Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


dimanche 29 mars 2020

Alucarda de Juan López Moctezuma (1978) - ★★★★★☆☆☆☆☆



À sa naissance, Alucarda est confiée à un orphelinat tenu par des nonnes. Un couvent qui abrite des jeunes filles qui n'ont pas connu leurs parents ou les ont perdu très jeunes. Bien des années après y être entrée, Alucarda est devenu une belle jeune femme et lorsqu'arrive au couvent Justine, une orpheline de son âge, Alucarda la considère très rapidement comme son amie et lui confie beaucoup l'aimer. Possessive, Alucarda semble manifester d’étranges pouvoirs. Sauvage et plus proche de la nature que des nonnes, elle convie Justine à des jeux dans la forêt. Un jours qu'elles s'amusent toutes les deux, Alucarda et Justine tombent sur un bossu qui leur propose de lui acheter une amulette et les invite à faire connaissance avec une diseuse de bonne aventure. Mais cette dernière voyant dans les lignes de la main de Justine le sort funeste qui l'attend, elle préfère ne rien lui dire. Plus tard, Justine s'évanouit sans raison et Alucarda commence une étrange incantation et énumère les différents nom du Diable. Le lendemain, les deux jeunes femmes avouent leur amour pour Satan devant des nonne effarées. Le père Lazaro décide alors de punir Alucarda et Justine. Malheureusement, cette dernière meure de ses blessures. Prise d'une irrépressible soif de vengeance, Alucarda invoque les démons et met alors à feu et à sang le couvent et tous ses membres...

Alucarda, le troisième des six longs-métrages réalisés par le mexicain Juan López Moctezuma entre 1973 et 1994 fut tout d'abord diffusé en France au Festival international du film fantastique de Paris en mars 1977 avant de connaître une sortie officielle dans son pays d'origine l'année suivante. Souvent considéré comme une œuvre culte, c'est pourtant avec d'infinies précautions qu'il faut appréhender ce petit film d'horreur exotique qui n'a en réalité de ''culte'' que le nom et la réputation. Diffusé au Festival international du film fantastique de Paris dans le cadre d'un cycle consacré au à la sorcellerie aux côtés de Suspiria de Dario Argento (hors-compétition), de La Pluie du Diable de Robert Fuest et d’Émilie, l'Enfant des Ténèbres de Massimo Dallamano, il demeure le moins bon d'entre tous. Ce qui explique sans doute la raison pour laquelle rares sont ceux dont son évocation rappelle de glorieux souvenirs. L'une des tares qui affaiblissent Alucarda est cet empressement avec lequel Juan López Moctezuma passe de la découverte des deux jeunes femmes interprétées par Tina Romero et Susana Kamini à l'aveu même des sentiments qu'éprouve Alucarda pour Justine. Bien que dans un second temps le mexicain saura faire davantage preuve de patience, l'incessant ballet d’ellipses qui couvrent un bon tiers du long-métrage rend invraisemblable la passion qu'éprouve les deux orphelines l'une pour l'autre...

En contrepartie, le travail effectué sur les décors s'avère relativement saisissant. Le directeur artistique Kleomenes Stamatiades apporte un réel cachet au film. Une touche graphique qui ne pouvait amener que le sanglant final et des scènes de sabbat dignes des remarquables environnements. Outre la confrontation entre le clergé et l'obédience dont font preuve les deux jeunes femmes envers Satan mêlée d'un profond désir charnel l'une envers l'autre, Juan López Moctezuma instaure un climat parfaitement délirant finissant dans un bain de sang orchestré par le maquilleur A. Ramírez del Río qui livre une succession de séquences horrifiques plutôt convaincantes si l'on tient compte des origines et de l'année du long-métrage. Flagellation, décapitation d'une nonne, brûlures à l'eau bénite, corps qui s'enflamment sous l'exercice du satanisme. Du sang, mais également quelques corps qui se dénudent dont ceux de nos deux héroïnes qui n'ont pas peur de baigner dans l'hémoglobine. La démence semble prendre possession de la majorité des interprètes et le réalisateur mexicain filme tout cela avec une apparente délectation. Malheureusement, bien que de telles descriptions fussent la promesse d'une œuvre puissamment évocatrice, Alucarda est en grande partie décevant. L'interprétation y est souvent désastreuse et la mise en scène pas toujours à la hauteur. Dans le genre, mieux vaut se rabattre sur le chef-d’œuvre de Ken Russell, The Devils. À Noter qu'il est arrivé au film de sortir sous le titre Mark of the Devil 3 alors qu'il n'entretient aucun rapport avec l’œuvre de Michael Armstrong sortie sept ans plus tôt...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...