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mercredi 31 juillet 2019

The Domestics de Mike P. Nelson (2018) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Il existe plusieurs catégories qualitatives en matière de cinéastes et au moins deux que nous retiendrons dans le cas présent : Il y a ceux qui dès leur premier long-métrage ont signé un grand film, un long-métrage culte, un chef-d’œuvre et ont continué sur la même voie (au hasard, David Lynch, Richard Kelly). D'autres qui sans véritablement réaliser une première œuvre remarquable ont su pourtant conserver leur style pour le sublimer à travers les années (David Cronenberg), et puis, il y a ceux qui ont créé, on ne sait pour quelle raison, l'événement. Comme ce fut le cas de Luc Besson dont Le Grand Bleu fut (et est sans doute demeuré) le film de toute une génération (ouais, ben en tout cas, pas la mienne) et qui depuis plus de vingt ans accumule les nanars, voire les navets avec une régularité de métronome (Le Cinquième Élément en 1997, Angel-A en 2005 ou les pires de tous en attendant d'avoir découvert son dernier long-métrage : Lucy en 2014 et Valérian et la Cité des Mille Planètes en 2017). The Domestics étant le premier long-métrage du cinéaste américain Mike P. Nelson, on ne s'avancera pas trop rapidement sur le devenir de sa carrière de réalisateur et de scénariste (il est en effet l'auteur du scénario du film ici incriminé), mais à juger par cette première tentative plutôt maladroite, il n'est pas certain que l'on entende à nouveau parler de son cinéma dans les meilleures conditions.

Ce qui, bien évidemment, ne demeure pas une certitude puisqu'avec un peu d'entraînement, voire de formation supplémentaire, peut-être Mike P. Nelson nous offrira-t-il une œuvre digne de figurer parmi les plus grandes. En attendant, The Domestics est à reléguer au rang des copies mal fagotées du genre post-apocalyptiques qui évoquent instantanément le film culte de George Miller, Mad Max et ses suites. C'est donc dans un monde dévasté par une série d'attaques chimiques orchestrées par le gouvernement américain sur ses propres concitoyens que roulent en direction du Wisconsin Nina et Mark West. Un couple au bord de la rupture qui tente de rejoindre les parents de la première qui n'ont pas donné signe de vie depuis quelques semaines. Sur la route, les dangers sont multiples et de nombreux gangs s'interposeront entre les deux époux, mettant ainsi leur existence en péril. C'est en chemin qu'ils rencontrent cependant Nathan Wood, sympathique époux et père de deux enfants, heureux de constater qu'il existe encore des gens civilisés...

Le scénario de The Domestics étant particulièrement sommaire, Mike P. Nelson ne peut compter que sur son imagination afin de confronter ses deux principaux personnages à des bandits particulièrement imaginatifs en matière d'accoutrement. Sur la route de Nina et Mark West se dressent parfois des individus à visage découvert mais en général, ces derniers sont affublés de masques et de casques qui renvoient directement aux personnages qu'affrontait Mad Max tout en revêtant désormais une attitude et une apparence plus drôles qu'effrayantes. Il n'est pas certain qu'à la rencontre de ces voyous opportunément attirés par les faibles gains de voyageurs égarés, le cinéaste ait réellement cherché à amuser le public. Au contraire. Malheureusement, et même si le spectateur ne rira jamais aux éclats à moins d'avoir un verre dans le nez, les gangs croisés en chemin par les West sont, certes, pittoresques, mais ne provoquent aucun sentiment d'angoisse. Pittoresque... et pourquoi pas, même, pathétiques ? À l'image de ce type au nœud papillon, sourire dément façon ''Joker'', que le cinéaste tente de rendre sinistre mais qui au final se révèle aussi ridicule que la majorité des ''méchants'' du film. À défaut de proposer un scénario qui tient la route, Mike P. Nelson accumule les rencontres entre nos deux héros et les gangs. Une envie d'en donner pour son argent à son public qui se solde par un semi-échec tant la facilité qu'ont Nina et Mark à se sortir de la pire des situations empêche le spectateur de ressentir le moindre sentiment de peur pour ces deux personnages. Entre Mad Max et La Route de John Hillcoat, The Domestics tente en plus de réconcilier les deux époux dans des circonstances assez discutables : alors que Nina évoque de plus en plus son indifférence pour Mark, voilà qu'à la suite d'un entraînement de tir au fusil, elle est bien décidée à renouer avec lui. Allez-y les gars. Le jour où votre femme menace de vous quitter, achetez une arme et proposez lui de faire du tir au pigeon au lieu de payer une fortune des séances de thérapie de couple...
Trop simpliste et amateur dans sa conception et ce, malgré la motivation et la générosité de Mike P. Nelson, on a du mal à croire et adhérer au concept déjà mille fois rebattu de The Domestics. Dans le genre road-movie post-apocalyptique, ce long-métrage demeure donc tout à fait anecdotique et dispensable...

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