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lundi 19 août 2019

Blow de Ted Demme (2001) - ★★★★★★★★☆☆



S'il est souvent de coutume de dire qu'un film ennuyeux dans lequel il ne se passe pas grand-chose mériterait d'être expurgé d'un certain nombres de séquences pour voir sa durée revue à la baisse, concernant le sixième et dernier long-métrage de fiction du cinéaste américain Ted Demme disparu à seulement trente-huit ans, c'est un peu le cas inverse. En effet, Blow est très certainement l'exemple même du film qui aurait mérité d'être étoffé dans sa durée, et donc dans son exploitation du fait-divers. Non pas que le film soit raté, mais lorsque l'on prend conscience de l'extraordinaire potentiel du scénario qui se base sur l'histoire bien réelle du protagoniste principal, on finit par penser qu'une demi-heure, et pourquoi pas même, une heure de plus aux deux que dure l’œuvre de Ted Demme aurait sans doute permis à Blow de gagner ses gallons de chef-d’œuvre. Un titre que le long-métrage frôle dangereusement mais sans véritablement l'atteindre... Parfois comparé au cinéma de Martin Scorsese, ce long-métrage sorti chez nous le 19 septembre 2001 en France ressemble sans doute davantage à celui de Brian de Palma, et notamment son percutant Scarface et l'incroyable ascension d'un certain Tony Montana joué par l'acteur Al Pacino. Ted Demme, lui, confie le premier rôle à Johnny Deep, cet acteur caméléon qui une fois encore incarne à l'écran un personnage inoubliable.

Celui de George Jung, un trafiquant de drogue qui pour que son existence ne ressemble surtout pas à celle de ses parents, va quitter le cocon familial et se lancer dans le commerce de la marijuana mais se fera surtout connaître pour avoir été l'un des plus influents importateurs de cocaïne aux États-Unis dans le courant des années soixante-dix et le début des années quatre-vingt. Pour George et son ami d'enfance Tuna, le trafic de marijuana rapporte d'abord d'énormes capitaux. Mais c'est lorsqu'il est jeté en prison après avoir été arrêté en possession de trois-cent trente kilos d'herbe que la vie de George va prendre un tournant décisif : en effet, il y partage sa cellule avec un certain Diego Delgado qui a sa sortie de prison va lui proposer de travailler avec lui. Ce sera l'occasion pour le jeune homme de faire connaissance avec le célèbre trafiquant de drogue colombien Pablo Escobar. Mais aussi celle croiser la route de la belle Mirtha qu'il finira par épouser et qui lui donnera une enfant prénommée Kristina...

Plus que le simple thriller sur fond de trafic de drogue qu'il paraît être, Blow est surtout un formidable drame sur l'ascension, les dérives et la chute de l'un des acteurs majeurs du célèbre cartel de Medellin spécialisé dans le trafic de cocaïne entre la Colombie et les États-Unis. Une œuvre sur l'amour, l'amitié, la fidélité, mais aussi la trahison. Johnny Deep incarne avec un talent et une sensibilité infinis cet homme d'origine modeste, fils d'un Fred Jung merveilleusement incarné à l'écran par l'acteur Ray Liotta. Les trop rares séquences qui uniront cet deux formidables interprètes seront l'occasion d'éprouver la sensibilité des spectateurs. Ted Demme, à travers le récit d'un homme qui, allons soyons honnêtes, était d'abord un criminel, parvient à toucher au plus profond de notre cœur, jusqu'à le déchirer dans un ultime soubresaut final. C'est peut-être ce que le spectateur retiendra finalement de ce long-métrage dont l'un des rares défauts est d'avoir voulu condenser un fait-divers authentique extrêmement touffu en deux heures seulement quant un film fleuve d'au moins trois heures aurait sans doute permis au cinéaste de ne pas évacuer trop rapidement certains aspects de l'existence de son personnage. À sa décharge, on pourra accorder à Ted Demme d'avoir d'abord voulu signer une œuvre humaniste malgré toute la charge rédhibitoire qu'évoquent certains des faits évoqués tout au long de l’œuvre. À tel point que le trafiquant de drogue finit par s'effacer pour n'être plus que le fils, l'époux et le père que l'on respecte. Un très grand film, et un immense Johnny Deep...

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