Parmi les tueurs en série
ou de masse australiens ayant réellement existé et ayant fait
l'objet d'une adaptation sur grand écran, nous connaissions
notamment Mick Taylor du diptyque Wolf Creek 1
& 2,
John Bunting des Crimes de Snowtown
ou encore le personnage central de Nitram...
Mais les véritables criminels ne servant pas toujours de source
d'inspiration, on peut compter désormais sur Tucker, qui à l'âge
de sept ans survécu miraculeusement à une attaque de requin. Ayant
conservé comme souvenir de l'agression une très large blessure sur
le flanc droit, cela ne l'empêche pas des décennies plus tard de
proposer aux touristes avides de sensations fortes de participer à
l'attraction Tucker's
Experience !
En effet, l'homme met à dispositions de celles et ceux qui sont
prêts à vivre une intense expérience en plongeant parmi les
requins, une cage à l'intérieur de laquelle il prennent position
avant d'être immergés au beau milieu d'un banc de squales. Une
expérience que vont justement vivre Greg et Heather en ouverture du
long-métrage. Mais ce que ne savent pas ces deux jeunes gens, c'est
que le danger ne rode pas qu'au fond de l'océan Pacifique, au large
des côtes australes et autour de la Gold Coast située dans le
Queensland. En effet, plus que le propriétaire d'un chalutier
rouillé de la cale jusqu'au pont, Tucker est un prédateur qui,
visiblement très marqué par l'expérience traumatisante qu'il vécu
étant enfant, chasse les touristes, et notamment des femmes, afin de
les séquestrer dans une pièce proche de la salle des machines avant
de les donner à manger aux squales ! Un passe-temps comme un
autre pourrait-on dire si l'issue ne devait pas être
irrémédiablement fatale et particulièrement sanglante pour les
victimes. D'une perversité qui confine presque au raffinement,
Tucker est né dans l'esprit du scénariste Nick Lepard qui crée
ainsi avec ce personnage de tueur en série psychotique, le parfait
alter ego de Mick Taylor. Même violence. Même désir de tuer avec
la plus grande des perversions. Même esprit taquin qui le rendrait
presque sympathique s'il ne se montrait pas si tordu. Le tueur, aussi
monstrueux et apparemment déséquilibré soit-il, n'oublie cependant
pas de filmer chaque mort à l'aide de sa caméra. Collectionnant
ainsi des enregistrements qu'il annote à l'aide d'une mèche de
cheveux et range méthodiquement dans une armoire ! Se rappelant
au bon souvenir des atrocités commises par des requins qu'il appâte
à l'aide de débris organiques et sanguinolents en regardant
régulièrement les vidéos...
Mais
Tucker n'est pas le seul ''héros'' du récit car face à lui, le
réalisateur Sean Byrne lui impose Zephyr (l'actrice Hassie
Harrison). Une jeune femme au caractère bien trempé, sans domicile
fixe et qui vit à bord d'un van aménagé. Alors qu'elle rencontre
un jour Moïse (Josh Heuston), jeune homme qui tout comme elle adore
faire du surf, le contact est rapidement rompu lorsqu'une nuit Zephyr
est kidnappée par Tucker et embarquée à bord de son chalutier. À
fond de cale, entravée par des menottes et allongé sur un lit
miteux, la jeune femme fait la connaissance de Heather (Ella Newton),
laquelle a pour l'instant survécu et dont le copain Greg (Liam
Greinke) a malheureusement été assassiné au tout début du
récit... La principale originalité de Dangerous
Animals,
c'est quoi ? Et bien, c'est d'avoir mêlé deux types de récits.
Car non seulement le long-métrage de Sean Byrne relate les méfaits
d'un désaxé mais il exécute en outre ces derniers dans le plus pur
style du film d'agression animale. Une émulsion qui fonctionne à
merveille. Les requins servant alors d'armes impitoyables et de
moyens ultimes permettant de faire disparaître le corps des
victimes. Les amateurs de l'un et l'autre des deux genres seront
ainsi réunis pour un festin de roi, doté d'un nombre appréciable
de rebondissements et d'un jeu du chat et de la souris entre Tucker
et Zephyr loin d'être négligeable ! Bref, le spectacle idéal
pour quiconque désire passer plus d'une heure trente devant une
œuvre parfaitement rythmée mais dont on connaît par avance, hélas,
le classique dénouement. Une issue qui comme on le devine très vite
signera la fin du tueur alors qu'il aurait mérité de survivre pour
qu'un jour il refasse surface tout comme Mick Taylor afin de rejouer
la même partition dans une séquelle. Cela ne devrait logiquement
pas être le cas même si parfois, les aléas de certains scénarios
permettent de faire revivre un antagoniste même après qu'il soit
mort un ombre de fois presque incalculables (Exemple : Jason
Voorhees). Bien que le scénario soit des plus sommaire, tout
l'intérêt du long-métrage repose sur l'efficace mise en scène et
sur le jeu des interprètes. L'on a même le droit à quelques plans
absolument sublimes en fin de parcours lorsque Zephyr affronte un
grand blanc ou lorsque Tucker finit entre ses mâchoires...
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