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samedi 27 juillet 2019

Souvenir de Bavo defurne (2016) - ★★★★★★☆☆☆☆



Meilleure actrice française de sa génération (du moins c'est mon sentiment), et même, de plusieurs générations s'étalant du milieu des années soixante-dix (Dupont Lajoie d'Yves Boisset en 1975), en passant par les années quatre-vingt et quatre-vingt dix (Coup de Torchon de Bertrand Tavernier en 1981 ou La Cérémonie de Claude Chabrol en 1995), et jusqu'aux années 2000 depuis le début desquelles, Isabelle Huppert collectionne les rôles au cinéma, convaincue par des cinéastes aussi divers que Benoît Jacquot, Michael Haneke, François Ozon, Wes Anderson ou Anne Fontaine d'être l'interprète idéale de certaines de leurs œuvres. Sans doute le fut-elle également par le réalisateur et le propre scénariste de Souvenir, le second long-métrage du cinéaste belge Bavo Defurne (après Sur le Chemin des Dunes sorti sur les écrans français fin 2012). Une œuvre qui s'éloigne drastiquement des thématiques souvent déployées autour des divers personnages qu'elle a eu et continue encore à interpréter au cinéma. Moins froide et pourtant pas encore libérée de cette impression qu'elle donne à l'image, la merveilleuse Isabelle Huppert inonde une fois de plus de sa présence ce long-métrage qui pourtant, aura bien du mal à se faire une place dans l'immense et exemplaire carrière de l'actrice découverte notamment en adolescente délurée et émancipée dans le film culte de Bertrand Blier, Les Valseuses.

On est pourtant ici bien loin de Jacqueline et de sa petite culotte découverte dans un appartement par le duo de voyous incarnés par les immenses Gérard Depardieu et Patrick Dewaere en cette année 1974. Plus de quarante ans plus tard et après des dizaines et des dizaines d'incarnations sur grand écran, Isabelle Huppert réapparaît plus éblouissante et séduisante que jamais malgré ses soixante-trois printemps. Belle mais jamais aguicheuse, elle interprète Liliane Cheverny, l'une des employées d'une usine d'emballages alimentaires reconnue par un intérimaire comme l'ex chanteuse Laura dont était fan son père. Pressé de faire sa connaissance, Jean Leloup, qui compte davantage sur sa carrière de boxeur professionnel que sur celle d'ouvrier, approche l'ancienne chanteuse et noue rapidement avec elle une relation qui dépasse de très loin le cadre de la curiosité ou celui de l'amitié. Amants malgré les réactions un peu vives de la mère de Jean (Anne Brionne, qui interprète une mère pesante et sans finesse aucune comme le démontrera la scène durant laquelle elle questionne Laura se ses anciennes relations), Jean propose à Laura une idée saugrenue : alors qu'elle désire demeurer dans l'anonymat, son amant lui propose de devenir son manager et de l'aider à remonter sur scène. Après avoir refusé cette folle proposition, Laura se laisse cependant happer par l'idée. Bientôt, alors qu'elle s'inscrit pour un concours télévisée, la chanteuse connaît de nouveau le succès, au grand dam de Jean qui persuadé d'être mis à l'écart, fini par abandonner Laura et retourne vivre chez ses parents...

On a beau reconnaître l'immense talent d'Isabelle Huppert, il ne lui est cependant pas interdit de faire parfois de tristes choix. Non pas que Souvenir soit mauvais, mais au regard des capacités de l'actrice, son personnage se résume finalement à peu de choses. Tout comme celui de Jean qu'incarne le jeune acteur français de vingt-sept ans à l'époque, Kévin Azaïs. Suranné, Souvenir l'est sans conteste. Si Bavo Defurne a volontairement choisit cette voix pour nous conter cette romance à l'eau de rose entre un jeune boxeur de trente ans et une ex-chanteuse de plus de soixante ans, son scénario manque d'une évidente épaisseur et si les débuts sont plutôt convaincants, le film s'enlise dans une approche puérile assez néfaste. Il devient alors difficile de s'attacher vraiment à cette bluette naïve et bien trop lisse pour faire rêver, si ce ne sont les quelques poncifs un peu trop faciles dont fait usage le cinéaste (la différence d'âge entre les amants, l'indifférence de certains face au boxeur autoproclamé agent de la chanteuse lorsque celle-ci connaît le succès, ou encore l'alcoolisme latent de l'artiste...). Reste une Isabelle Huppert énigmatique, sensuelle et envoûtante... A noter que la musique est l’œuvre du groupe américain Pink Martini...

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