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dimanche 13 juin 2021

Mercy de Peter Cornwell (2014) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Adapté de la nouvelle Mémé de l'écrivain américain Stephen King parue en 1985 dans le recueil de nouvelles Brume, Mercy est produit par Jason Blum derrière lequel se cache notamment la franchise Paranormal Activity. Mais pas d'inquiétude à avoir puisque si le long-métrage de Peter Cornwell, son second après The Haunting in Connecticut en 2009, n'est pas un grand classique du genre, il possède cependant éminemment plus de qualités que l’œuvre séminale d'une saga parfaitement indigeste initiée en 2007 par Oren Peli. Il n'est pas question ici de fantômes mais plutôt de démonologie avec tout ce que cela peut comporter de caricatural. Livre maudit dont les textes et les représentations s'affichent uniquement au contact de larmes humaines. Soliloquie d'une vieille femme malade en langue étrangère. Évocation d'un démon indicible sous le nom d'Hastur (dont fit usage le célèbre écrivain américain Howard Phillips Lovecraft). Et pacte avec le Diable. Tout commence au beau milieu des années soixante. Après avoir fait plusieurs fausses couches, la jeune Mercy disparaît dans la nature avant de réapparaître entièrement recouverte de boue et un étrange recueil entre les mains. Aujourd'hui: ses petits-fils George et Buddy et leur mère Rebecca retournent dans la demeure qui vit grandir cette dernière afin d'y accueillir Mercy qui depuis des années est internée dans une maison de retraite où elle fait vivre un véritable enfer aux autres pensionnaires ainsi qu'aux employés. L'un d'eux, chargé de lui faire sa piqûre quotidienne, prévient Rebecca de ne jamais oublier de lui donner son traitement. Mais George, qui est très proche de sa grand-mère, accepte de l'aider et de remplacer le produit par du sérum physiologique. Dès lors, l'attitude de Mercy change. Moins apathique, une force en elle semble vouloir s'en prendre à son entourage...


Pas un grand film, donc. Et par conséquent, un sentiment d'effroi qui se fait rare pour ne pas dire totalement absent. À dire vrai, le principal intérêt repose sur le fait que Mercy soit avant tout une nouvelle adaptation de l’œuvre titanesque de Stephen King. Une fois de plus, l'enfance est mise en avant avec son jeune héros George interprété par l'acteur Chandler Riggs. L'imaginaire de Stephen King étant parfois le reflet de sa propre expérience, l'auteur de Simetierre reprend l'idée du membre d'une famille malade à laquelle est confronté un enfant. Un sujet qui le touche personnellement puisque lui-même assista à la mort de sa grand-mère, seul avec elle dans sa demeure. L'écrivain en fit une variation absolument glaçante dans Simetierre et réitéra donc la chose avec Mémé. À l'écran, le concept est reproduit de manière beaucoup moins convaincante qu'elle ne le fut dans l'adaptation de Mary Lambert qui en 1989 réalisa Simetierre. Trop lointaine pour m'en souvenir, je ne doute pas qu'à l'époque j'ai pu être happé par la lecture de la nouvelle à la sortie dans l'hexagone du recueil Brume. Le film, sans être totalement plombé par des références trop appuyées à nombres de longs-métrages sortis bien avant lui, est assez peu marquant en terme de frissons. Visuellement, rien d'éclatant. Plus proche du téléfilm que de l’œuvre cinématographique flamboyante, Mercy concocte quelques sympathiques séquences dont la majorité tient surtout grâce à la présence de l'actrice Shirley Knight qui incarna une Phyllis Van De Kamp absolument (et donc jouissivement) insupportable dans la série télévisée Desperate Housewives. L'un des principaux soucis de Mercy se situe au niveau de la redondance de certaines séquences. Si l'on a bien compris le principe, voir et revoir Mercy délirer à répétition dans une langue étrangère n'est pas pour intensifier le climat d'austérité qui règne dans cette demeure familiale mais plutôt de créer une certaine forme de lassitude. Après, Mercy se regarde avec un certain plaisir couplé au sentiment de n'assister à rien de vraiment neuf. À se mettre sous la dent en dernier recours si jamais aucun autre film ne vous inspire à ce moment là...

