Alors que le commissaire
Choi Chang Sik vient d'obtenir une distinction de haut rang, il part
fêter cette dernière en compagnie de ses collègues de bureau dans
un bar. Rentrant chez lui à bord d'un taxi, il a beau dire au
chauffeur que la route qu'il a empruntée n'est pas la bonne,
celui-ci fait mine de ne rien entendre et dirige son véhicule
jusqu'à un terrain vague où il agresse le policier. Armé d'un
couteau, le chauffeur tente de tuer Choi Chang Sik mais ce dernier
prend le dessus et tue accidentellement son agresseur. Alors que sa
carrière vient de faire un bond en arrière, le commissaire nettoie
la scène de crime afin de ne pas éveiller les soupçons sur lui.
Abandonnant le corps au pied de sa voiture, il rentre chez lui.
Dès le lendemain matin,
un corps est retrouvé suspendu tout en haut d'une grue. Il s'agit de
l'homme que Choi Chang Sik à tué la veille. Chargé lui-même de
l'enquête, il va tout tenter pour que les éventuelles preuves qui
pourraient venir étayer sa responsabilité disparaissent. Mais lors
de la perquisition du véhicule de la victime, le jeune inspecteur
Cha Dong Jae y découvre le présent que ses collègues et lui ont
offert à Choi Chang Sik la veille au soir pour fêter sa promotion.
Le jeune policier commence à soupçonner son supérieur
hiérarchique, un homme avec lequel il entretient cependant des
relations amicales et respectueuses. Alors que l'enquête avance
doucement, Choi Chang Sik s'enfonce peu à peu dans un état
dépressif. C'est pour lui, le départ d'une véritable descente aux
enfers...
Déjà responsable d'un
Tube tourné en 2003, le cinéaste sud-coréen Baek
Woon-Hak revient plus de dix ans plus tard avec un second
long-métrage intitulé The Chronicles of Evil. Peu
importe ce que peuvent affirmer certains dans la presse. Que l'on
affirme que l'industrie Sud-Coréenne a l'habitude de pomper « sans
vergogne » le cinéma
américain n'est pas un soucis, ce dernier ne se gênant pas lui-même
pour profiter du succès d’œuvres « extra-territoriales »
pour en faire de même.
Alors oui, c'est vrai,
The Chronicles of Evil
n'est pas exempt de défauts. Un peu lent durant la première heure,
un héros dont le charisme n'est effectif que durant les dernières
quarante minutes, des éléments de scénario, dans de rares
occasions, assez peu crédibles, et une grande ressemblance (surtout
durant la seconde moitié) avec le chef-d’œuvre de Park
Chan-wook, Old Boy.
Si Baek Woon-Hak ne parvient pas à égaler ce classique du thriller
asiatique, son film n'est cependant pas aussi mauvais qu'on aimerait
nous le faire croire. Évidemment, ça ne pétarade pas dans tous les
sens. Le film est avare en scènes d'actions mais le récit se révèle
à l'occasion, réellement passionnant.
Encore
une histoire de vengeance me direz-vous ? Peut-être, oui, mais
même si certains ont noté l'absence d'humour dans The
Chronicles of Evil,
ce menu détail n'entache en rien l'intérêt du film. Concernant le
charisme du héros campé par l'acteur Son Hyeon-Joo, il faut donc
attendre longtemps avant d'y voir le véritable potentiel. Il est
d'ailleurs parfois étonnant de constater à quel point Ma Dong-Seok
lui est ici souvent mille fois supérieur.
Si
The Chronicles of Evil
apparaîtra pour certains d'un profond ennui (on est loin du cinéma
américain dégueulant son trop-plein de scènes d'actions), il
s'agit d'une très belle réussite qui gagne en puissance à mesure
que le scénario déroule son intrigue. Les quarante dernières
minutes sont carrément jouissives, avec leur lot d'imprévus et un
twist final plutôt bien fichu. Le film de Baek Woon-Hak se clôt
d'ailleurs sur une note d'émotion particulièrement convaincante à
laquelle la sublime partition musicale de Sangjun Hwang apporte toute
sa force...
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