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vendredi 30 mars 2012

La Petite Aurore, L'enfant Martyre de Jean-Yves Bigras (1951)



Avant d'être adaptée au cinéma par Jean-Yves Bigras, "La Petite Aurore, L'Enfant Martyre" fut d'abord une pièce de théâtre dont le succès ne se démentit pas durant trente ans, de 1921 à 1951, année durant laquelle fut tourné le film. Mais si la pièce fut si populaire, c'est sans doute parce que l'histoire vécue par l'héroïne principale, Aurore Andois (ici campée par la remarquable Yvonne Laflamme) est basée sur un fait divers réel qui secoua le Québec en 1920. L'histoire tragique d'Aurore Gagnon qui connut les pires sévices sous la houlette de sa marâtre de belle-mère...

Théodore et Delphine Andois avaient tout pour être heureux. Une demeure accueillante ainsi qu'une jeune fille prénommée Aurore tout à fait charmante. Le couple s'aime mais la présence de Marie-Louise fait basculer cette vie tranquille en véritable cauchemar. En effet, Delphine tombe subitement malade. Alitée, elle devient incapable de s'occuper de sa fille Aurore. Marie-Louise, qui dans un premier temps paraît particulièrement attentive à la santé de la jeune femme cache en réalité une ambition qui coûtera cher à Delphine. Lorsque le médecin, impuissant, confie le traitement de la malade aux soins de Marie-Louise, cette dernière, se garde bien d'administrer l'antidote à Delphine et l'empoisonne à petit feu jusqu'au jour où sa victime meurt. 


Deux années passent durant lesquelles quelques changements ont lieu. Tout d'abord, Aurore à un petit frère prénommé Maurice. Ensuite, Marie-Louise devient sa belle-mère. Entre la jeune fillette et sa "mère de substitution", les rapports son houleux. La première sait quel terrible secret lie la mort de Delphine et Marie-Louise. Cette dernière voulant s'assurer qu'Aurore gardera le silence lui fait subir un nombre édifiant d'atrocités devant lesquelles Théodore reste sourd bien que sa fille dépérisse à vue d'œil. Enceinte, Marie-Louise parvient à manipuler son mari en lui mentant. D'après elle, Aurore est une menteuse qui n'en fait qu'à sa tête. Il est temps de punir cette enfant qui en fait voir de toutes les couleurs à sa belle-mère et Théodore, dont le principal objectif est de mener à bien son travail, délègue à Marie-Louise la responsabilité d'éduquer Aurore. Et celle-ci va s'en charger à sa manière.

Aurore va se voir attribuer les taches les plus rudes, toujours sous la menace permanente de Marie-Louise. Mais même les remarques les plus odieuses ne semblant pas avoir à chaque fois l'effet escompté, la marâtre va devenir violente et va faire montre d'une perversité totale, et ce, devant Maurice qui ne pourra évidemment jamais agir pour a défense de sa sœur. Elle fait boire à la fillette de la lessive. Puis lui fait manger du savon. De sa belle chevelure brune, il ne restera que quelques mèches disgracieuses sur le sommet du crane de la jeune fille lorsque sa belle-mère lui "taillera une coiffure" déshonorante, avec sur le visage le sourire obscène d'une femme qui jouit du mal qu'elle est en train de commettre. Aurore prend des gifles plus souvent qu'à son tour. Marie-Louise la menace même de la tuer si jamais la gamine répète à quelqu'un ce qu'elle lui fait subir. Toujours plus imaginative, un jour, alors que Théodore rentre du travail, Marie-Louise fait croire à ce dernier qu'Aurore a eut à l'encontre de Maurice des gestes qui dépassent les simples rapports entre une sœur et son frère. Théodore entre alors dans une rage folle et frappe à coups de manche de hache sa fille qui échappe alors à la mort de justesse.
Regrettant déjà son geste, il ordonne que désormais Aurore ne soit plus maltraité. Mais lorsqu'il se rend au travail, la fillette est seule avec sa belle-mère et cette dernière en profite pour continuer à la torturer.

Si bien qu'un jour...


Si le film possède une assez grande notoriété au Québec, il faut reconnaître qu'en France, il en est autrement. Sur le difficile sujet de l'enfance maltraitée, le film de Jean-Yves Bigras n'est pas un cas isolé. "The Girl Next Door" devait, cinquante-six ans plus tard, renouveler le genre avec beaucoup plus de bonheur. Basé sur une histoire véridique elle aussi et adapté d'un roman de Jack Ketchum, le film de Gregory M. Wilson est une œuvre excessivement éprouvante, voire même totalement insupportable. Ce qui fait défaut dans l'œuvre de Bigras, c'est l'interprétation et surtout une somme de situations dont la crédibilité est absente.


Si certains témoins de scènes étonnantes (le futur marié qui assiste à la scène durant laquelle Marie-Louise enfonce la tête d'Aurore dans un buisson d'épineux) ne relèvent pas de la lâcheté, on s'étonne qu'ils n'agissent pas en conséquence et ne préviennent pas les autorités. Voisins, curé et médecin de famille voient bien qu'Aurore dépérit... Mais non, on préfère se taire sans même évoquer le fait que cela ne nous regarde pas mais simplement parce que l'on agira au moment venu. Sauf que lorsque le moment vient, il est déjà trop tard. Le rôle du père est aussi angoissant que celui que tient la marâtre. En effet, son absolu manque de jugeote donne envie de crever l'écran et de lui donner une correction devant son inaptitude à voir le monstre qui se cache derrière le visage de sa nouvelle épouse et devant la détresse d'Aurore, sa propre fille. Les situations s'enchainent parfois de manière beaucoup trop identiques. La belle-mère punit la belle-fille, puis, endort son mari qui croit bien évidemment, et systématiquement aux bonne paroles de sa femme plutôt qu'à l'étrange silence d'une Aurore qui décidément, est bien différente de la fillette qu'elle était lorsque vivait encore Delphine. Le plus grotesque étant ce médecin qui d'un simple regard et sans même l'ausculter condamne Aurore à une mort certaine. Tellement ridicule que cela nuit à l'aspect dramatique d'une telle nouvelle. Et que dire de ces preuves grosses comme une verrue au milieu d'un front et qui étayent les soupçons de violence faites à l'encontre d'Aurore. C'est ainsi avec une certaine fainéantise que le film se clôt. Comme si e tournage se finissait bien tard et que toute l'équipe de tournage s'empressait à aller au lit...


1 commentaire:

  1. Une histoire horrible mais dont tu rédiges là une très belle analyse.
    Pas sûre que j'aimerais voir ce film, même si je voudrais bien connaître la fin dans l'espoir d'une happy end... Je sais trop que sur les presque cinq cents mômes avec qui je travaille chaque semaine, certains vivent peut-être une sorte d'enfer chez eux et rien que cette idée me met hors de moi...

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