 

mercredi 7 août 2019

Autómata de Gabe Ibáñez (2014) - ★★★★★★☆☆☆☆



Réalisé dix ans après I.Robot d'Alex Proyas, Autómata de Gabe Ibáñez en reprend les fondamentaux. A tel point que l'on a parfois l'impression d’assister à une version brut et bien plus sombre et désespérée. Là encore, il est question de robotique et des lois qui l'entourent, du moins, la première et la troisième puisque la seconde n'est jamais vraiment évoquée. Dans un univers à la Blade Runner façon Ridley Scott, le cinéaste espagnol plonge son héros en 2044, quatorze ans après qu'une éruption solaire ait totalement détruit les réseaux de télécommunications terrestres ainsi que les centrales électriques, l'environnement de la planète se trouvant alors être totalement irradié. Quelques dizaines de millions de personnes au total ont survécu à la catastrophe et vivent dans des zones urbaines entourées d'un immense désert. C'est dans l'une d'elles que l'on retrouve Jacq Vaucan, agent d'assurance travaillant pour la ROC et ersatz de Rick Deckard, héros du long-métrage de Ridley Scott qui sous son long-manteau et son attitude générale rappelle carrément le personnage principal de ce grand classique de la science-fiction. Le climat ainsi que l'ambiance eux-mêmes cultivent des points communs avec Blade Runner et ce même si visuellement, le cinéaste espagnol opte pour un visuel moins sombre, moins obscure, et éclairé de plans parfois remarquables.

Gabe Ibáñez confie le rôle principal à Antonio Banderas, acteur espagnol d'abord fidèle au cinéaste Pedro Almodóvar et qui devient par la suite un ''client'' régulier du réalisateur mexicain Roberto Rodriguez. Ici, le sujet central, plus que de connaître les raisons pour lesquelles un homme en est venu à ''tuer'' un robot modèle ''Pilgrim 7000'', tourne surtout autour de ces automates normalement restreints dans leur comportement par les fameuses lois érigées par l'écrivain Isaac Asimov. Des lois que certains d'entre eux ont réussi à contourner grâce à un modèle de ''kernel'' (ensemble de gènes et de biomolécules constituant une molécule unique qui, une fois organisés, conduisent à une cellule fonctionnelle) différent et beaucoup plus évolué.

Autómata se situe donc sur le chemin de l'évolution des machines les menant à des capacités de réflexion proches de celles de l'homme à la différence qu'elles n'auront pas eu besoin de millions d'années d'évolution pour être capables d'accéder à certaines connaissances. Ici, il ne s'agit pas tant pour le réalisateur de faire exploser les carcans imposés par les lois de la robotique que de développer l'hypothèse de machines capables de vivre indépendamment de son créateur au point même de pouvoir lui survivre en s'auto-réparant ou en constituant des groupes capables de subvenir à leurs propres besoins. Ces quelques spécimens que recherchent les membres de la ROC constituant sans doute la prochaine étape de leur évolution et une menace pour une espèce humaine dont l'avenir est incertain, l'existence de ces derniers étant menacée...

Ce qui séduit et peut même parfois dérouter concernant Autómata, c'est son approche esthétique tantôt crépusculaire, tantôt surréaliste. Illuminé par de superbes ''matte painting'', le long-métrage de Gabe Ibáñez est souvent parcouru de visions et de décors réellement stupéfiants. Une œuvre de science-fiction à mi-chemin entre l’œuvre contemplative et la réflexion philosophie ''pour les nuls'' ! Pourtant, malgré le parti-pris esthétique et scénaristique de Gabe Ibáñez, Autómata demeure relativement fluide et compréhensible même pour le novice qui voudrait se pencher sur cette étonnante expérience cinématographique. Pour autant, ce qui s'apparente parfois à une copie directe de I.Robot s'extasiant un peu trop longuement sur son visuel au détriment de séquences épisodiquement ennuyeuses n'est pas dénué de charme. En contre-partie, on pourra préférer ou pas cette vision beaucoup moins ''lisse'' dont l'univers ressemble davantage à celui d'un post-apo ou d'un cyberpunk. Bien que ressemblant davantage à des machines construites à partir de pièces de récupération, les robots de Gabe Ibáñez entrent directement en conflit avec ceux de I.Robot qui avaient parfois du mal à s'avérer crédibles de par leur manque de réalisme (des CGI trop visibles). Au final, Autómata est une expérience très particulière qui sur le coup peut séduire comme elle peut rebuter mais qui sait aussi et surtout se faire très rapidement oublier le film une fois achevé...
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