Pour les membres du
programme spatial des Nations-Unies, c'est l'incompréhension. C'est
la dixième fois qu'un satellite est envoyé dans l'espace et qu'il
explose sans aucune explication. Alors que le concepteur du projet,
le Docteur Pol Van Ponder est cette fois-ci bien décidé à embarqué
dans le prochain vol, l'un des représentants de l'ONU, Jason Ibn
Akad, met tout en œuvre pour que cesse le projet connu sous le nom
Sigma. Comme pour étayer les propos de ce dernier, un étrange objet
venu des étoiles tombe sur le sol américain. Une sorte de sonde sur
laquelle et inscrit un message en latin à l'attention des humains et
qui indique très précisément que si l'homme ne cesse de vouloir
envoyer des satellites afin d'explorer l'univers, ceux-ci seront
irrémédiablement détruits comme les précédents.
Une nuit, Pol Van Ponder
reçoit un coup de téléphone de l'un de ses proches lui
conseillant de se rendre aussitôt à une réunion de l'ONU où est
débattu la continuité ou l'abandon du projet. Malheureusement pour
lui, Van Ponder meurt dans un accident de voiture. Lors de la
réunion, le virulent Jason Ibn Akad est interrompu dans son
discours et tout le monde apprend avec stupeur la disparition du chef
du projet Sigma. C'est alors que réapparaît Van Ponder.
Contrairement à ce que viennent d'apprendre les membres de l'ONU,
l'homme est bien vivant et toujours décidé à monter à bord de la
future navette aux côtés de son ami Dave Boyer et de Sybil
Carrington qui voue une adoration au Docteur Van Ponder...
Producteur de plus de
quatre-cent longs-métrages et réalisateur d'une cinquantaine de
films, Roger Corman fut l'un des grands maîtres de la série B
fauchée américaine. Surtout spécialisé dans les films d'horreur
à petits budgets, il n'en est pas à son coup d'essai en matière de
science-fiction lorsqu'il réalise en 1958 le film War of the
Satellites puisque trois ans plus tôt il tourna Day
the World Ended puis l'année suivante It Conquered the
World. Réalisé deux ans après l'excellent Invasion
of the Body Snatchers de Don Siegel, War of the
Satellites aborde
déjà l'épineux sujet de l'existence et des méfaits de l'humanité
sur son propre sol. Une maladie qui selon les extraterrestres du film
doit être interdit de toute forme d'exploration spatiale. Un message
d'avertissement qui sera fort logiquement et officiellement perçu
comme un canular par le principal protagoniste dont l'arrêt du
projet Sigma est évidemment inconcevable malgré une preuve tangible
sur les origines extraterrestres de l'objet écrasé sur Terre :
la sonde sur laquelle est gravé le message en latin (langue qui
laisse supposer que tout ceci n'est qu'une vague fumisterie organisée
sur Terre et visant l'arrêt de toute exploration spatiale) semble
en effet avoir été façonnée à l'aide d'un métal inconnu sur
notre planète.
Si
le sujet est passionnant et l'exploration spatiale prometteuse, le
résultat lui, est assez navrant. Le budget minimaliste expliquant
sans doute cela, on est pas étonnés de découvrir une suite
d'événements assez tristes. Dès lors que le satellite à bord
duquel Van Ponder, Dave Boyer et de Sybil Carrington sont montés à
bord a quitté le sol terrestre, le film tourne en rond et devient
très vite ennuyeux. Roger Corman reprend l'un des aspects les plus
intéressants du Invasion of the
Body Snatchers
de Don Siegel. Son principal protagoniste ne semble en effet pas être
celui auquel croit son entourage. De même que les spectateurs qui
apprennent très vite que le Van Ponder embarqué à bord de la
navette n'est pas celui auquel on pense. Il n'y a donc en définitive
aucun mystère entourant le personnage que l'on comprend très vite
appartenir à l'espèce extraterrestre ayant tenté de convaincre
l'humanité de cesser toute exploration spatiale.
Malgré
une idée de départ fort intéressante, Roger Corman exploite peu le
filon qui se profile devant lui et fait du scénario écrit à six
mains par Jack Rabin, Irving Block et Lawrence L. Goldman, une petite
production sans envergure...
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