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samedi 10 août 2024

Le machisme mis à mal: Clint Eastwood dans Les Proies de Don Siegel (1971) et Un Frisson Dans La Nuit de Clint Eastwood (1971)



Clint Eastwood campe souvent des rôles de (super)héros durs à cuire, un rien xénophobes, parfois antipathiques et au final sortant toujours vainqueur des situations dans lesquelles ils plongent. Qu'il soit flic, cow-boy ou bien encore le personnage d'une bien jolie romance il est indéniable que ce formidable acteur traîne toujours derrière lui un charisme à toutes épreuves. Alors, lorsqu'il change de registre pour jouer des personnages peu communs avec l'aura qu'il dégage habituellement on peut honnêtement se demander s'il saura être crédible. Les proies et Un frisson dans la nuit sont deux exemples types de contre-emplois pour cet acteur habitué à tenir les rênes. Loin de ses rôles de macho (quoi qu'en y réfléchissant bien, c'est à cause de ce fichu défaut qu' il va connaître de nombreuses turpitudes dans ces deux œuvres), il va subir de la part du sexe opposé pas mal de désagréments, faisant ainsi de lui un pantin aux prises avec la furie se cachant derrière d'angéliques visages. Car qui croirait que derrière la douceur de ces demoiselles vivant dans un pensionnat de jeunes filles (Les proies) dans lequel il va se retrouver, son personnage de soldat blessé à la jambe en pleine guerre de sécession pourrait porter le lourd fardeau de victime et non pas celui, plus complaisant, de bourreau?

Le scénario a l'intelligence de le faire passer pour un être odieux, totalement immoral et donc parfaitement condamnable dans ses faits et gestes vis à vis de jeunes filles qu'il manipule à sa guise en leur mentant sur un devenir qu'il leur promet réjouissant. Après un début somme toute plutôt classique, on comprends que l'histoire va bientôt sortir des sentiers battus ne serait-ce que dans le comportement ambigu de la directrice de l'établissement à travers ces rêves morbides dans lesquels on la voit faire l'amour à son propre frère. Mais aussi par la peur qu'engendre ce soldat yankee qui pourtant est l'objet de toutes les convoitises parmi certaines des jeunes fille du pensionnat. John McBurney (Clint Eastwood) profitera d'ailleurs de ce soudain intérêt pour manipuler à sa guise les plus "malléables". Et c'est ce jeu dangereux auquel il s'adonnera qui le mènera à sa perte. D'un paradis pour l'homme, Don Siegel, le réalisateur des Proies, en fait un enfer duquel le personnage interprété par Eastwood aura bien du mal à s'extraire. Mais se sentir enfermé n'est pas nécessairement lié à une unité de lieu. 
 
Si dans Les proies le personnage campé par Eastwood se retrouve tout d'abord happé par un orphelinat dont aucun repère ne vient expliquer la situation géographique et par là-même fait de cette bâtisse un personnage à part entière, première cause du sentiment de malaise général que dégage le film, Dave Garland, le personnage qu'il interprète dans Un frisson dans la nuit ne se retrouve pas prisonnier entre quatre murs mais entre les crochets d'une femme au comportement amoureux obsessionnel. Comme dans le précédent film il joue le rôle d'un macho moins antipathique qu'il n'y parait mais tout de même, on pourra lui reprocher son odieux comportement envers la jeune Evelyn Draper (campée par Jessica Walter) sans toutefois excuser ce qui viendra par la suite mettre le désordre dans son existence de célibataire. Ici l'homme est en terrain conquis. Les lieux où va bientôt se dérouler le drame sont ceux qu'il connaît, entre la villa où il vit, l'ancienne petite amie qu'il retrouve, le bar où il traîne le soir après son service, la station de radio dans laquelle il travaille comme disc-jockey et où tous les soirs une auditrice lui demande de passer la chanson "Misty" pour elle, il n'a pas de raison de se sentir mal à l'aise. Nous non plus d' ailleurs.
Du moins pendant un temps car très vite on soupçonne chez la jeune "admiratrice" un comportement étrange. Un peu trop collante pour être honnête à vrai dire. Surtout depuis que Dave a eu la mauvaise idée de coucher avec elle sans pourtant jamais rien lui promettre par la suite. Aussi puissamment névrosée que Glen Close dans "Liaison Fatale". Il suffira à Dave de s'en débarrasser pour retrouver la paix. Du moins au tout début car Evelyn possède des ressources insoupçonnées. Comme cette ingénieuse idée de s'ouvrir les veines alors qu'elle se trouve dans la salle de bain de l'animateur radio. Une façon de le prendre en otage (ne lui dit-elle pas qu'il serait dommage de trouver une femme morte dans la maison d'un disc-jockey à la réputation grandissante?), de le responsabiliser, surtout lorsque le médecin appelé en urgence lui conseille de la surveiller, d'en prendre soin. Dave n' en croit pas ses yeux (ni ses oreilles) et regrette sans doute la première nuit passée avec une Evelyn de plus en plus nerveuse et totalement obnubilée par le jeune homme. Ce dernier qui vient de retrouver son ex petite amie met d' ailleurs en péril leurs retrouvailles. Et pas seulement d'ailleurs. C'est aussi la vie de Tobie Williams (l'ancienne petite amie campée par Donna Mills) qu' il risque de perdre.

