Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


dimanche 26 janvier 2020

Fourmi de Julien Rappeneau (2019) - ★★★★★★★☆☆☆



Fils du célèbre réalisateur français Jean-Paul Rappeneau (Les Mariés de l'an II avec Jean-Paul Belmondo en 1971, Cyrano de Bergerac avec Gérard Depardieu en 1990, Le Hussard sur le toit avec Juliette Binoche en 1995), le scénariste et réalisateur Julien Rappeneau revenait en 2019 avec son second long-métrage quatre ans après Rosalie Blum. En adaptant le roman graphique Dream Team du scénariste Mario Torrecillas et du dessinateur barcelonais Artur Laperla, Julien rappeneau réalise une œuvre touchante, mêlant à la fois une chronique familiale, la passion pour le football, la comédie et dépeint d'une certaine manière la vie d'un petite localité du nord de la France ''bousculée'' par un événement qui va lui permettre de se ''réveiller'' quelque peu. Dans une ville touchée par le chômage et dont une partie de la population s'enferme dans son unique bar pour y dépenser son salaire en alcool, le jeune Théo est l'espoir de son père Laurent, lui-même alcoolique, divorcé de Chloé (laquelle a refait sa vie) et qui le jour où il apprend que son fils a été recruté par un club de football décide de se reprendre en main. Abandonnant la boisson, décidé à prendre un appartement alors qu'il vivait jusque là chez sa grand-tante, reprenant contact avec l'assistante sociale Sarah, Laurent espère pouvoir emmener lui-même son fils jusqu'en Angleterre. Mais il y a un hic. Alors que son père est fier de Théo et qu'il partage sa joie avec ses copains du bistrot, la vérité, c'est que le jeune garçon a menti. Trop petit, il n'a pas été recruté pour jouer dans l’équipe de football d'Angleterre. Trop content de voir son père heureux, Théo s'enfonce pourtant dans le mensonge, aidé par son ami Max, Geek et agoraphobe...

On savait l'acteur belge François Damiens capable de jouer dans la comédie et dans le drame mais il tient en ce personnage de Laurent, sans doute son incarnation la plus subtile. Du moins, la plus touchante. En père alcoolique, entre le bar du village où il s'évertue à se détruire à grand renfort de pastis et les matchs de football où il se ridiculise en hurlant sur l'arbitre où sur les équipes adverses, humiliant ainsi involontairement son fils Théo, François Damiens a parfaitement su cerner son personnage. Autour de lui, un panel d'interprètes brillants. À commencer par le jeune Maleaume Paquin qui incarne Théo. Un an après avoir joué auprès de Daniel Auteuil dans Rémi sans Famille d'Antoine Blossier, Julien Rappeneau lui offre l'un des deux rôles principaux. Ce qui lui permettra de se frotter non seulement à François Damiens avec lequel son personnage entretient des relations fusionnelles particulièrement touchantes, mais lui donnera également l'occasion d'approcher André Dussolier qui incarne ici le personnage de Claude, son entraîneur, Ludivine Sagnier, qui interprète sa mère Chloé, ainsi que Laetitia Dosch, Sébastien Chassagne, l'épatante Cassiopée Mayance ou encore l'hilarant Pierre Gommé qui interprète l'irrésistible Max, l'ami agoraphobe enfermé en permanence dans sa chambre...

Fourmi est d'abord une comédie familiale plutôt convaincante. On s'amuse de voir le jeune Théo s'embourber dans son mensonge ou son père reprendre goût à la vie. Mais le film de Julien Rappeneau est sans doute beaucoup plus profond que la majorité des comédies que nous servent habituellement les auteurs français. Comédie, oui, mais aussi critique sociale d'une cité en proie au chômage et à l'alcool et où le football est un exutoire qui permet d'échapper à la réalité. C'est sans doute la raison pour laquelle le mensonge du jeune Théo va prendre une telle ampleur, touchant de près ou de loin tous les habitants du coin. François Damiens porte littéralement le film sur ses épaules, aidé en cela par des interprètes remarquables. Diverses générations d'acteurs merveilleusement dirigés par un Julien Rappeneau qui ''aime'' visiblement ses interprètes. On ne versera sans doute pas la moindre larme, l'humour revenant sans cesse nous rappeler que nous sommes d'abord devant une comédie, mais l'histoire de ce fils et de ce père demeure tout de même fort émouvante. Une jolie surprise...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...