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mardi 2 décembre 2025

Les tourmentés de Lucas Belvaux (2025) - ★★★★★★★☆☆☆



Si l'on devait comparer et noter The Running Man d'Edgar Wright et Les tourmentés de Lucas Belvaux uniquement sur le principe de la chasse à l'homme, le premier remporterait sans doute aisément la compétition avec un score d'au moins trois-zéro. Pourquoi ? Parce que la promesse concernant la traque d'un homme par une richissime femme ne sera pas tenue dans l’œuvre du cinéaste belge. Pour autant, son dernier long-métrage mérite-t-il d'être ignoré ? Méprisé ? Sa vision doit-elle être repoussée aux calendes grecques ? Lorsque l'on s'attend à une nouvelle adaptation de la nouvelle The Most Dangerous Game de Richard Connell et que l'on se retrouve face à un drame psychologique réunissant quatre interprètes l'on a de quoi hurler au mensonge, à la trahison... Et pourtant, Lucas Belvaux, qui adapte ici son propre roman éponyme, signe un long-métrage qui mérite des louanges auxquels The Running Man n'aura pas eu droit. Sans doute la transposition sur grand écran du récit de ces deux anciens camarades de la Légion se retrouvant après dix ans de séparation aurait-il mérité de prendre quelques vitamines pour ne pas tant se traîner sur près de deux heures mais le contexte et l'approche psychologique semblent avoir imposé au réalisateur et scénariste belge d'aborder ses différentes thématiques sous un angle qui l'éloigne de toute comparaison avec le blockbuster d'Edgar Wright. Les tourmentés impose une règle à laquelle son auteur ne dérogera jamais : produire un exercice de style très différent de ce à quoi l'on aurait pu ou dû s'attendre en exposant ses personnages face à leurs traumas. Sans effet de style particulier. Sans surenchère. Ignorez donc l'idée de découvrir sur grand écran une énième itération des Chasses du Comte Zaroff. Tout au plus Lucas Belvaux entretient l'intérêt en ce sens lors de flash-forwards décrivant diverses situations qui n'auront pourtant pas réellement lieu. Principalement incarné par Niels Schneider et Ramzy Bédia, les deux acteurs interprètent respectivement Skender et Max. Tous deux se sont notamment connus sur un champ de bataille qui a laissé chez eux de profondes blessures psychologiques. Leurs retrouvailles seront synonymes d'une étrange proposition de la part du second : Max proposera en effet à Skender de rencontrer ''Madame'' qu'incarne l'actrice franco-vietnamienne Linh-Dan-Pham....


Une femme d'âge plus ou moins mûr qui proposera contre une très forte somme d'argent au jeune homme de lui servir de gibier humain lors d'une chasse qui devra avoir lieu six mois plus tard. Trois millions d'euros qui les mettront lui, son ex compagne et leurs deux fils à l'abri du besoin. Skender n'hésite pas et accepte le contrat. L'occasion pour lui de se rapprocher de Manon (l'actrice belge Déborah François) avec laquelle il est séparé. L'on comprendra plus tard pourquoi, d'ailleurs. Tout comme l'on saura quels sont les véritables enjeux pour Madame, cette femme dont on pourrait croire qu'elle n'est qu'une vieille et richissime femme excentrique qui pour tuer l'ennui s'adonne à ce genre d'exercice. Un personnage en réalité bien plus profond qu'il n'y paraît, victime du syndrome d'abandon depuis que cette ancienne petite fille originaire du Vietnam fut vendue par sa mère à un homme qui l'épousa quelques années plus tard (Jérôme Robart dans le rôle du mari). Déborah François interprète une Manon qui depuis que Skender s'est retrouvé en prison a élevé seule ses deux fils. Infirmière, elle travaille dur pour subvenir à leurs besoins. Quant à Ramzy Bédia, lequel se retrouve dans la même position que Bernard Campan par rapport à Didier Bourdon, contrairement à Eric Judor celui-ci a su élargir son interprétation pour se retrouver dans ce genre de projet, beaucoup plus sombre et ''premier degré'' que les comédies qu'il interpréta avec son ancien complice de cinéma et de scène. L'acteur et humoriste trouve ici l'un de ses meilleurs rôles, visage buriné et air grave. Un personnage relativement énigmatique qui lâche d'ailleurs beaucoup moins d'informations sur sa personne que les autres protagonistes... Lucas Belvaux a sans doute bien fait d'écarter le sujet de la chasse à l'homme en la décentralisant du récit pour mieux approfondir la psychologie de chacun dans cette œuvre relativement austère que d'aucun pourrait juger d'onanisme intellectuel mais qui relève en réalité d'une pensée profonde. Bref, entre l'aveuglant et assourdissant show visuel et sonore proposé par Edgar Wright et la sobriété de Lucas Belvaux, il y en aura pour tout le monde. À chacun, désormais, de faire son choix...

 

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