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samedi 23 octobre 2021

Traqué de William Friedkin (2003) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Vingt-six ans après Sorcerer, Traqué de William Friedkin sonne comme un retour à la nature. Moins hostile mais toute aussi épaisse. Un court passage dans un enfer vert loin de la République Dominicaine puisque ces séquences furent cette fois-ci tournées tour à tour dans la Gorge du Columbia et au Mont Hood tous deux situés dans l'Oregon ainsi qu'aux abords de la rivière Elwha située quant à elle dans l'état de Washington. Si des centaines de kilomètres séparent chacun de ces lieux, l'illusion est parfaite puisque chaque plan rejoint le suivant pour former un tout et donner l'illusion que ces séquences ont toutes été tournées au même endroit. On croirait presque un retour aux sources du plus célèbres soldat de fiction de l'armée américaine. Le Rambo du premier long-métrage éponyme de la franchise du même nom réalisé par Ted Kotcheff en 1982, Rambo : First Blood. L’œuvre de William Friedkin ressemble parfois, allez, osons l'affirmer, au chaînon manquant entre ce célèbre film de guerre et l’œuvre de science-fiction réalisée par John McTiernan en 1987, Predator. Car en débarrassant son œuvre de tout élément qui pourrait faire référence à une quelconque invasion extraterrestre, William Friedkin réalise une chasse à l'homme qui porte en elle le même climat d'angoisse et de sourde pesanteur qui régnait déjà dans le classique de John McTiernan. Entre la survie de l'un et la traque du second, l'ensemble ainsi mixé offre aux spectateurs de Traqué une expérience formidable que l'acteur Tommy Lee Jones revit ainsi pour la troisième fois après le diptyque formé par Le Fugitif d'Andrew Davis et sa suite/spin-off U.S. Marschals de Stuart Baird. Un Tommy Lee Jones qui depuis a pris de la bouteille. Il incarne ainsi l'ancien instructeur des forces spéciales, L.T. Bonham qui depuis est à la retraite et vit désormais en ermite dans une forêt de l'Oregon...


Buriné, barbu et certainement plus proche de la nature que de l'humanité dont il fait pourtant partie, le FBI va très bientôt faire appel à ses talents de pisteur et de tueur afin de remonter la trace de l'homme qui jusqu'à maintenant a fait quatre victimes. Et cet homme n'est pas n'importe qui puisqu'il s'agit de Aaron Hallam, ancien soldat traumatisé par les horreurs de la guerre et notamment celle du Kosovo à laquelle il participa et lors de laquelle il fut le témoin de nombreux massacres parmi lesquels celui de nombreux civils. Un homme que L.T. Bonham a par le passé lui-même formé au combat en lui apprenant comment tuer et comment survivre en milieu hostile. Les deux hommes se retrouvent donc lors d'une course-poursuite qui va les mener au cœur des forêt de l'Oregon ainsi qu'en milieu urbain. La traque commence... Face à Tommy Lee Jones, il fallait absolument trouver un interprète à sa hauteur. Et c'est en la personne de l'acteur américano-espagnol Benicio Del Toro que William Friedkin va le dénicher. L'interprète ultra-charismatique du futur Che de Steven Soderbergh ou de Sicario : La Guerre des cartels de Denis Villeneuve qu'il tournera plus tard est littéralement habité par son personnage. Un ancien soldat qui a perdu toutes ses illusions. Et peut-être même davantage puisqu'il semble avoir été si traumatisé par les images de guerre auxquelles il a assisté qu'il paraît avoir perdu la tête. Du moins cette part de conscience qui permet de faire la différence entre le bien et le mal...


Si une partie du long-métrage a effectivement été tournée en forêt, plusieurs séquences se situent par contre en milieu urbain. Celles-ci ont notamment été réalisée à Portland, à Oregon City ou encore à Port Angeles. Traqué est un thriller nerveux, sans fioritures superflues. Le duel entre les deux hommes est sauvage, brutal, sanglant. William Friedkin filme la nature avec ce même sens de l'observation que vingt-six ans auparavant lors du tournage de Sorcerer. Mais Traqué n'évoque pas que le simple duel entre un élève et son maître. Il traite en toile de fond l'épineux problème du retour à la vie civile pour des hommes qui ont vécu en plein cauchemar lors divers affrontements. À ce titre, le regard profond de Benicio Del Toro imprime et souligne à l'image toute la désespérance et l'absence parfois totale de conscience morale de son personnage. C'est peut-être ainsi pour mieux faire accepter aux spectateurs l'apparente monstruosité de cet homme qui apparaît totalement insensible aux émotions que le film s'ouvre justement sur le conflit qui le traumatisera le reste de son existence. Benicio del Toro/Aaron Hallam s'en trouve alors étonnamment bouleversant et sa traque s'apparente parfois à celles de créatures innocentes tuées pour le plaisir de chasser. Avec Traqué, on reste assez loin des chefs-d’œuvre de William Friedkin. Il n'en demeure pas moins un très efficace thriller. Solide, maîtrisé, dur et cruel, parfaitement interprété par deux géants du cinéma et au rythme soutenu. À noter la présence de l'actrice Connie Nielsen dans le rôle de l'agent du FBI Abby Durrell...

