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jeudi 26 avril 2012

Cinéma de minuit: Cycle Maurice Tourneur (04 Septembre 1988) - La Main Du Diable (1943)

 


C'est un bien curieux personnage qui passe un soir l'entrée d'un relais de montagne. Il y a foule et lorsque débarque devant les clients de la salle de restaurant cet homme visiblement inquiet, les conversations s'arrêtent. L'homme est affublé d'une fausse main gauche et porte sous le bras une boite qu'il serre comme si sa vie en dépendait. Après avoir réservé une chambre, la police débarque et demande si quelqu'un aurait aperçu un petit homme portant un cercueil. Devant ce signalement, l'homme prend peur et décide de repartir. Résonné par le propriétaire des lieux qui lui conseille d'attendre le lendemain, il accepte, monte dans sa chambre puis redescend ensuite se mettre à table dans la salle de réception.

Toujours suivi de son étrange boite, il s'assoit à une table. Après seulement quelques minutes, on le demande au téléphone: Roland Brissot, c'est son nom. Il laisse la boite en carton sur le bord de la table et se dirige vers le téléphone quand subitement une coupure d'électricité survient et plonge la salle dans le noir. La porte d'entrée claque, les femmes s'affolent, puis l'électricité revient. Les esprits se calment mais pour Roland Brissot, c'est l'épouvante. La boite pour laquelle il tient tant d'importance a disparu.


S'emportant, il est menacé par des clients qui jugent bon d'avertir la police. Afin d'éviter de mêler cette dernière à toute cette histoire, il décide de raconter aux personnes présente l'étrange aventure qui l'a menée jusqu'ici...Roland Brissot est un piètre artiste. Peintre sans talent, il rêve de gloire et d'amour. Un jour, alors qu'il entre dans un magasin afin d'acheter une paire de gants, il tombe sous le charme de la vendeuse dont il espère faire le portrait. Entre elle et lui se noue une amitié qui très vite se désagrège devant les ambitions du peintre, et que la jeune femme croit désormais incapable d'assouvir tant ses œuvres lui paressent de piètre qualité. Un soir, alors qu'ils dînent tout deux dans un restaurant, Irène plante Roland en plein milieu du repas et l'abandonne à son triste sort. Ange, le plongeur du restaurant assiste à la scène et vient rejoindre le pauvre Roland à sa table, une bouteille de vin à la main. Les deux hommes engagent la conversation et Ange étale son bonheur à un Roland dépité. Mais comme le plongeur semble apprécier le peintre, il lui propose de lui vendre son bonheur, sous la forme d'un talisman: Une boite enfermant une main gauche censée donner le talent qui manque au peintre. Pour un sou, il rachète la boite à Ange qui, subitement, perd sa main gauche.

Une fois en possession de la boite, Roland semble plus que jamais inspiré. Et non seulement il réalise des œuvres qui connaissent un succès grandissant, mais de plus, Irène est désormais folle amoureuse de lui...


Abordant le thème de Faust, le film de Maurice Tourneur est l'exemple type du film fantastique français réussi. Contrairement à la vague fantastique-horreur qui déferle depuis quelques années dans notre hexagone, "La Main Du Diable" réussissait à s'approprier un sujet basé sur un conte populaire allemand datant du seizième siècle et qui connut plusieurs interprétations (dont le fabuleux "Phantom Of The Paradise" de Brian De Palma). Pierre Fresnay campe un Roland Brissot malheureux, à qui la rencontre avec le hasard lui donne une chance de se refaire et ainsi, de connaître l'amour. Un amour qu'il va concrétiser auprès d'Irène (Josseline Gaël), jeune femme remarquablement belle mais que l'on devine assez vite vénale et principalement intéressée par l'argent et la célébrité de son nouveau compagnon.

A mesure que le personnage central de l'histoire plonge dans les affres d'un pacte dont il n'a pas eu l'intelligence de peser le pour et le contre, on découvre une Irène indifférente aux émotions et aux sentiments d'un peintre qui réalise peu à peu dans quel piège il est tombé. Poursuivi par un petit homme cynique que l'on devine être le Diable, Roland finit par accepter de signer un dernier pacte avec ce dernier mettant ainsi sa vie, sa carrière et son amour en péril.


On remarque avant tout l'excellente interprétation des différents acteurs, une mise en scène réussie, des dialogues qui se révèlent souvent d'une grande intelligence et une ambiance qui mêle souvent la poésie et l'angoisse, le surréalisme et la tragédie ainsi que l'amour et l'échec. Le poids de cette terrible malédiction dont Roland est affligé, on la ressent devant le regard épouvanté de la voyante. On se dit qu'aucune issue favorable ne peut être possible. Jusqu'au moment où la Mort, bien moins effrayante qu'on aurait pu l'imaginer, propose à Roland une alternative qu'il ne pourra refuser. Mais c'était sans compter sur la perversité de ce petit homme à l'allure insipide qui suit le peintre comme son ombre. A cela, on reconnaitra la délicieuse interprétation de Palau dans le rôle du Diable. Un classique du genre...

 


Déjà abordé dans le Cinéma de Minuit:  

1 commentaire:

  1. J'étais toute gamine lorsque je l'ai vu pour la première fois au Cinéma de Minuit ( c'était à l'époque où il n'y avait pas à la TV des centaines de chaines qui passent tout et n'importe quoi, l'époque où j'étais autorisée, pour cette émission là, à me coucher plus tard :-) )
    J'avais adoré ce film qui m'avait fait connaître me premiers frissons et j'ai attendu jusqu'à l'an dernier pour le revoir... grâce à toi !

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