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mardi 31 mars 2020

Demonia de Lucio Fulci (1990) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Si les derniers longs-métrages réalisés par le cinéaste italien Lucio Fulci jouissent d'une piètre réputation, ça n'est certes pas sans raisons. En effet, l'auteur des remarquables westerns Le Temps du Massacre et Les 4 de l'Apocalypse, celui du Venin de la Peur, de Liens d'Amour et de sang et de La Longue Nuit de l'Exorcisme mais aussi et surtout de toute une série de films gores cultissimes dont L'Enfer des Zombies, Frayeurs, L'Au-Delà ou encore La Maison près du Cimetière n'a pas connu une fin de carrière des plus reluisante. Parmi ses derniers longs-métrages, on trouve notamment Demonia. Réalisé en 1990, il s'agit de son antépénultième film cinéma (si l'on ne tient pas compte du téléfilm Hansel e Gretel pour lequel il n'a de toute manière pas été crédité). Mais il faut bien le reconnaître, celui-ci ne fait pas partie du haut du panier et ressemble davantage à un sous-produit horrifique très légèrement plus digne que l’œuvre presque toute entière de Lamberto Bava qu'au meilleur de ce qu'a pu produire dans les années soixante-dix et quatre-vingt le cinéaste transalpin. Cependant, comme on le verra un peu plus loin, Demonia n'est pas dénué de tout intérêt. Et malgré ses nombreuses tares, le film est la promesse de quelques séquences particulièrement gratinées qui renvoient directement au meilleur de l'auteur de L’Éventreur de New York.

L'intrigue, tout d'abord. Elle met en scène l'actrice Meg Register qui dans la peau de Liza Harris et en compagnie du Professeur Paul Evans (l'acteur américain Brett Halsey) part pour la Sicile à la rencontre d'archéologues ayant par accident, libéré l'esprit de cinq nonnes crucifiées cinq cent ans auparavant pour avoir participé à plusieurs reprises à des orgies dans l'intimité de leur chambre. Coupables d'avoir tué leur amant respectif et d'avoir donné naissance à des enfants illégitimes, leur fantôme sème aujourd'hui la mort, les habitants étant persuadés que l'enquête que mène Liza à leur sujet est directement liée à la disparition de plusieurs hommes retrouvés horriblement mutilés. S'il est généralement difficile de contraindre le spectateur qui au delà de L’Éventreur de New York éprouve des difficultés à supporter ce qu'a produit postérieurement Lucio Fulci, il serait dommage de s'acharner à ne vouloir rien entendre au sujet de Demonia. Car plus que la comparaison entre le travail assez navrant d'un Lamberto Bava jamais vraiment digne des travaux de son paternel et celui de Lucio Fulci, Demonia n'est pas aussi raté qu'il en a l'air. Il faudra cependant s'armer d'une défense immunitaire à toutes épreuves. En effet, le film pique souvent les yeux et il n'est pas rare que l'on éprouve quelques difficultés à supporter la post-synchronisation effectuée en anglais. De quoi rendre malade, donner la nausée et des maux de tête terribles.

Mais j'exagère. Demonia est tout à fait ''comestible'' si l'on accepte son aspect visuellement désuet, proche de l'esthétique d'un téléfilm bon marché. La direction artistique de Massimo Bolongaro est effectivement inexistante. À croire que le bonhomme, également créateur des costumes et déjà responsable de la direction artistique de Rivelazioni di un Maniaco Sessuale al capo della Squadra Mobile de Roberto Bianchi Montero en 1972 fut dans le cas présent, aux abonnés absents. Tourné à Rome, Demonia bénéficie cependant de quelques décors fort sympathiques. Telles les rues étroites de certains quartiers de la ville où les quelques ruines où sont situées certaines séquences dont un amphithéâtre en plein air et surtout un impressionnant couvent à flanc de falaise. Autre qualité non négligeable : les effets-spéciaux gore du maquilleur Franco Giannini. Si Lucio Fulci fait à plusieurs reprises référence à certains de ses classiques (la crucifixion, la séance de spiritisme, l'attaque des chats), quelques scènes bien sanglantes viennent agrémenter un récit anémique et léthargique. Énucléation, tête coupée plantée dans le bec d'une ancre marine et pire encore, bébé brûlé vif et corps écartelé jusqu'au point de rupture. Demonia s'avère en matière de gore particulièrement gratiné. Notons la présence aux côtés de Brett Halsey, Meg Register, Lino Salemme, Christina Engelhardt ou de Pascal Druant de celle du cinéaste lui-même qui plus qu'un simple caméo interprète le rôle de l'inspecteur Carter. Bilan de Demonia : réalisation mollassonne, visuel horrible, score ringard, interprétation juste mais pas exceptionnelle, post-synchronisation atroce, mais... effets gore en général plutôt convaincants. Une œuvre en demi-teinte...

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