Dans la vie, nous sommes amenés à rencontrer un certain nombre de
soucis. En cette journée du vendredi 11 Mai 2018, j'en ai déjà
noté quelques-uns. Le moins grave d'entre eux, un petit mal de gorge
qui s'est déclaré durant la nuit (une angine ? Une bronchite ?
Un cancer ?) Sur une échelle de 10, je l'évaluerai à 2. Rien
de grave en l’occurrence, mais assez gênant pour que j'y pense.
Ensuite, cet ordinateur sur lequel j'écris mes articles, et qui
n'arrête pas de planter. Déjà une bonne quinzaine de fois depuis
ce matin. Surtout au démarrage. Un diesel vieux d'une dizaine
d'années, c'est pourquoi je ne lui en veux pas. D'après certains de
mes hurlements, les voisins pourraient estimer sa valeur en terme de
soucis, à 5 ou 6. Mais je relativise au mieux et lui donne une note
de 3. Juste au dessus du mal de gorge donc. Viens ensuite le logiciel
Open Office qui a depuis quelques minutes décidé de noter mes
pensées en italique sans que je lui en ai donné l'ordre. Et
impossible de contrer ce bien curieux comportement qui de mon propre
avis, révèle la genèse d'un mal prophétique de grande ampleur
révélé sur grand écran en 1984 par James Cameron et son classique
Terminator. Bref, les origines de la conquête de la
terre par nos amies les machines. Là encore, je décerne un petit 3.
Enfin
bref, tout cela pour aborder l'un des points les plus noirs de la
journée. Ô, rien de bien grave, mais intellectuellement pesant: j'ai assisté il y a de cela
trois heures, à l'un de ces vides artistiques dont le principal
intérêt est d'avoir l'immense privilège de cueillir les
spectateurs là où on ne l'attendait pas. Quoique, le cinéaste Juan
Piquer Simón n'ayant pas la plus noble des réputations, j'aurai pu
supposer que L'Éclosion des
monstres (ou
Extra Terrestrial Visitors,
ou (comme indiqué sur l'affiche que j'ai choisi) El
Retorno del Extra Terrestre,
ou ETV,
ou bien encore Pod
People: The Unearthling,
Yaratigin Ziyareti,
ou Los Nuevos
Extraterrestres)
avait des chances d'être médiocre. Dire qu'il est mauvais
reviendrait à affirmer qu'à l'opposé de l'obscurité se situe la
lumière. C'est une évidence.
Cinq
années avant le peu ragoutant Slugs,
Muerte Viscosa (dont
l'article que j'ai écrit il y a quelques mois semble s'être fait la
malle de mon disque dur), le cinéaste culte (oui, oui) Juan Piquer
Simón signait ce minuscule film de science-fiction, mélange de
slasher, de survival et de... E.T.
Autant dire que la comparaison avec ce dernier s'arrête à l'une des
affiches profitant outrageusement du succès du film de Steven
Spielberg. Car L'Éclosion
des monstres est
ce que l'on pourrait envisager de comparer à une merde bien fumante
dans laquelle viendrait échoir la semelle de l'une de nos
chaussures. On est presque ici au niveau d'un Raiders
of the Living Dead.
Et dire que certains assassinent des œuvres telles que le Alien
Covenant
de Ridley Scott et que d'autres, sans doute dans le secret le plus
absolu, encensent le film de Juan Piquer Simón qui dans le domaine
du nanar fait très fort.
Mise
en scène calamiteuse, interprétation désastreuse (on sent bien que
le braconnier barbu qui s'est chargé lui-même de rattraper la jeune
femme dans la forêt manque de motivation), effets-spéciaux MÊME
PAS d'un autre âge, brouillard pervertissant une image déjà au
départ, carrément dégueulasse, doublage à la ramasse, et en guise
de cerise sur le gâteau (et comme signifié plus haut) repompage
presque intégral du film de Spielberg, mais sans les moyens et sans
le talent non plus, avec une créature extraterrestre dont
l'apparence risque de provoquer des crises de rires qui s'entendront
à des lieues à la ronde. Mélange d'ours, d'éléphant et même
de... Alf. A tel point que l'on peut se demander dans quelle mesure
les créateurs de la célèbre série, Paul Fusco et Tom Patchett,
n'auraient pas été inspirés par le film de l'espagnol. Pas
vraiment une référence pourtant. Nous atteignons là un tel degré
de pauvreté artistique que forcément, plutôt que le rejet, c'est
avec un certain engouement que les amateurs de nanars tenteront de
défricher le reste du catalogue de films de Juan Piquer Simón...
Un conseil, prenez une chaise, plantez-vous devant une horloge,
comptez les cinq-mille quatre-cent secondes à venir et vous passerez
sans doute un moment beaucoup plus enrichissant que devant le film du
cinéaste espagnol. En attendant, moi, je vais me changer les idées
devant Le Sadique à la
Tronçonneuse
de... Merde ! Juan Piquer Simón !!!
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