Après avoir incarné les
personnages de Justin dans la série Last Man Standing
en 2013 et 2014, Ben dans le génialissime Manuel
de Survie à l'Apocalypse Zombie
de Christopher Landon en 2015 ou le mutant Cyclops dans deux des
volets de la franchise X-Men
en 2016 et 2019, l'acteur Tye Sheridan revenait en ce début d'année
2020 dans le rôle de Bartelemy Bromley, jeune réceptionniste d'un
hôtel où il travaille de nuit de vingt heures à six heures.
Autiste, il éprouve les plus grandes difficultés à communiquer
avec les autres et a pris pour habitude de scruter les faits et
gestes des clientes en installant tout un réseau de caméra dans
l'une des chambres. Un soir, il est témoin d'une dispute entre une
femme et son amant lorsque celle-ci est tuée. Seul témoin à savoir
ce qui est vraiment arrivé mais ne pouvant avouer qu'il a assisté
au meurtre grâce aux caméras qu'il a lui-même illégalement
installé, Bart est interrogé par l'inspecteur Johnny Espada auquel
a été confiée l'enquête. Apprécié de son supérieur, le jeune
homme est cependant convié à changer d'établissement et se
retrouve à la réception d'un autre hôtel, beaucoup plus petit et
bien moins fréquenté. C'est là qu'il fait la connaissance de la
jeune et jolie Andrea dont le frère était lui-même atteint par des
troubles psychiatriques avant de trouver la mort. Elle et Bart
deviennent amis. Mais leur amitié est bouleversée par les
événements qui se sont récemment produits et par Nick Perretti,
l'amant d'Andrea...
The Night Clerk
est le genre de petit long-métrage fort agréable à regarder. Entre
comédie, romance décalée et thriller policier, le spectateur suit
le quotidien d'un jeune autiste confronté à un événement peu
ordinaire. Le réalisateur Michael Cristofer auquel on devait
auparavant deux téléfilms en 1982 et 1998 fut également l'auteur
de Sexe Attitude
en 1999 et de Péché Mortel
en 2001 avant de faire silence radio pendant dix-neuf ans. Anecdote
amusante : il participa en 1973 à l'âge de vingt-huit ans au
classique de l'épouvante L'Exorciste
de William Friedkin en tant que ''voix'' et s'il a longtemps mis sa
carrière de réalisateur de côté, c'est parce que Michael
Cristofer est avant tout un acteur qui a joué dans de nombreuses
séries télévisées américaines. Pour son troisième long-métrage
en tant que réalisateur, il renoue avec la romance mais cette
fois-ci dans un contexte très particulier. En effet, il confronte
deux individus peu anodins. Si Tye Sheridan est particulièrement
convainquant dans la peau de l'autiste Bart Bromley, la beauté de la
cubaine Ana De Armas(Knock Knock d'Eli
Roth en 2015, Blade Runner 2049
de Denis Villeneuve en 2017, A Couteaux Tirés
de Rian Johnson en 2019) irradie totalement chacune des scènes où
son personnage apparaît...
La
relation entre ces deux êtres crée un décalage humoristique entre
le tempérament de Bart qui cherche à apprendre à bien se comporter
en société, le désarroi de la jeune femme face à la relation
qu'elle entretient avec son amant, et surtout l'implacable scénario
mis en place par Michael Cristofer lui-même et qui laisse abattu le
spectateur convaincu de la nature profonde de la relation entre les
deux jeunes gens. Le réalisateur/scénariste dissémine ça et là
des éléments qui pourtant ne laissent jamais vraiment entrevoir
l'issue du long-métrage. Décalée est également l'enquête menée
par l'inspecteur Espada savoureusement interprété par l'acteur
américain John Leguizamo (Anarchy
de Michael Almereyda en 2015, Infiltrator
de Brad Furman en 2016). Une enquête poussive, anecdotique et ne se
présentant finalement que comme un faire-valoir au contexte
dramatico-burlesque de The Night Clerk.
L’œuvre de Michael Cristofer n'offre pas réellement de
changements de ton mais mixe les genres avec brio. Au final, on en
retient une histoire peu commune, une mise en scène malicieuse et
surtout des personnages très attachants. On aime en effet suivre la
fragile relation de Bart et d'Andrea. Coup de cœur pour Ana De
Armas, belle à croquer, pour Tye Sheridan, émouvant en jeune
autiste, ou encore pour John Leguizamo en flic iconoclaste...
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