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mercredi 29 juin 2016

Bud Spencer 1929-2016



Bud Spencer, de son vrai nom Carlo Pedersoli est mort. Ce grand gaillard, issu d'une famille aisée et que l'on connaissait surtout sous son nom d'artiste nous a quitté le 27 juin dernier à la l'âge de quatre-vingt six ans. Qui en voyant la silhouette de ce fameux acteur qui accompagné de son acolyte Terence Hill aurait pu se douter qu'il pratiquait, plus jeune, la natation ? Mais Carlo n'est pas un nageur du dimanche qui fait des brasses à la piscine municipale. A une époque, il bat le record italien sur cent mètres, obtient sept titres nationaux, la médaille d'argent du 100 mètres nage libre des Jeux méditerranéens de 1951 et celle en or pour ceux de l'année 1955.

Il entame sa carrière au cinéma en 1949 mais y fait surtout de la figuration. Beaucoup de westerns spaghetti dès 1967, et dans lesquels, tout comme chez nous Jean-Paul Belmondo, il exécute des cascades sans être doublé. Mais si Bud Spencer (dont le pseudonyme est une contraction de la marque de bière Budweiser et de l'acteur Spencer Tracy qu'il apprécie tout particulièrement) est aussi célèbre, c'est pour le duo que Terence Hill et lui vont former durant une carrière commune longue de dix-huit longs-métrages débutée avec le western Dieu pardonne... moi pas ! et terminée avec Petit Papa Baston que Hill réalisa lui-même en 1994.

Après une longue carrière d'acteur au cinéma dont les apparitions, avec l'âge, se sont espacée dans le courant des années quatre-vingt dix (il jouera notamment dans un certain nombre de séries télévisées jusqu'en 2010), Bud Spencer se lance dans la politique. Le passé le rattrapant, il a finalement reçu son diplôme d’entraîneur de natation en 2007. S'il était italien, il lui arrivait de parler dans un français impeccable. Acteur d'une soixantaine de films, l'immense Bud Spencer s'est donc éteint lundi dernier en fin d'après-midi. Un grand bonhomme d'un mètre quatre-vingt dix et de cent trente kilos a non seulement laissé orphelin sa famille et son ami de toujours Terence Hill, mais des millions de fans également...

R.I.P






Filmographie de Bud Spencer


1949 : Quel fantasma di mio marito de Camillo Mastrocinque
1951 : Quo vadis de Mervyn LeRoy : un garde impérial
1954 : Torpilles humaines (Siluri umani) d'Antonio Leonviola : Magrini
1955 : Un héros de notre temps (Un eroe dei nostri tempi) de Mario Monicelli : Fernando
1957 : Il cocco di mamma de Mauro Morassi : Oscar
1957 : L'Adieu aux armes (A Farewell to Arms) de Charles Vidor : un carabinier
1959 : Annibal, (Annibale) d'Edgar George Ulmer et Carlo Ludovico Bragaglia : Rutario
1967 : Dieu pardonne... moi pas !, (Dio perdona… Io no!) de Giuseppe Colizzi : Hutch
1967 : Cinq gâchettes d'or (Oggi a me domani a te) de Tonino Cervi : O'Bannion
1967 : Pas de pitié pour les salopards (Al di là della legge) de Giorgio Stegani : James Cooper
1968 : Les Quatre de l'Ave Maria (I Quattro dell'Ave Maria) de Giuseppe Colizzi : Hutch Bessy
1969 : La Colline des bottes (La Collina degli stivali) de Giuseppe Colizzi : Hutch Bessy
1969 : Cinq hommes armés, (Un esercito di cinque uomini) de Don Taylor : Mesito
1969 : À l'aube du cinquième jour (Gott mit uns - Dio è con noi) de Giuliano Montaldo : Jelinek
1970 : On l'appelle Trinita (Lo chiamavano Trinità) d'Enzo Barboni : Bambino
1971 : Le Corsaire noir (Il Corsaro Nero) de Vincent Thomas : Skull
1971 : On continue à l'appeler Trinita (…continuavano a chiamarlo Trinità) d'Enzo Barboni : Bambino
1971 : Quatre mouches de velours gris (Quattro mosche di velutto grigio) de Dario Argento : Godfrey
1971 : Amigo, mon colt a deux mots à te dire (Si Puo Fare Amigo) de Maurizio Lucidi : Hiram Coburn
1972 : La Vengeance du Sicilien (Torino Nera) de Carlo Lizzani : Rosario Rao
1972 : La Horde des salopards (Una ragione per vivere, e una per morire) de Tonino Valerii : Eli Sampson
1972 : Les anges mangent aussi des fayots (Anche gli angeli mangiano fagioli) d'Enzo Barboni : Charlie Smith
1972 : Maintenant, on l'appelle Plata (Più forte, ragazzi!) de Giuseppe Colizzi : Salud
1973 : Un flic hors-la-loi (Piedone lo sbirro) de Steno : l'inspecteur Rizzo
1974 : Le Cogneur (Piedone a Hong Kong) de Steno : l'inspecteur Rizzo
1974 : Attention, on va s'fâcher ! (Altrimenti ci arrabbiamo) de Marcello Fondato : Ben
1974 : Les Deux Missionnaires (Porgi l'altra guancia) de Franco Rossi : Père Pedro
1975 : La Grande Bagarre (Il Soldato di Ventura) de Pasquale Festa Campanile : Ettore Fieramosca
1976 : Deux Super-flics (I due superpiedi quasi piatti) d'Enzo Barboni : Wilbur Walsh
1977 : L'Embrouille (Charleston) de Marcello Fondato : Charleston
1978 : Inspecteur Bulldozer (Piedone l'africano) de Steno : l'inspecteur Rizzo
1978 : Mon nom est Bulldozer (Lo Chiamavano Buldozer) de Michele Lupo : Bulldozer
1978 : Pair et impair (Pari e dispari) de Sergio Corbucci : Charlie Firpo
1979 : Cul et chemise (Io sto con gli ippopotami) d'Italo Zingarelli : Tom
1979 : Le Shérif et les Extra-terrestres (Uno sceriffo extraterrestre…poco extra e molto terrestre) de Michele Lupo : le shérif Hall
1980 : Pied plat sur le Nil (Piedone d'Egitto) de Steno : l'inspecteur Rizzo
1980 : Faut pas pousser (Chissa perche… capitano tutte a me) de Michele Lupo : le shérif Hall
1981 : Salut l'ami, adieu le trésor (Chi trova un amico, trova un tesoro) de Sergio Corbucci : Charlie O'Brien
1981 : On m'appelle Malabar (Occhio alla penna) de Michele Lupo : Buddy
1982 : Banana Joe de Steno : Banana Joe
1982 : Capitaine Malabar dit La Bombe (Bomber) de Michele Lupo : Bud Graziano
1982 : Escroc macho et gigolo (Cane e gatto) de Bruno Corbucci : le sergent Alan Parker
1983 : Quand faut y aller, faut y aller (Nati con la Camicia) d'Enzo Barboni : Doug O'Riordan alias Mason
1984 : Attention les dégâts (Non c'è due senza quattro) d'Enzo Barboni : Greg Wonder
1985 : Les Superflics de Miami (Miami supercops - I poliziotti dell'ottava strada) de Bruno Corbucci : Steve Forest
1986 : Aladin (Superfantagenio) de Bruno Corbucci : le génie
1990 : Ange ou démon (Un Piede in Paradiso) d'Enzo Barboni : Bull Webster
1994 : Petit papa baston (Botte di Natale) de Terence Hill : Moses
1997 : Tre per sempre de Franco di Chiera : Bops
1997 : Al limite d'Eduardo Campoy : Elorza
1997 : Fireworks de Leonardo Pieraccioni : le chanteur aveugle
1999 : Hijos del viento de José Miguel Juárez : Quintero
2003 : En chantant derrière les paravents (Cantando dietro i paraventi) d'Ermanno Olmi : le vieux capitaine
2008 : Pane e olio de Giampaolo Sodano : Laris
2008 : Killing is my business, Honey (Mord ist mein Geschäft, Liebling) de Sebastian Niemann : Pepe


