Premier long-métrage
réalisé et écrit par l'écrivain, cinéaste et humoriste français
Mourad Winter, L'amour, c'est surcoté
est sorti dans les salles le 23 avril dernier après avoir été
présenté en compétition au Festival de l'Alpe d'Huez aux côtés
d'Avignon
de Johann Dionnet, Le répondeur
de Fabienne Godet, Le mélange des genres
de Michel Leclerc ou encore Les règles de l'art
de Dominique Baumard. Une année riche pour cette année 2025 et pour
ce festival entièrement consacré à la comédie. Une compétition
qui vit donc repartir le film de Mourad Winter auréolé de la
Mention spéciale
du Jury.
Cette année, le choix fut sans doute difficile pour le jury qui dû
débattre au sujet d'une dizaine de longs-métrages aux thématiques
souvent éloignées les unes des autres. Et si celle de L'amour,
c'est surcoté
n'est semble-t-il pas très originale puisqu'il s'agit d'une comédie
romantique et parfois même dramatique puisqu'elle évoque la mort
d'un jeune homme et les difficultés que rencontre son meilleur ami
s'agissant de s'en remettre émotionnellement, l'une des principales
qualités du long-métrage est son écriture. Pour un budget
légèrement supérieur à six millions d'euros, ce film produit par
Iconoclast Films
et distribué par Studiocanal
est directement adapté du roman éponyme écrit par Mourad Winter
lui-même et publié le 3 juin 2021 chez Robert Laffont. Avec
Avignon,
le film partage son côté romantique, entre deux individus de sexes
opposés. Mais si dans le rôle de Stéphane, Baptiste Lecaplain se
croyait contraint de mentir à celle dont il était amoureux (Fanny,
incarnée par Elisa Erka), la problématique, chez Anis, est bien
différente. Un brin mythomane, peu sûr de lui et assumant mal les
sentiments qu'il peut ressentir, avouer son amour à Madeleine va se
révéler une position difficile. En outre, le jeune homme a perdu
son meilleur ami Isma (Alassane Diong) il y a trois ans mais ne s'en
est jamais remis... Tandis que d'autres se sont essayés à la
''comédie entre potes'' avec plus ou moins de bonheur ou de finesse,
Mourad Winter défonce littéralement toute possibilité de
concurrence en signant une comédie très bien écrite et qui fait
honneur à son sujet ainsi qu'à ses personnages et ses interprètes.
Parfaitement rythmé et malgré la gravité de certaines séquences,
L'amour, c'est surcoté
égraine
avec une très grande aisance des lignes de dialogue percutantes. Des
gags qui font mouche à chaque fois et qui laissent à terre toute
possibilité de rivalité. À commencer par les vieilles références
que pouvaient être à une certaine époque Christian Clavier ou
Didier Bourdon et qui désormais ne s'affichent plus que dans des
comédies relativement et majoritairement moisies !
L'amour, c'est
surcoté
met non seulement en scène une galerie de personnages secondaires
plutôt savoureuse (dont un Benjamin Tranié en Paulo un brin
''teubé'' mais éminemment raciste) mais surtout un duo principal
qui fonctionne à merveille. Interprétant le personnage d'Anis,
Hakim Jemili est en ce moment l'un des acteurs français les plus en
vogue de l'hexagone. Après s'être fait connaître en incarnant le
personnage de Malek aux côtés de Michel Blanc dans Docteur ?
de
Tristan Séguéla en 2019, il a enchaîné les rôles sans
interruption et va apparaître dans Chasse gardée
2
d'Antonin Fourlon en décembre prochain et Tout
va super de
Patrick Cassar en 2026. A ses côtés l'on retrouve l'actrice Laura
Felpin dans le rôle de Madeleine. Une très jolie étudiante en
psychologie rencontrée un soir dans une boite et sur laquelle Anis
va jeter son dévolu... le cinéaste transforme alors ce qui demeure
jusque là une pure comédie en comédie romantique touchante, drôle,
percutante et qui permet en outre de retrouver dans des rôles de
moindre importance l'acteur François Damiens dans celui du père de
Madeleine, Abbes Zahmani dans celui du père d'Anis ou encore
l'actrice Clothilde Courau en thérapeute à l'écoute du jeune
homme. Bien que L'amour, c'est surcoté
traite également du difficile sujet du deuil, l'humour qu'injecte le
réalisateur et scénariste au récit permet de tempérer l'émotion
et d'éviter que le film plonge dans le drame pur. Il n'y a donc ici
pas véritablement de changements de ton. Si Hakim Jemili est comme à
son habitude très attachant, il faut tout de même reconnaître que
Laura Felpin lui vole la vedette. D'origine italo-vietnamienne,
l'actrice est une véritable bouffée d'air frais alors que face à
elle, et malgré tout le bien que l'on peut penser de lui, Hakim
Jemili a parfois la fâcheuse tendance à mâcher ses mots, ce qui
rend parfois incompréhensibles certains de ses propos. Reste que
L'amour, c'est surcoté
est un régal, sans temps morts. Notons que Mourad Winter a déjà
prévu de réunir à nouveau Hakim Jemili, Laura Felpin et Benjamin
Tranié dans sa prochaine comédie intitulée Les
bâtards
et que celle-ci, outre les présences additionnelles de Kad Merad et
Florence Foresti, sera directement proposée sur Amazon
Prime Video
en 2026...
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