Au choix on peut soit choisir entre happy end et fin tragique. Décider de subir les assauts d' un régiment de femelles en manque de mâles ou bien ceux d'une seule, mais aussi virulente qu'un troupeau d'affamées sur le point de commettre l'irréparable. Ce dont on peut être certains c'est qu'Eastwood ne sortira pas indemne de ces deux aventures et même connaîtra le pire des sorts dans l'une d'elles en allant manger les pissenlits par la racine...
Les proies et Un frisson dans la nuit sont deux excellentes productions.

vendredi 13 octobre 2017

Vampire de E.W. Swackhamer (1979) - ★★★★★☆☆☆☆☆



La drogue fait des ravages, peut détruire une vie, mener à la mort. Richard Lynch, lui, contre toute attente a fait des conséquences de cette saloperie, un atout. Sous l'emprise de l'une d'elles, il s'immole en 1967 en plein Central Park à New York. Brûlé sur plus de 70% du corps, il en ressort avec l'un des visages les plus marquants du cinéma. Son premier rôle au cinéma, il l'obtient six ans plus tard. Cinq ans après avoir passé toute une année, non pas à guérir de ses brûlures mais à se soigner de sa dépendance aux drogues. Entre 1973 et 2012, l'acteur tourne avec régularité. Au cinéma, mais à la télévision également où il profite de son stupéfiant visage pour interpréter des rôles divers et variés mais dont certains laissent une trace indélébile. A l'image de l'épisode Quadrature de la célèbre série Starsky et Hutch dans lequel il interprète le rôle d'un ancien comédien de théâtre bien décidé à faire payer aux chauffeurs de taxi l'accident dont l'un d'eux s'est rendu responsable et qui l'a estropié à vie. En 1979, Richard Lynch tourne sous la houlette de E.W. Swackhamer, un petit film de vampire au titre éponyme.

Dérangé dans son sommeil alors qu'est inaugurée une nouvelle église érigée juste au dessus d'un ancien monument effondré renfermant de nombreuses toiles de maîtres disparues depuis des décennies, Anton Voytec, richissime homme d'affaire très épris de peinture est aussi et surtout un vampire. Sur sa demande, l'architecte John Rawlins accepte de pratiquer des fouilles parmi les décombres de l'ancienne chapelle mais se méfiant des origines douteuses des toiles découvertes, il en réfère aux autorités... qui ne tardent pas à jeter en prison Anton Voytec.


Ce dernier, furieux, n'accepte pas d'avoir été trompé par celui qu'il considérait déjà comme son ami et en qui il avait confiance. Anton insinue alors qu'à sa sortie de prison, il se vengera du traître... en nature. C'est ainsi qu'on retrouve plus tard, le corps vidé de son sang et terriblement défiguré de l'épouse de l'architecte, Leslie Rawlins. John Rawlins sait que Voytec est responsable de la mort de sa femme et fonce tout droit chez Voytec et constate que l'homme est en fait un vampire. C'est alors qu'intervient Harry Kilcoyne, vieux chasseur de vampires qui aux côtés de John vont tout faire pour arrêter et tuer Anton Voytec.
Et Anton Voytec, ça n'est autre que Richard Lynch justement. Qui sous l'accoutrement classique du vampire sème la mort au compte goutte. Il ne faudra en effet pas espérer voir des hectolitres de sang dans ce long-métrage qui a plutôt l'allure d'un téléfilm.

Aux coté de l'acteur, on retrouve Jason Miller dont le visage ne nous est pas inconnu puisqu'il prêta ses traits pour le rôle du Père Damien Karras dans le fameux L'Exorciste de William Friedkin. E.G. Marshall lui non plus n'est pas un inconnu puisqu'on a pu notamment le découvrir dans Douze Hommes en Colère de Sidney Lumet, Le Pont de Remagen de John Guillermin, ou encore dans le dernier sketch de l'horrifique anthologie Creepshow de George Romero. Parmi les principaux rôles féminins, on compte Kathryn Harrold, laquelle n'a joué que dans une petite dizaine de films dont Le Contrat aux côtés d'Arnold Schwarzenegger et tient le rôle principal du film d'horreur britannique Rêves sanglants de Roger Christian. Quant à l'actrice Jessica Walter, qui tient ici le rôle de Nicole DeCamp, elle fit une apparition très marquante dans le premier long-métrage de Clint Eastwood en tant que réalisateur, Play Misty For Me (chez nous, Un Frisson dans la Nuit), et dans l'un des excellents épisode de la série Columbo aux côtés de Peter Falk, Au-Delà de la Folie.
Vampire quant à lui, demeure un petit film trop avare en terme d'action et de morsures vampiriques pour qu'il prétende faire partie des meilleurs films du genre. Seul le plaisir de retrouver Richard Lynch et ses co-interprète demeure...
Mise à jour instantanée : Il s'avère qu'en fait, Vampire est bien un téléfilm. L'honneur, malheureusement pour son auteur, n'en est cependant pas davantage sauvé...
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