Après avoir vécu toute
son enfance à la campagne, Paul débarque à Paris. Il passe ainsi
de la solitude à un univers qui lui est totalement étranger...
Premier long-métrage du producteur, scénariste et réalisateur Nicolas Moneuse, Phénix
est la preuve que l'on peut avoir de l'ambition sans pour autant
avoir de talent. Et pourtant, on aimerait pouvoir louer le travail
d'un cinéaste dont il s'agit du premier film alors même que lui
dire d'abandonner le métier pour se consacrer à autre chose serait
lui rendre service. Et c'est sans ironie aucune, ni cynisme que
vouloir comparer son œuvre à un film de fin d'études. Déjà que
Phénix
n'a pas grand chose à nous raconter d'autre que les préoccupations
d'un adolescent monté dans la capitale française, l'absence totale
d'artifice empêche son auteur de combler l'immense vide artistique
d'un long-métrage revendiquant certainement son appartenance au
genre ''indépendant'' mais arborant un style visuel plus proche des
productions AB.
Tout
est désespérément anodin dans Phénix.
À part peut-être la bande originale de Vincent Bousquet qui avant
cela avait signé celle de Armor de
Sacha
Bodiroga et qui dans le cas présent apporte une touche de
surréalisme bienvenue. Le compositeur semble souligner le décalage
entre le héros incarné par Florent Hill et l'univers qui s'ouvre à
lui. On s'attendrait presque à voir surgir des petits hommes verts
et leur soucoupe volante si les dialogues, d'une extraordinaire
platitude, ne nous rappelaient pas constamment que le long-métrage
de Nicolas Moneuse n'a d'autre ambition que de suivre les péripéties
sans surprises de Paul. Ce qui pèse sans doute encore davantage sur
le récit demeure l'interprétation des acteurs qui, dans un seul
élan, sont tous aussi mauvais les uns que les autres. Incapables de
terminer une phrase sans reprendre leur souffle, à moins qu'ils
aient oublié en cours de route leur texte, Florent Hill, Mélanie
Peyre, Louis Sers et les autres semblent confirmer que l'on est bien
devant un film tourné par des étudiants en cinéma n'ayant
apparemment pas retenu grand chose de leur enseignement.
Les
acteurs demeurent inexpressifs au possible sauf lorsqu'ils semblent
incapables de se retenir de sourire devant la caméra. La séquence
se déroulant à l’hôpital au chevet d'Alexandre, l'ami de Paul,
est significative de l'embarras dans lequel Phénix
plonge le spectateur. Ce dernier est en effet dans l'incapacité de
s'émouvoir lorsque l’encéphalogramme du malade devient plat. Et
que dire de cette vision puérile de la violence urbaine que Nicolas
Moneuse filme avec une déconcertante timidité lorsque survient
l'agression de son héros par des jeunes de cité ? Une séquence
tout juste digne de celles auxquelles purent notamment assister à
l'époque de sa diffusion, les fans de la sitcom Les
Vacances de l'Amour.
C'est dire si la scène paraîtra superficielle pour tout ou partie
des spectateurs. Inintéressant au possible, d'un insondable ennui,
mal joué, mal écrit (mon dieu ces dialogues), voir Phénix
n'a
aucun intérêt et démontre que si chez certains réalisateurs le
métier est un don inné, il montre également chez d'autres leur
incapacité à mettre en œuvre un projet d'une telle envergure les
condamne à l'anonymat. Malheureusement pour lui, Nicolas Moneuse
fait partie de cette seconde catégorie...
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