout à fait inattendue et aussi discrète et sournoise que l'écrasant brouillard qui peu à peu recouvre la plage de ce premier long-métrage réalisé par Jeffrey A. Brown, The Beach House débarque la même année que le Color out of Space de Richard Stanley. Sans doute moins officiellement que ce dernier, ce petit film apparemment anodin explore lui aussi des thématiques chères à l'écrivain américain H. P. Lovecraft. De manière telle que l'on pourra s'étonner de découvrir que les œuvres des deux cinéastes entretiennent des rapports qui ne peuvent pourtant être mis que sur le compte du hasard. Cette brume colorée qui envahit l'écran, cette image troublée modifiant les perceptions visuelle et sonore, ces conséquences sur la flore... tous ces détails qui semblent être inspirés par l’œuvre de H. P. Lovecraft semblent en fait dans le cas présent n'être que le prolongement de l'un des deux courts-métrages que réalisa Jeffrey A. Brown il y a sept ans en 2013. Intitulé Sulfutic, le réalisateur semblait déjà s'intéresser au cas d'individus victimes de la présence d'organismes étrangers. C'est donc à une plus large échelle que Jeffrey A. Brown s'attaque à son projet. Et pourtant, même si The Beach House atteint presque les quatre-vingt dix minutes ''réglementaires'', son scénario s'avère souvent sommaire. Entre l'idylle du début, la rencontre avec le couple formé par les acteurs Jake Weber et Maryann Nagel et les événements qui vont contrarier les projets d'Emily et Randall (respectivement interprétés pas Liana Liberato et Noah Le Gros), le film est un océan de vide que Jeffrey A. Brown va combler grâce à une ambiance envoûtante...

Car c'est bien là le principal atout de The Beach House. Son atmosphère pesante, parfois surréaliste que le réalisateur accentue à mesure que l'histoire progresse. Jeffrey A. Brown est assez malin pour nous laisser tout d'abord croire à l'éventualité d'un Home Invasion avant que son scénario ne bifurque en réalité vers tout autre chose. Les amateurs de fantastique et autres joyeusetés horrifiques pourront faire le lien entre The Beach House et H. P. Lovecraft, donc, mais sans doute encore davantage avec l'adaptation de Stephen King au cinéma intitulée The Mist dont on retrouve certains éléments. Et tiens, pourquoi pas ne pas y voir également un rapport avec une œuvre telle que l'épidermique Cabin Fever d'Eli Roth ? En réalité, c'est à chacun d'y voir ou pas tout un tas de relations avec des œuvres passées. The Beach House est donc une bonne surprise, atmosphérique, ambiguë, légèrement sanguinolente, mais usant parfois de ficelles un peu grossières (Emily est par un heureux hasard, étudiante en chimie organique) mais qui aurait sans doute mérité que son auteur lui apporte un peu plus de soin en matière d'écriture. Pour être totalement convainquant, il aurait fallut que le scénario soit davantage étoffé et n'abandonne pas ses personnages à de simples divagations dans un contexte, certes, parfois oppressant...

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