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samedi 20 décembre 2025

One Two Jaga de Nam Ron (2018) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Estampillé « Nteflix Originals », le malaisien One Two Jaga semble vouloir surfer sur la vague de succès que rencontrent les productions philippines, indonésiennes, japonaises ou sud-coréennes depuis quelques années mais avec, malheureusement, les plus grandes difficultés. Mis en scène par le cinéaste malaisien Nam Ron, One Two Jaga est sa cinquième réalisation. Il existe deux versions du long-métrage dont une version expurgée qui a connu une sortie mondiale le 20 avril 2018, ainsi qu'une sortie en Malaisie le 6 septembre de la même année. Cet article étant basé sur une version n'excédant par les quatre-vingt une minutes alors que la version longue dure plus de deux heures, il est difficile de se faire un jugement objectif devant le travail de sape effectué sur la copie présentée. Car avec toutes les bonnes intentions du monde, il demeure difficile de trouver au long-métrage de de Nam Ron une quelconque qualité, si ce n'est son approche réaliste du sujet.
Le fil conducteur de One Two Jaga tourne autour de la police, ici décrite comme profondément corrompue. La vie d'un quartier pauvre de Malaisie gangrenée par une autorité qui baisse les yeux sur certaines activités crapuleuses dès lors qu'est confié à certains de ses dirigeants, de fortes sommes d'argent. Les commerçants eux-mêmes étant victimes de leur propre police, ils doivent s'acquitter d'une enveloppe contenant plusieurs milliers de ringgits s'ils veulent avoir la paix.

Si One Two Jaga a du mal à convaincre, ça n'est pas tant la faute au scénario du cinéaste et de Aymar Fared, Pitt Hanif, Amri Rohayat et Muhammad Syafiq. En effet, un peu à la manière (maladroite) d'un Alejandro González Iñárritu (Amours Chiennes), Nam Ron aborde son récit sous divers angles. Des personnages n'ayant aucun raison de croiser le fer et qui pourtant, finiront par être confrontés les uns aux autres. Des flics corrompus venus récupérer les « taxes » imposées aux commerçants et aux immigrants et à leur employeur. Un ouvrier bien décidé à aider sa jeune sœur réfugiée de manière illégale, mais prête à repartir chez eux. Ou encore ce jeune policier qui débute dans le métier et se retrouve confronté à cette discipline qui consiste à ne faire parler que l'argent sans pour autant vouloir participer aux magouilles auxquelles participe celui qui est chargé de le former sur le terrain.

Au premier abord, il se révèle délicat d'inscrire One Two Jaga dans une mouvance plutôt que dans une autre. Le cinéaste semble hésiter entre drame et thriller, et si son œuvre mêle effectivement les deux genres, le spectateur, lui, aura bien du mal à faire son choix entre les deux. One Two Jaga souffre de tares rédhibitoires. Si le contexte réaliste du film le cantonne en grande partie dans un registre dramatique, le thriller brillant que One Two Jaga aimerait être n'est au fond qu'une ridicule production qui ne souffre d'aucune forme de comparaison face à la rude concurrence. Le film de Nam Ron est en effet assez pitoyable et n'exerce aucune forme d'attraction. A dire vrai, on s'y ennuie plus qu'on s'y divertit. Certains choix demeurent curieux. Les personnages semblent bondir mais s'immobilisent en pleine course. Les coupes sévères dont semble avoir été victime le long-métrage sont sans doute en partie responsables de cet état de fait, mais alors, quel peut bien être l'intérêt de proposer ainsi, un produit aussi mal finit ?

C'est d'autant plus dommage que certaines séquences émouvantes auraient sans doute encore gagné en force si le film n'avait pas été laminé avec un tel luxe de détails. Si One Two Jaga est d'abord sorti à l'étranger, la raison est simple. Une sortie malaisienne n'avait tout simplement pas été envisagée dès le départ. Malgré la multiplicité des copies ayant circulé à l'internationale et le passage du film dans plusieurs festivals, One Two Jaga n'a pas rencontré le succès escompté. Ce qui, au vu du montage final effectué sur cette version était prévisible (la version longue n'ayant été proposée que sur la plate-forme Netflix à partir du 1er décembre dernier). Dommage, d'autant plus que d'un point de vue esthétique, le film est plutôt réussi...

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