Pour commencer, et
surtout pour faire taire ceux qui voudraient revenir sur les
différences d'origines entre la Dame Blanche du titre français et
la Llorona du titre original ainsi que sur leurs ''activités''
respectives, il faut savoir que seul le titre original est à prendre
en compte. En effet, ici, le récit s'articule autour d'une Llorona
européanisée et non pas de la Dame Blanche bien connue des français
puisque celle-ci est réputée pour se dévoiler généralement sur
le bas-côté des routes de campagne afin de délivrer un message
d'alerte aux automobilistes. On découvre très rapidement que le
sujet de The Curse of La
Llorona n'est
pas à chercher du côté de cette légende mais plutôt de celle
provenant du folklore d'Amérique du Sud. Il en résulte donc une
créature, un fantôme, un esprit qui provoque déjà beaucoup moins
d'empathie chez celui ou celle qui l'évoque.
Notamment
produit par le réalisateur, scénariste et producteur sino-malaisien
et australien James Wan, auteur entre autres du premier volet de la
saga Saw
et réalisateur des deux volets de la franchise Conjuring,
c'est sur la base de cette dernière que nous est vendu The
Curse of La
Llorona.
Mais alors que Conjuring
1
& 2
parvenait sensiblement à reproduire quelques frissons perdus dans
les limbes des films de fantômes et de poltergeists de mauvaise
qualité, on peut aujourd'hui se demander quel est l'intérêt de
proposer aux spectateurs aguerris un nouveau long-métrage sur le
même thème. Exploiter le sujet de la Llorona n'est en soit, pas une
mauvaise idée. Surtout qu'il n'a été abordé sur grand écran
qu'en de rares occasions, le cinéma mexicain ayant été fort
logiquement le plus productif en la matière en avec pas moins de six
longs-métrages.
Mais
à vouloir exploiter le filon des esprits frappeurs, des goules, des
ectoplasmes et autres fantôme plus ou moins vaporeux, le risque de
se casser les dents sur un projet voué à l'échec est de plus en
plus concret. Et The Curse
of La Llorona
n'échappe malheureusement pas à cette règle immuable qui veut que
sans un scénario aussi solide qu'original, on ne risque pas de
marquer d'une empreinte indélébile le septième art en général et
le cinéma d'épouvante en particulier. D'une durée pourtant
relativement raisonnable (le film n'excède pas les quatre-vingt dix
minutes environ), The
Curse of La Llorona
se permet le culot d'être d'un ennui mortel. Malgré la présence
d'une entité peu représentée au cinéma sous cette forme,
l'histoire est toujours la même. Ici, le réalisateur Michael
Chaves, qui en est à son premier long-métrage réalise une oeuvre
faussement angoissante qui pourra au pire faire sursauter non pas
pour la qualité de ses séquences horrifiques mais grâce (et donc, à cause) à
l'insupportable usage de la musique et de bruits sourds et soudains
connus sous le nom de ''jump
scares''.
The
Curse of La Llorona
ressemble à tant d'autres longs-métrages du même genre que chaque
scène peut être considérée comme la médiocre relecture de tel ou
tel classique. L'habitué se fera proprement chier tandis que le
néophyte n'aura peut-être pas assez de recul pour constater combien
le film de Michael Chaves est superfétatoire, et ses effets
superficiels. Et si les interprètes ( Linda Cardellini, Roman
Christou, Jaynee-Lynne Kinchen, etc...) font relativement bien leur
boulot, la mise en scène trop classieuse et le scénario trop plat
finissent de faire de The
Curse of La Llorona
une oeuvre tout à fait anecdotique...
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