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samedi 27 décembre 2025

La Très Très Grande Entreprise de Pierre Jolivet (2008) - ★★★★★★★☆☆☆



Presque dix ans après Ma Petite Entreprise, le cinéaste français Pierre Jolivet revenait en 2008 avec un scénario s'approchant de celui qui opposait à l'époque Vincent Lindon à une inspection des assurances à la suite d'un incendie ayant ravagé son entreprise. Cette fois-ci, le scénario de Pierre Jolivet et Simon Michaël installe son intrigue à une échelle beaucoup plus importante puisqu'il ne s'agit plus d'évoquer l'histoire d'un menuisier tentant de sauver sa menuiserie et les employés qui travaillaient pour lui, mais celle de plusieurs commerces qui après la pollution d'un lac ont été contraints de fermer boutique. Faisant clairement référence au film cité précédemment, La Très Très Grande Entreprise met cette fois-ci en scène trois victimes de dégâts causés par une multinationale en agrochimie qui après avoir pourtant gagné individuellement la somme de 12 000 euros ont décidé de ne pas en rester là et de découvrir de nouveaux éléments afin d'étayer l'hypothèse selon laquelle la société Naterris était au courant des dégâts qu'elle avait causé.
C'est ainsi donc que Mélanie, Zacharia et Denis décident de monter dans la capitale, jusqu'au siège de l'entreprise et de s'y infiltrer afin de mettre la main sur des documents compromettant Naterris.

Même si Pierre Jolivet ancre son œuvre dans la critique sociale, il est clairement établit que le film cherche avant tout à distraire le public plus qu'il ne cherche à révéler le réalisme des thèmes qu'il aborde. Ne serait-ce qu'à travers l'invraisemblance de certaines situations. Ou comment accepter le fait que les personnages que se créent Mélanie, Zacharia et Denis afin d'infiltrer Naterris aux étages les plus élevés y parviennent aussi facilement.

La Très Très Grande Entreprise, c'est l’éternel combat entre la multinationale et les petits commerces. D'un côté, Naterris, de l'autre, des patrons de petites structures qui ont le courage de faire face au lion en employant des méthodes risquées mais néanmoins efficaces. Au final, le long-métrage de Pierre Jolivet est aussi réjouissant à visionner que l'était presque dix ans auparavant Ma Petite Entreprise. Le scénario déroule une intrigue sensiblement identique sans que la redite ne soit au final véritablement gênante. Cela étant dû en grande partie à l'interprétation des quatre principaux protagonistes puisque outre la charmante Marie Gillain dans le rôle de Mélanie, le toujours formidable Roschdy Zem dans celui de Zacharia, et Jean-Paul Rouve dans la peau de Denis, il ne faudrait surtout pas oublier la présence indispensable d'Adrien Jolivet incarnant le jovial Kevin, l'acteur, fils du cinéaste, pour lequel le jeune homme acceptait de jouer pour la seconde fois.

L'un des atouts majeurs de La Très Très Grande Entreprise est pour son auteur d'avoir réussi le pari de réaliser une comédie débarrassée de tout moralisme démagogique et superflu. S'il possède une réelle profondeur sociale sous-jacente, la vocation première de l’œuvre de Pierre Jolivet est de divertir. Et elle y parvient de bout en bout grâce à un quatuor dont la complicité crève l'écran. Entre joutes verbales et portraits acides (les vigiles sont de fieffés abrutis et certains responsables de libidineux exploitants), La Très Très Grande Entreprise est un régal qui éveille l'esprit tout en injectant une très forte dose d'humour. Ou comment révéler certaines inégalités au public sous la forme d'une farce. Un film, déjà à l'époque, dans l'air du temps, entre mondialisation et pro-écologisme. Savoureux...

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