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jeudi 4 décembre 2025

Papamobile de Sylvain Estibal (2025) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Curieuse comédie qu'est Papamobile de Sylvain Estibal... Quatorze ans après Le cochon de Gaza qui permit au cinéaste de remporter le Prix du Public au festival international du film de Tokyo en 2011 ainsi que le César du meilleur premier film l'année suivante, son auteur revient avec ce que l'on peut supposer être effectivement une comédie mais que son auteur choisit de traiter sur le ton de la satire. Sans prise de risque aucune puisque choisissant de mettre en avant la première figure du Christianisme en la personne du Pape qu'il est tellement plus aisé de moquer que n'importe quelle autre religion, un signe, un seul aurait dû éveiller les inquiétudes du public s'agissant de l'intérêt d'aller voir le film en salle ou non. Plus que la présence de Kad Merad dont l'image au cinéma s'éteint au fil d'interprétations plus miteuses les unes que les autres, c'est bien la réaction tout d'abord étonnante de l'un des producteurs de Papamobile qui pousse à la réflexion. Principal contributeur aux finances du long-métrage, Jean Bréhat avoue que le film est raté, qu'il s'agit d'une comédie pas drôle, justifiant pour terminer que cela arrive dans le métier ! Ouf ! Nous voilà donc rassurés.... Puisque ça arrive !!! N'empêche, reste à savoir si le producteur qui à son compte produisit tout ou partie des œuvres signées de Bruno Dumont et Rachid Bouchareb est responsable des calamiteux résultats obtenus au box-office par le second film de Sylvain Estibal. Sans doute, en partie, puisque en dénigrant d'emblée le film, son distributeur a ensuite enchaîné derrière lui en réduisant les risques de pertes financières. Comment ? En offrant une promotion restreinte à la portion congrue. Une bande-annonce de trente secondes seulement et pas la moindre campagne nationale. Pire : la sortie de Papamobile n'a bénéficié que de sept salles de cinéma. ''Profitant'' d'un budget minimaliste d'un million et deux-cent milles euros, le film se ramasse totalement dans les salles tandis que son distributeur indique très officiellement que la comédie de Sylvain Estibal n'a attiré que trois-cent soixante-douze spectateurs. Jusque là, Adieu Jean-Pat de Cecilia Rouand détenait le record du plus petit nombre d'entrées effectué cette année avec environ quatre-vingt mille entrées mais depuis, Papamobile a renversé la suprématie de son concurrent en érigeant un nouveau modèle de naufrage artistique en ne parvenant même pas à obtenir ne serait-ce que la moitié d'un millier de spectateurs ! Maintenant, en tant que spectateurs, soyons objectifs.


La comédie de Sylvain Estibal est réellement mauvaise. Arrivant presque au niveau d'indigence du premier long-métrage de Michèle Laroque en tant que réalisatrice, Brillantissime, qu'elle réalisa en 2018, des purges infâmes que sont Les naufragés, Le dernier mercenaire et Le jardinier de ce véritable ''escroc du septième art'' qu'est David Charhon ou encore du catastrophique Brutus Vs César de Kheiron dans lequel vinrent notamment se compromettre Thierry Lhermitte, Gérard Darmon, Pierre Richard ou encore Artus et Ramzy Bédia, le long-métrage de Sylvain Estibal invoque un nouveau concept : la comédie déprimante. Pire qu'une comédie noire capable de faire sourire et même hurler de rire bien que le sujet puisse être d'une très grande noirceur (on se souvient encore du féroce Oranges sanguines de Jeran-Christophe Meurisse en 2021 pour n'évoquer qu'une œuvre récente), Papamobile file le bourdon. Kad Merad lui-même, dans le double emploi du Pape Barnabé et de son sosie semble ne jamais y croire. Le problème du film provenant certainement du fait qu'entre l'humour et les quelques passages plus sérieux, la frontière entre les deux se distingue avec si peu de clarté que l'on ne sait jamais s'il faut rire ou ressentir de la compassion pour les personnages. Face à lui, le réalisateur et scénariste lui oppose l'actrice Myriam Tekaïa que l'on avait déjà pu découvrir dans le premier long-métrage de Sylvain Estibal. Dans Papamobile elle incarne une cheffe de cartel qui veut profiter de la venue du Pape pour l'enlever et faire ouvrir au Vatican un compte en banque qui lui permettra de blanchir l'argent de la drogue ! Sauf que rien ne se déroulera évidemment comme prévu.... Si l'idée de faire interpréter à l'ancien complice d'Olivier Baroux le double-rôle du Pape et de son sosie est plutôt séduisante, le résultat à l'image est véritablement navrant. Le scénario, écrit par Sylvain Estibal et sa principale interprète féminine offre en réalité très peu d'intérêt. On ne se passionne jamais pour ce duo de personnages inédits dont l'interaction est loin de satisfaire les spectateurs en matière de rires ! L'un des principaux soucis que rencontre le cinéaste avec son projet est tout d'abord son budget. La totalité des décors, entre Mexique et Vatican se résume à quelques décors minimalistes. Kad Merad donne l'impression de s'ennuyer aussi ferme que nous. Seule la charmante Myriam Tekaïa tente de vitaliser le tout mais c'est bien peu en comparaison des tares qui pullulent au sein du projet. Et à commencer par cette imbuvable bande musicale, totalement ringarde et commise par ce qui semble être un parfait inconnu du nom de Adeo... Bref, à fuir...

 

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