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dimanche 24 novembre 2019

Prisonniers du Temps de Richard Donner (2003) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Et dire que Richard Donner est l'auteur de cette horreur. L'homme de La Malédiction, de Superman, des Goonies, de Ladyhawke, la Femme de la Nuit ou encore de la tétralogie L'Arme Fatale vieillit mal et en 2003 ne semble plus être capable que de filmer une œuvre qui possède les atours d'un téléfilm du dimanche après-midi. Prisonniers du Temps est un anachronisme qui mériterait davantage d'avoir sa place au beau milieu d'une anthologie du style Au-Delà du Réel, l'Aventure Continue que de s'être perdu en ce début de vingt et unième siècle. Il est d'autant plus dommage d'assister à un tel spectacle que le scénario de Jeff Maguire et George Nolfi est l'adaptation du roman éponyme de Michael Crichton, notamment auteur The Andromeda Strain, de Sphere et de Jurassic Park...

Dès les premières secondes on réalise que quelque chose ne va pas. Esthétiquement à la ramasse et interprété comme une comédie involontaire, Prisonniers du Temps a tout du nanar empli d'incohérences. Et l'on ne parle pas ici du voyage dans le temps qui est au cœur d'un récit qui malheureusement n'exploite pas suffisamment son sujet. Ou du moins, en écarte toute la richesse que recèle le contraste entre un groupe d'archéologues du présent et une armée de soldats anglais du quatorzième siècle. Alors que l'on pouvait espérer une sorte de Visiteurs inversés (le présent s'invitant dans le passé), rien ne distingue vraiment nos archéologues de la population de cette année 1357. Richard Donner ne joue donc jamais sur cet élément qui faisait par exemple l'une des richesses des deux premiers volets de la trilogie de Jean-Marie poiré.

Concernant les incohérences évoquées plus haut, elles interviennent très rapidement. Déjà inconsistante, la mise en scène de Richard Donner ignore l'évolution du langage qui en plus de six siècles n'a ici pas évolué. Pire : alors que nos héros sont à peu près tous américains (anglais?), la prise de contact avec la jeune Dame Claire (Anna Friel) se fait tout naturellement bien que les français (l'action se déroule en France en Dordogne au château de Castelgard) soient en conflit avec les anglais. La jeune femme n'éprouve bizarrement aucune inquiétude en entendant ces étrangers s'exprimer dans la langue de Shakespeare. Ensuite, Richard Donner fait intervenir parmi le groupe d'archéologues, deux marines qui seront les premiers à périr sous les assauts des anglais. Les seuls à pouvoir éventuellement protéger le groupe. Les membres de ce dernier s'adonnant alors aux joies du meurtre puisque les uns après les autres, les voilà qu'il empilent les cadavres sans une once de remords...

Conçus par une batterie de décorateurs, les environnements furent construits au Canada alors même que le budget, d'une hauteur de quatre-vingt millions de dollars, aurait dû permettre à Richard Donner, son équipe technique et le casting de faire le voyage jusqu'en France. Tout sonne faux. Des décors jusqu'à l'interprétation, on a du mal à croire à cette guerre de cent ans engagée entre anglais et français. Sans vouloir dénigrer la série télévisée française créée par Alexandre Astier, Alain Kappauf et Jean-Yves Robin Kaamelott, Prisonnier du Temps ressemble davantage à cette série humoristique qu'à un long-métrage évoquant sérieusement le voyage dans le temps. Une purge dans laquelle est notamment venu se perdre notre Lambert Wilson national...

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