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dimanche 26 octobre 2025

The Ugly Stepsister d'Emilie Blichfeldt (2025) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Bien que le titre n'y fasse pas directement référence, le premier long-métrage de la réalisatrice norvégienne Emilie Blichfeldt The Ugly Stepsister s'inspire de l'un des plus célèbres contes occidentaux dont on retrouve certaines similitudes sur d'autres continents et à travers d'autres récits. En France, c'est l'écrivain Charles Perrault qui fit connaître son personnage central à travers le conte Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre qui depuis à été adapté de nombreuses fois et sous divers ''supports'' tels que le théâtre ou le cinéma. L'une des adaptations les plus célèbres demeurant celle de 1950 produite par les studios Disney, réalisée par Clyde Geronimi, Wilfred Jackson, Hamilton Luske et qui d'ailleurs emprunte autant à la version de l'écrivain français qu'à celle des frères Grimm intitulée Aschenputtel qui fut publiée quant à elle pour la première fois en 1812 ! Parmi les principaux protagonistes, l'on retrouve donc le personnage de Cendrillon mais aussi ceux de l'odieuse Madame de Trémaine et de ses deux filles Javotte et Anastasie, toutes renommées. Quant aux rats qui furent intégrés au récit de l'adaptation américaine de 1950 Cendrillon, ils semblent être lointainement évoqués à travers quelques plans montrant la jeune femme les nourrir... Élément fondamental, le Prince dit ''Charmant'' apparaît dans The Ugly Stepsister sous les traits d'Isac Calmroth et sous le nom de Prince Julian... Ceux qui connaissent bien l'histoire de cette pauvre enfant vivant sous le même toit que sa tyrannique belle-mère et ses deux belles-sœurs ne seront pas vraiment perdus au moment d'assister à la projection de cette version réécrite par la réalisatrice norvégienne elle-même. Alors que les studios Disney semblent s'être fait un honneur depuis quelques années d'adapter certains de leurs grands classiques dans des versions en prise de vue réelle et que leur Cendrillon est passé par là en 2015 avec la version réalisée par le cinéaste britannique Kenneth Branagh, The Ugly Stepsister dévie quelque peu du format classique pour se rapprocher ostensiblement de certaines références mises au pilon de la bien-pensance et de la ''protection enfantine'' et au profit des amateurs (peu exigeants) de cinéma d'horreur. C'est ainsi que sous la houlette de producteurs peu scrupuleux nous vîmes surgir ces dernières années des œuvres aussi improbables que les adaptations sanguinolentes de Peter Pan (Peter Pan's Neverland Nightmare de Scott Chambers), Winnie l'ourson (Winnie-the-Pooh: Blood and Honey de Rhys Frake-Waterfield), Bambi (Bambi: The Reckoning de Rhys Warrington) ou encore Popeye (Popeye the Slayer Man de Robert Michael Ryan). Si vous avez eu le malheur de tomber un jour sur l'un ou l'autre de ces projets, soyez rassuré : The Ugly Stepsister n'a de commun avec ces quelques exemples que la transformation d'histoires à l'attention du jeune public en films gore pour adultes consentants !


Avec son premier long-métrage, Emilie Blichfeldt retourne donc comme un gant l'histoire de Cendrillon et des mégères sous le même toit desquelles la jeune femme tente de survivre. Contrainte à des tâches de basse besogne depuis qu'elle a été découverte entre les bras d'un séduisant palefrenier (ou plutôt balancée par l'une de ses belles-sœurs qui la vit s'adonner aux plaisirs de la chair dans la grange de la propriété), on connaît déjà la suite, ses conséquences ainsi que sa conclusion. Mais tandis que dans l'histoire telle qu'on la connaît, le récit tourne essentiellement autour de Cendrillon (incarnée par la magnifique Thea Sofie Loch Næss sous le prénom d'Agnès), Emilie Blichfeldt préfère majoritairement concentrer son attention autour de l'une des deux belles-sœurs prénommée Elvira qu’interprète la formidable Lea Myren qui pour son premier rôle sur grand écran incarne avec justesse celle que la cinéaste fait tout d'abord passer pour la victime. Non pas Cendrillon, mais une jeune femme disgracieuse qui sur exigence de son avare de mère va notamment subir des transformations physiques afin de plaire suffisamment au Prince Julian pour qu'il l'épouse et ainsi mette à l'abri du besoin son infâme génitrice (excellente Ane Dahl Torp dans le rôle de Rebekka) ! Elvira qui en lieu et place de Javotte de Trémaine apparaît tout d'abord comme une jeune femme fragile et si scrupuleusement méprisée et humiliée par sa prof de danse que l'on ne peut s'empêcher de la prendre en pitié est donc la véritable héroïne de ce conte à l'esthétisme indéniablement remarquable. Alors que l'hégémonique David Cronenberg domina le Body Horror durant de longues décennies, certains se sont depuis engouffrés dans la brèche. À commencer par son propre fils Brandon. Les femmes aussi s'y sont mises. Avec plus ou moins de réussite (la française Julia Ducourneau signant le très intéressant Grave en 2016 avant de signer le très pénible Titane cinq ans plus tard). Certes, The Ugly Stepsister contient quelques séquences horrifiques plutôt convaincantes qui auront des effets divers sur les spectateurs selon leur sensibilité (perso, la séquence du ténia a, sans mauvais jeu de mots, presque failli me retourner l'estomac). Mais tout ceci demeure en réalité relativement raisonnable. Le film ne baignant jamais véritablement dans un bain de sang. À dire vrai, le film est surtout riche d'un visuel parfois ébouriffant mais aussi et surtout d'une incarnation juste de la part de l'ensemble du casting mais surtout de la véritable vedette du long-métrage qu'est la jeune Lea Myren...

 

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