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vendredi 19 décembre 2025

The Carpenter's Son de Lotfy Nathan (2025) - ★★★★★☆☆☆☆☆




Troisième long-métrage du réalisateur américano-égyptien Lotfy Nathan, The Carpenter's Son est basé sur l'apocryphe L'Évangile de l'enfance de Thomas. Un texte datant du milieu ou de la fin du deuxième siècle et que les premiers auteurs chrétiens considéraient d'hérétique. Si le nom de son auteur reste inconnu, certains chrétiens considérèrent qu'il put s'agir de Thomas, l'un des douze Apôtres, notamment demeuré incrédule quant à la résurrection du Christ... S'agissant du long-métrage de Lotfy Nathan, celui-ci s'inscrit dans une période très précise entourant l'existence du fils de Yahvé, nom donné à Dieu dans les écrits de l'Israël Antique. Si les personnages ne sont pas nominativement décrits, dès le titre l'on comprend que les protagonistes essentiels au récit son Joseph, Marie et bien entendu, Jésus. Ici incarnés par un Charpentier (Nicolas Cage), son épouse (la chanteuse, compositrice, danseuse et actrice anglaise FKA Twig) et leur fils (Noah Jupe). Ajoutant au casting l'actrice, metteuse en scène et ancienne gymnaste suisse Souheila Yacoube dans le rôle de Lilith qui dans cette version non canonique de certaines traditions juives ou chrétiennes apparaît donc ponctuellement sous les traits d'une attirante jeune femme. Lotfy Nathan l'identifie alors comme une version féminine de Satan ! La mort de Joseph étant souvent théorisée et donc comprise entre quarante-cinq et soixante ans, la présence de Nicolas Cage dans le rôle du père putatif de Jésus tombe presque pile-poil. Pour cet acteur dont la carrière a toujours navigué entre chefs-d’œuvre et nanars décomplexés, sa présence à l'image semble avoir pour effet de laisser coi devant tant de grandiloquence. Considérant que l'interprétation générale a pour effet d'introduire le récit dans un narratif plus proche de ceux qui l'on a coutume de voir sur les planches d'un théâtre que dans une salle de cinéma, il n'est pas interdit d'apprécier The Carpenter's Son comme étant une œuvre profondément emphatique. Dès lors, mieux vaut s'habituer très rapidement à l'idée que les interprètes, à travers leurs personnages respectifs, passeront un temps indéniablement long à hurler devant la caméra. La palme revenant alors sans doute à un Nicolas Cage visiblement très impliqué, charismatique, certes, mais aussi parfois confondant de ridicule ! Les intégristes des religions juive et chrétienne regretteront certainement que le film puisse ainsi traiter de la vie de Jésus dans une période de son existence qui jamais ne fut ''examinée'' dans l'ensemble des textes religieux réunis dans la Bible...


Pour les autres, le film sera surtout l'occasion de découvrir une œuvre austère, sombre et dont certains tableaux relatent des visions authentiquement mystiques. Plongeant ainsi les protagonistes au cœur d'un récit finalement plus proche du film d'horreur pseudo-historique qu'authentiquement fidèle aux Écrits Saints, qu'il s'agisse de l'Ancien ou du Nouveau Testament. Maintenant, s'agissant de l'incarnation des uns et des autres l'on a droit à tout un panel de réactions physiques. Voire épidermiques ! On l'aura donc compris, Nicolas Cage hurle à s'en arracher les cordes vocales. Prend des poses théâtrales. Gagnant autant en charisme qu'en ridicule. En conséquence, l'émulsion entre ces deux attitudes pourtant antinomiques ne cesse de pousser le spectateur à se demander s'il faut avoir plus de respect que de mépris pour l'américain qui en son temps fut un immense acteur comme en témoigna par exemple son époustouflante interprétation dans le bouleversant Leaving Las Vegas de Mike Figgis en 1995. Le comportement de certains de ses partenaires allant en sa faveur puisque dans le domaine de l'éructation démoniaque, Souheila Yacoub ne sera pas en reste ! Preuve d'une direction d'acteurs plutôt curieuse. À contrario, et même si l'on peut supposer que FKA Twigs puisse être une grande artiste dans le domaine de la chanson, son jeu d'actrice, monolithique, est à l'exact opposé de ce que proposent ses partenaires. Inexpressive et le visage profondément marqué par l'absence d'émotions, la jeune femme débite son texte froidement et sans que jamais ne perce dans son regard le moindre ébranlement. L'on retiendra alors sans doute de The Carpenter's Son une vision particulièrement noire de l'apocryphe. Des tableaux sombres et effroyables où les indigents, à commencer par les lépreux ou ceux qui sont soupçonnés de pratiquer la sorcellerie, sont crucifiés, enchaînés et laissés pour morts. Ou même lors de cette horrible plongée sabbatique qui en ouverture montre des bébés jetés au cœur d'un bûcher ! Sinistre ! Visuellement, le long-métrage de Lotfy Nathan n'est donc pas dénué d'intérêt. Reste que tout ceci apparaît comme étant tout de même très artificiel. Dommage...


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