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lundi 1 décembre 2025

Deadbeat at Dawn de Jim Van Bebber (1988) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

En France, Jim Van Bebber est apparu pour la première fois sous la houlette de la mythique société d'édition Haxan Films qui parmi les nombreuses bandes crapoteuses appartenant à son catalogue distribua les deux volets Nekromantik de l'allemand Jörg Buttgereit, deux compilations regroupant les courts-métrages underground de Richard Kern sous les titres Hardcore 1 & 2, le documentaire choc Rock'n'Roll Overdose de Todd Phillips ou le très gerbant Camp 71 de Mou Tun-fei. Quant à Jim Van Bebber, la société distribua une cassette VHS intitulée Sweet Satan qui regroupa trois courts-métrages réalisés la même année, en 1994. Roadkill : The Last Days of John Martin, My Sweet Satan ainsi que Doper. Trois récits différents pour une même ambiance, lourde, glauque, dérangeante. Un style très particulier que l'on ne rencontre généralement que dans des productions fauchées mais mythiques. À l'image du morbide Combat Shock de Buddy Giovinazzo qui lui-même bénéficia d'une sortie chez Haxan Films ou du surcoté Last House on Dead End de Roger Watkins... Si les films de gangs ne sont pas rares, ils ne font cependant pas partie des thématiques les plus employées sur petit et grand écran. Les années quatre-vingt furent marquées par quelques œuvres devenues cultes, à l'image du diptyque Outsiders/Rusty James réalisé par Francis Ford Coppola en 1983 mais aussi et surtout à celle des Guerriers de la nuit que mis en scène Walter Hill au tout début de la décennie. Une œuvre commerciale et passablement violente qui pourtant et en comparaison de Deadbeat at Dawn de Jim Van Bebber s'avère plutôt sage. Tandis qu'en 1986 Buddy Giovinazzo traitait avec Combat Shock (d'abord connu sous le titre American Nightmare) d'un cas très particulier de post-traumatisme lié à la guerre du Vietnam et du retour à la vie civile de l'un de ses vétérans, avec Deadbeat at Dawn, Jim Van Bebber se penche sur l'un des membres d'un gang qu'il incarne d'ailleurs lui-même en la personne de Goose, chef des Ravens dont la petite amie Christie (Megan Murphy) le menace de le quitter s'il ne se décide pas à abandonner sa vie de délinquant. Rival de Danny et de son gang des Spiders, ce dernier n'a pas apprécié de se faire humilier lors d'un duel qui l'a opposé à Goose et bien décidé à se venger, il ordonne à l'un de ses gars (Marc Pitman dans le rôle de Bonecrusher) d'aller s'en prendre à Christie avant de trouver Goose et de l'assassiner...


Entre-temps, ce dernier a écouté sa petite amie et a quitté son gang dont son second, Keith (Ric Walker), est désormais à la tête. Après avoir vendu de la drogue afin de rapporter de l'argent, Goose retourne chez Christie et constate qu'elle a été sauvagement assassinée. Dès lors, l'ancien Raven n'a plus qu'un seul objectif : faire payer à ceux qui ont tué Christie le prix de leur crime... Dire que Deadbeat at Dawn est violent, sanglant, glauque et nihiliste est un euphémisme tant le long-métrage de Jim Van Bebber est représentatif de ces films méconnus, undergrounds, auto-produits et qui donc permettent à leurs auteurs de faire absolument tout ce qu'ils veulent au détriment d'une interdiction aux moins de dix-huit dans certains pays comme c'est le cas ici. Mais le risque en valait véritablement la peine puisque de manière frontale et réaliste, le réalisateur, scénariste et producteur explore le monde de la rue dans ce qu'il peut avoir de plus pessimiste. Un monde exhalant morve, sueur et sang et décrivant en outre des personnalités psychotiques découlant de la vie en milieu urbain. C'est ainsi que Bonecrusher est décrit comme un authentique junkie psychopathe, qui après avoir littéralement éventré Christie compare ses intestins à des serpents. L'on notera le jeu plus que plausible de Marc Pitman, entre logorrhée incohérente et regard perdu dans le vague, il est sans doute celui qui exprime le mieux la folie et la violence qui se sont emparées d'une partie de l'humanité. Dans un même registre, Charlie Goetz joue le rôle du père de Goose. Un homme qui vit seul, cloîtré dans un taudis, héroïnomane et paranoïaque ! L'on retrouve comme dans Combat Shock le même univers urbain, sale, violent et véritablement anxiogène. Coté violence, Jim Van Bebber n'y va pas avec le dos de la cuillère. Des morts, nombreuses, avec de grosses effusions de sang à l'appui. Entre une main qui explose à l'impact d'une balle, des coups de couteaux, de batte de base-ball, de nunchaku qui produisent des geysers de sang. Et même, une décapitation qui met un terme définitif à l'existence de l'un des principaux antagonistes du récit. Bref, l'univers poisseux et ultra violent de Deadbeat at Dawn est à réserver à un public averti. Culte !

 

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