Alors qu'il débarque
dans un immeuble HLM d'une cité de banlieue, l'huissier de justice
François Echeveria a comme objectif pour cette journée du 11
septembre, de saisir les biens d'un homme responsable d'impayés,
puis de retrouver son épouse Anna avec laquelle ils doivent
rencontrer un conseiller conjugal afin de résoudre leurs problèmes
de couple. Mais rien ne va se dérouler comme prévu, car l'homme à
la porte duquel il sonne a un fils, Salem, qui n'a pas l'intention de
laisser François et les forces de l'ordre envahir la demeure qu'il
partage avec son père Mohand. La principale préoccupation de
l'adolescent n'a malheureusement rien à voir avec les soucis
rencontrés par son père mais plutôt avec les cinq kilos de drogues
qu'il garde chez lui.
Un concours de
circonstances va troubler cette banale journée en enfermant durant
vingt-quatre heures trois hommes, François, Mohand et Salem dans
l'appartement de ces derniers, l'huissier se retrouvant otages des
deux locataires, avec à l'extérieur de l'appartement, un préfet
quelque peu hargneux, une section entière du GIGN, une épouse
énervée, et même un négociateur arabe...
Hippolyte Girardot (Un
Monde sans Pitié) dans le rôle de l'huissier, Judith Henry
(La Discrète) dans celui de l'épouse, Mohamed Fellag
(Lumières) dans le rôle de Mohand, Aymen Saïdi
(Dheepan) dans celui du fils et ou encore Michel
Vuillermoz (La Maison du Bonheur) en préfet... Dernier
étage, gauche, gauche fait
partie de ces comédies rafraîchissantes qui abordent des thèmes
sociaux sans jamais tomber ni dans le rébarbatif, ni dans le pathos.
Premier long-métrage du cinéaste Angelo Cianci dont la filmographie
n'en compte actuellement que deux, cette comédie est aussi légère
qu'agréable à regarder. On ne s'ennuie pas un instant et ce, grâce
à une troupe d'acteurs qui réussit malgré le tragique de la
situation à faire sourire et même parfois rire devant des
situations parfois cocasses.
Derrière
l'image quelque peu négative du métier d'huissier, tout comme celle
que véhiculent parfois les jeunes vivant dans les cités HLM
devenues des no man's land, avec leurs codes et leur langage, le film
est riche en enseignement puisqu'il transmet un message que beaucoup
jugeront sans doute de surréaliste, mais qui insiste sur le fait que
des êtres issus de mondes différents et qu’apparemment tout
sépare, peuvent s'entendre jusqu'à s'allier contre les oppresseurs.
Un peu caricatural lorsqu'il s'agit de décrire une réalité
pourtant bien concrète, l'aspect dramatique de Dernier
étage, gauche, gauche
s'efface peu à peu et laisse une plus large place à l'humour.
Quelque soit la position que l'on prenne, que l'on soit du côté de
la justice, du père étranglé par les dettes ou de son fils, les
liens qui finissent par les unir ont forcément un impact sur l'avis
et les jugements que l'on peut porter à leur sujet. On finit
fatalement par prendre fait et cause pour ce père et pour son fils.
Et même si tout ceci ne demeure rien d'autre que du cinéma
(l'humanité
demeurant encore un point à régler en matière de législation), on
prend un immense pied devant une œuvre pleine de bons mots,
d'humour, et surtout bien rythmée...
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