Habitué des rôles de
flics aux méthodes musclées et peu en accord avec ce qu'en attend
en général leurs différentes directions, Jean-Paul Belmondo
retrouve le réalisateur et scénariste Jacques Deray treize ans
après Borsalino
et quatre avant Le solitaire.
C'est donc ici la seconde fois que le cinéaste fait des infidélités
à son acteur fétiche, Alain Delon, qu'il accompagna durant sa
carrière à neuf reprises. Borsalino
réunira d'ailleurs en 1970, les deux acteurs qui deviendront dans
les années quatre-vingt les plus populaires interprètes du cinéma
français... Après L'as des as
de
Gérard Oury et avant Les morfalous
de Henri Verneuil, Jean-Paul Belmondo incarne dans Le
marginal
le personnage du commissaire divisionnaire Philippe Jordan installé
à Marseille. Flic intègre, il a dans le viseur le trafiquant de
drogue Sauveur Mecacci. Interprété par l'acteur américain Henry
Silva, dont la riche carrière télévisuelle et cinématographique
débuta en 1950 avec la série télévisée Armstrong
Circle Theatre
et se termina en 2001 avec le film Ocean's Eleven
de Steven Soderbergh. Un soir après une rude journée de travail,
Philippe Jordan décide de ramener chez lui une fille aux mœurs
légère. Mais à leur arrivée dans son appartement, le commissaire
découvre le cadavre d'une petite frappe. Débarque alors son
supérieur qui a été alerté par un appel téléphonique anonyme de
la présence d'un corps dans l'appartement de Philippe Jordan. Piégé,
s'ouvre alors à ce dernier, deux possibilités ! Soit il assume
les conséquences d'un meurtre qu'il n'a pourtant pas commis, soit il
accepte d'être muté dans un petit commissariat du dix-huitième
arrondissement de Paris... Contraint de faire ses valises pour aller
s'installer dans la Capitale sans avoir pu mettre la main sur
Sauveur Mecacci, Philippe Jordan ne désespère cependant pas de le
mettre un jour derrière les barreaux... Le
marginal
fait partie de ces excellents films policiers et d'action mettant en
scène un Jean-Paul Belmondo cabotinant beaucoup moins que dans un
certain nombre de longs-métrages l'ayant mis en scène avant et
après celui-ci. Et pour cause : le sujet est grave puisqu'il
traite ceux de la drogue et du grand banditisme. Visage buriné,
parfois fermé et employant des méthodes expéditives, la star
hexagonale se charge comme à son habitude d'effectuer elle-même ses
propres cascades...
Qu'il
s'agisse de poursuivre les truands à pied, en hélicoptère ou à
bord d'une voiture blindée, Jean-Paul Belmondo n'a semble-t-il pas
peur de se froisser un muscle ou de mettre sa vie en danger lors de
séquences qui gagnent en intérêt et en intensité dès lors que
l'on sait qu'il n'a pas été doublé par un cascadeur... Auteur
d'innombrables chefs-d’œuvre, le compositeur italien Ennio
Morricone signe deux ans après la bande originale de l'excellent
Professionnel
de Georges Lautner (déjà interprété par Jean-Paul Belmondo),
celle du Marginal.
Une bande musicale immédiatement reconnaissable et typique du cinéma
français des années quatre-vingt ! Autre aspect propre à
cette décennie : cette incroyable galerie de personnages
secondaires dont certains suivirent en parallèle la carrière de
Jean-Paul Belmondo. En dehors de la présence de l'acteur américain
Henry Silva l'on peut donc notamment découvrir à l'écran de vraies
''gueules'' du cinéma français telles que celles de Pierre Vernier
(qui jouera également aux côtés de Jean-¨Paul Belmondo dans Le
guignolo et
Le professionnel de
Georges Lautner en 1979 et 1981, dans Le
solitaire
de Jacques Deray en 1986 ou encore dans Les
misérables
de Claude Lelouch en 1992), de Maurice Barrier (la mini-série
télévisée Des grives aux loups,
Le Grand Blond avec une chaussure noire d'Yves
Robert ou encore Coup de tête
de Jean-Jacques Annaud) ainsi que celles de Claude Brosset (dans le
rôle du truand Antonio Baldi), Jean-Claude Dreyfus (dans celui d'un
travesti), Michel Robin (dans la peau d'Alfred Gonet dit Freddy
le chimiste)
ou encore de Tchéky Karyo qui interprète ici le personnage de
Francis Pierron, un petit trafiquant et ami du commissaire Philippe
Jourdan. Côté interprètes féminines, l'on retiendra surtout la
présence de l'actrice brésilienne Maria Carlos Sotto Mayor, une
très jolie plante, sexy, qui incarne le rôle de la prostituée
Livia Dolores Maria Monteblanco... Plus qu'un simple film policier
ayant pour vocation de divertir le public, Le
marginal
offre aussi et surtout la description d'un Paris interlope vraiment
sinistre. Avec ses paris nocturnes clandestins, ses peep-show, sa
boite gay ultra glauque qui n'a presque rien à envier à celle de
Irréversible
de Gaspar Noé, ses bars malfamés ou encore ce squat tenu par des
antillais et notamment pas l'éternel voyou du cinéma français,
l'acteur Jean-Roger Milo. Bref, du très bon divertissement..
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Comme tu dis, du bon divertissement.
RépondreSupprimerBébel dans ses oeuvres. Un polar musclé de bonne facture comme seul Belmondo pouvait les faire en France à l'époque. Un énorme succès avec près de 5 millions d'entrées. Vu à sa sortie, je trouve qu'il n'a pas trop vieilli.
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