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dimanche 7 décembre 2025

Necrophobia de Frank van Geloven et Edwin Visser (1995) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

En cet instant crucial où il est temps de choisir ses mots pour ne pas froisser la santé fragile de certains, j'ai mis beaucoup d'énergie et de mental à faire le choix entre deux films dont ni l'un ni l'autre ne m'inspirèrent. D'un côté, Papamobile du journaliste, écrivain et réalisateur français Sylvain Estibal qui avec ce second long-métrage réalisé onze ans après Le Cochon de Gaza ne pensait tout de même pas, espérons-le, remporter une nouvelle palme après celle du Meilleur Premier Film en 2012 ? Et de l'autre, le moyen-métrage Necrophobia des cinéastes néerlandais Frank van Geloven et Edwin Visser qui tournèrent à nouveau ensemble Slaughter Night onze ans plus tard, en 2006. Depuis ? Rien, nada... Une carrière courte, et qui donc fut marquée par un projet hors-norme et dont on ne retrouve l'audace que dans des productions obscures dont certaines ont parfois la chance d'émerger de l'ombre grâce à leur propos. Compagnon presque idéal des deux Nekromantik réalisés en 1987 et 1991 par le réalisateur et scénariste allemand Jörg Buttgereit, j'ai donc choisi d'aborder Necrophobia. Et puisque contrairement au long-métrage de Sylvain Estibal que j'ai abandonné en cours de route je suis parvenu à atteindre les soixante minutes du curieux film de Frank van Geloven et Edwin Visser, pourquoi ne pas en évoquer le contenu ? Proche du diptyque du cinéaste allemand, Necrophobia, dont le titre cache très mal les intentions de ses auteurs, est parfaitement calqué sur le style visuel de la décennie au cœur de laquelle il a été enfanté. Racontant l'histoire dramatique de deux personnages amenés à se rencontrer entre les tombes d'un cimetière où a été enterrée la veuve de Mark (Martijn Oversteegen), le jeune homme, anéanti, se laisse happer par la beauté de cette jeune inconnue qu'il semble également intéresser. Ayant remarqué à plusieurs reprises la présence de cette femme très séduisante, Mark finit par l'aborder. Confirmant ainsi qu'il a perdu sa femme tandis que l'inconnue dévoile son identité et témoigne de la mort de son conjoint. Bientôt, celle qui se fait appeler Colette Morbeck (l'actrice Gerry Verhoeven) et Mark entretiennent une relation charnelle. Mais ce que ne sait pas le jeune veuf, c'est que sa nouvelle compagne consulte un psychiatre du nom de Bernhardt (Rutger Weemhoff) dont les méthodes très particulières vont causer de graves troubles psychologiques chez la jeune femme. Hantée par des cauchemars de plus en plus fréquents, Colette déterre des cadavres qu'elle transporte chez elle et place dans le sous-sol de sa demeure. Et parmi ces derniers, celui de la défunte épouse de Mark, Rebecca (l'actrice Grietje Besteman)...


Aussi puérile que soit la mise en scène. Aussi bancale que puisse être l'interprétation. Aussi grandiloquente que soit la bande musicale composée par Habbo Beem. Enfin, aussi fauché soit-il, Necrophobia ne peut laisser indifférent. Qu'on le range immédiatement dans la catégorie Z ou qu'on lui pardonne ses défauts pour préférer louer le courage de ses auteurs à aborder le sujet de la mort sous un angle peu courant, le moyen-métrage de Frank van Geloven et Edwin Visser est une curiosité qui à l'époque de sa sortie n'aurait sans doute pas dépareillé s'il avait été distribué chez nous sous la houlette du distributeur français Haxan Films. Les deux cinéastes néerlandais pallient l'évident manque de moyens par l'usage de séquences parfois percutantes. Des plans gore rares mais efficaces et un sous-sol décoré de manière grotesque et morbide puisque sont suspendus à des chaînes, des cadavres dont l'aspect illustre le remarquable travail des concepteurs d'effets-spéciaux prosthétiques Maurice van Draanen et Twan Mickers. Le montage du film étant relativement curieux, le déroulement du récit passe du temps présent aux visions cauchemardesques de Colette. Une jeune femme dont la beauté contraste avec ses nouvelles obsessions nécrophiliques nées de l'intention chez son psychiatre de faire disparaître sa peur de la mort. Autant dire que pour le docteur Bernhardt, l'echec est cuisant. Comme l'est l'interprétation de Rutger Weemhoff qui dans le rôle du psychiatre en fait des tonnes, donnant ainsi dans une forme de théâtralité relativement grotesque ! Les problèmes qui émergent de cet étrange poème morbide accès sur la mort, l'absence, la psychiatrie et une certaine forme de passion amoureuse ne permettent pas tout à fait de s'attacher aux personnages, lesquels semblent incarnés tels des automates récitant leur texte. Bref, Necrophobia est une curiosité qui malheureusement ne fera probablement pas l'unanimité en raison de son sujet et de ses très rares qualités...

 

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