 

lundi 29 juin 2020

Sea Fever de Neasa Hardiman (2020) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Tous les grands classiques de la science-fiction ont eu droit un jour ou l'autre à leur(s) ersatz. Au singulier ou au pluriel. Et rare (pour ne pas dire, aucun) furent à la hauteur de l’œuvre qui leur servit de source d'inspiration. L'un des derniers en date s'intitule Sea Fever et malgré son titre, non vous n'y trouverez pas l'alter ego aquatique de John Travolta dansant sur du disco vêtu d'une chemise cintrée au col façon ''pelle à tarte''. Rien à voir avec cette mouvance musicale des années soixante-dix. En réalité, nous sommes plus près ici, de la décennie suivante. Celle qui vit fleurir quelques pépites cinématographiques qui laissèrent le rouge aux joues de ceux qui eurent la primeur de les découvrir dans les salles obscures. Car il y a dans ce Sea Fever réalisé et scénarisé par Neasa Hardiman et d'origine irlando-belgo-britannico-américano-suédois (rien que ça), un peu du Abyss de James Cameron, pas mal de Cabin Fever d'Eli Roth (ouais, bon, je sais, celui là est sorti bien longtemps après les années quatre-vingt) mais aussi et surtout, beaucoup de The Thing de John Carpenter. Au point que cette chose directement sortie le 24 juin dernier en VOD ressemble davantage à un plagiat qu'à une œuvre simplement inspirée de cet immense chef-d’œuvre que sa fausse préquelle (mais vrai remake) n'a même pas réussi elle-même à détrôner.

Apportons maintenant une petite précision, mais sans arrière-pensée aucune. Sea Fever est l’œuvre d'une femme. Et par là, je veux bien entendu dire qu'elle l'a réalisé, mais qu'elle est également auteur du script. Et tant qu'à aller jusqu'au bout, le personnage principal est lui aussi, une femme. Si j'apporte cette petite précision, ça n'est pas dans l'intention de développer de délirantes théories misogynes qui n'iront de toute manière que de plus belle droit dans le mur. Non, juste parce que les quelques réalisatrices auxquelles je me suis frottées jusqu'à maintenant ont toutes fait preuve d'une sensibilité qui allaient de paire avec le sujet abordé. Ce qui n'est absolument pas le cas de ce long-métrage se déroulant quelque par dans l'Atlantique. C'est donc au beau milieu de nulle par ou du moins, de pas grand chose d'autre qu'une immense étendue d'eau, que sont venus se perdre les propriétaires d'un vieux chalutier en piteux état à bord duquel s'est invitée Siobhán, une jeune étudiante en biologie sous-marine. L’héroïne, c'est elle. Et du haut de son arrogance de toute jeune femme ou de vieille adolescente, vlà t'y pas qu'elle passera le plus clair de son temps à faire la gueule. On a parfois l'impression qu'elle prend les autres de haut, pauvres pêcheurs qui n'ont sans doute pas fait d'aussi longues études qu'elles. Pour l'empathie, on repassera. À dire vrai, il n'y a pas grande monde de sympathique parmi les propriétaires du rafiot, Gerard (Dougray Scott) et sa femme Freya (Connie Nielsen) ou membres d'équipages, machiniste compris...

Sea Fever commence pourtant d'abord par sentir très bon. Comme un doux parfum de nostalgie. L'espoir de revivre la formidable expérience The Thing sans les contraintes de l'Antarctique (c'est qu'on se les gèle tout là-bas !). Et puis, il y a ce petit quelque chose qui fait également penser à de très bons épisodes de X-Files avant d'être encore plus proche de Cabin Fever. La comparaison avec Abyss s'arrêtera quant à elle à la frontière de l'immense créature qui dans les profondeurs de l'océan étend ses immenses tentacules pour retenir la vieille bicoque. S'ensuit alors une série d'événements qui mis bout à bout auraient pu donner un excellent melting-pot de ces références mais dont le résultat ne tient absolument pas sur la durée. Tout le sel du climat paranoïaque du film de John Carpenter est dilué dans une intrigue mollassonne. Tout le merveilleux du voyage dans les profondeurs offert par James Cameron semble scrupuleusement écarté. Ne reste en fin de compte que ce mal étrange qui s'en prend aux membres de l'équipage et qui rappelle l'épidermique film d'horreur d'Eli Roth. L'une des sous-intrigues que la réalisatrice sème pourtant en court de route. Et c'est bien là l'essentiel du problème chez Neasa Hardiman. Des idées, la réalisatrice en a. Mais chaque fois qu'elle se lance dans un thème plus ou moins fantastique, elle ne semble pas y croire suffisamment pour le développer jusqu'à son terme. Les interprètes, eux, et à commencer par l'actrice britannique Hermione Corfield, font comme des automates, ce qu'on leur dicte de faire. D'un potentiel de départ plutôt intéressant, voire fascinant, Neasa Hardiman accouche d'une œuvre hybride inaboutie...
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