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lundi 30 mars 2020

Why don't You just Die ! de Kirill Sokolov (2018) - ★★★★★★★★☆☆



En ces temps troubles où il est devenu impossible de se retrouver entre cinéphiles(phages) dans les salles obscures, il n'existe pas mille alternatives. Le VOD semble LA solution pour ceux qui n'ont pas peur de toucher à leur porte-monnaie. Les moins frileux, eux, auront opté pour le téléchargement sauvage. Et puis, il reste les plates-formes légales du type ''Netflix'', ''Amazon Prime'' et consorts. Parmi les films à ne surtout pas manquer actuellement, le premier long-métrage du réalisateur russe Kirill Sokolov, Why don't You just Die ! s'impose très clairement. On notera le point d'exclamation marquant l’entêtement de son jeune ''héros'' à ne pas vouloir mourir malgré le traitement dont il va être victime. Partant d'un postulat anémique (un homme accepte de venger sa petite amie du viol dont elle a été la victime plusieurs années en arrière de la part de son propre père), le réalisateur fait preuve d'une imagination absolument remarquable afin de faire tenir son édifice durant les quatre-vingt dix huit minutes que dure son œuvre. Présenté au PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival) en 2019, Why don't You just Die ! a remporté ''L’œil d'or'' attribué par un public réellement conquis par ce premier long-métrage de Kirill Sokolov qui non content d'en avoir assuré sa réalisation s'est également chargé de l'écriture et du montage...

Comédie noire, trash, gore, et gentiment glauque, Why don't You just Die ! exploite à fond l'unique environnement du long-métrage. L'appartement d'Andrey et Tasha Gennadievitch (Vitaliy Khaev et Elena Shevchenko), les parents d'Olya (Evgeniya Kregzhde), petite amie de Matvey (Aleksandr Kuznetsov). Ce dernier est bien décidé à en découdre avec le père d'Olya depuis qu'elle lui a demandé de la venger du viol dont elle a été victime à l'âge de douze ans. Débarquant un marteau à la main, Matvey accepte de tuer le père de la jeune femme. Mais rien ne va se dérouler comme prévu. Andrey va se débattre comme un diable et prendre le dessus sur le garçon qui va rapidement se retrouver attaché à l'une des canalisations de la salle de bain des Gennadievitch avant d'être torturé. L'intrigue tourne donc presque exclusivement autour de l'affrontement entre les deux hommes. Presque car Kirill Sokolov ponctue son œuvre de plusieurs séquences additionnelles sous forme de flash-back qui intégrées au récit délivrent un scénario plus malin qu'il n'en a l'air. Au centre du conflit familial, un gros paquet d'argent. Peut-être plus encore que le rythme, les changements de ton passant de l'humour au thriller, les scènes gore ou le montage nerveux, ce qui saute tout d'abord aux yeux, c'est l'esthétique du film.

En la matière, Why don't You just Die ! n'a rien à envier au travail remarquable de l'esthète hongkongais Wong Kar-Wai. Jouant sur des mêmes teintes répétées à l'envi, le long-métrage de Kirill Sokolov est une œuvre d'art permanente. Jouant avec le cadre et une colorimétrie rappelant parfois la décrépitude d'un Delicatessen ou d'une Cité des Enfants Perdus signés du génial duo Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro formé autour des années 80/90, le long-métrage du russe est d'un constant raffinement qui confine très souvent à l'art pictural. Évidemment, l'endurance des personnages ôte au film toute notion de réalisme, rapprochant ainsi Why don't You just Die ! de certaines œuvres hallucinées (et hallucinantes) du cinéma japonais cyberpunk. Où le vert se pare peu à peu d'un rouge carmin giclant des orifices et où les corps se relèvent pour un bref ''rappel'' avant de choir définitivement. L’œuvre de Kirill Sokolov est une représentation grand-guignolesque où l'humour prélève sa part dans un contexte pourtant extrêmement violent. Plus drôle que sinistre, le russe nous offre cependant quelques séquences proches du torture-porn où les interprètes s'en donnent à cœur joie (''la scène de meurtre'', Matvey torturé à coup de perceuse dans la jambe, la mort de Yevegenich (l'acteur Michael Gor), le collègue policier d'Andrey) mais toujours avec ce soin inné apporté à l'esthétique. Oubliez Quentin Tarantino et ruez vous sur ce très bel et très sanglant hommage au western de Sergio Leone, à l'esthétisme de Wong Kar Wai, au gore de Sam Raimi, aux délires de Takashi Miike et au montage nerveux de Jan Kounen période Gizèle Kérozène/Vibroboy...

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