« Si j'bouffe pas, j'vais pas aux chiottes et c'est une réaction en chaîne. Être constipé c'est chiant si j'ose dire. Ça rend d'mauvaise humeur. J'deviens... hum... très contrariant ! »

Wilbur Walsh (Bud Spencer) dans Deux Super-Flics


J'aurais pu vous parler d'Attention, On Va S'Fâcher, d'Attention les Dégâts, de Salut l'Ami, Adieu le Trésor ou encore de Quand faut y aller, Faut y Aller, mais curieusement (ou pas), c'est celui-ci qui m'est d'abord venu à l'esprit : Deux Super-Flics. Peut-être pour ses répliques légendaires dont celle qui trône un peu plus au dessus n'est pas des moindres. Peut-être pour cette apparence débonnaire qui caractérisait toujours les personnages qu'interprétait Bud Spencer ou les faux naïfs qu'endossait son acolyte Terence Hill. Peut-être pour cette assurance si vite effacée du visage des malotrus qui osaient leur barrer la route ou s'en prendre aux moins nombreux mais à plus faibles qu'eux.

Comme dans bon nombre de films du duo, les baffes y claquent comme des coups d'enclume. Des bagarres devenues légendaires. Bud Spencer y est l'homme massif, imperturbable, « muet ». Un roc qui sous les assauts de ses ennemis n'oscille pas d'un iota, campé sur son impressionnante carcasse. Terence Hill, lui, virevolte, sautille, et alors que son acolyte arbore une mine défaite, lui a toujours le bon mot, la blague facile. Cette qui titille ce faux frère jumeau aux basques duquel il s'accroche irrémédiablement.

Deux hommes un peu paumés, sans argent, ni travail, ni rien à manger, et qui par un étonnant concours de circonstances vont être enrôlés dans la police. Deux flics atypiques qui n'ont pourtant pas l'intention de changer leurs habitudes. Des gifles il va y en avoir, et avec elles, des scènes d'anthologie. Qu'ils portent déjà ou non leur uniforme, les personnages Matt Kirby et Wilbur Walsh vont mener la vie dure aux gangsters. Dès l'ouverture et ses répliques cultes. Et plus tard, dans un bar aux prises avec une dizaine de brigands menés par un chef un peu neuneu tout de skaï vétu, pantalon rentré dans les bottes et mèche de cheveu lui barrant le visage.
On a là l'exemple parfait de ce qui fait l'essence même du duo. Entre l'attentisme de l'un et l'exubérance de l'autre. Deux caractères diamétralement opposés mais qui, l'un sans l'autre ne pourraient fonctionner efficacement.

Des films, le duo en a produits de très bons, et d'autres, anecdotiques. Deux Super-flics fait partie du haut du pavé. Le film du cinéaste E.B Clucher (pseudo sous lequel se cachait parfois le cinéaste italien Enzo Barboni) est le premier que tournent Bud Spencer et Terence Hill hors des frontières italiennes. Le succès est tel qu'une suite sera mise en chantier neuf ans plus tard en 1985, Les Super-flics de Miami, cette fois-ci réalisé par Bruno Corbucci...


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