Maintenant que la
projection est ENFIN arrivée à son terme, sachons être objectif !
The Toxic Avenger (Unrated)
version 2023 n'est pas tel que Lloyd Kaufman a pu l'affirmer. Si l'on
veut demeurer en parfait accord avec ce que l'on pouvait déjà
penser de la séquelle de Street Trash,
il n'est pas interdit de croire ni d'affirmer que Macon Blair n'est
pas parvenu à remplir le contrat que le ''Papa'' de la société de
distribution et de production Troma
Entertainment
avait ambitionné de produire aux côtés de Legendary
Pictures à
laquelle l'on doit notamment le navrant Texas
Chainsaw Massacre
de David Blue Garcia (2022), les deux premiers volets de la trilogie
Dune
de Denis Villeneuve dont le troisième est prévu pour l'année
prochaine ou encore l'adaptation sur grand écran du jeu vidéo
Minecraft
réalisé par Jared Hess. Sans compter l'arrivée prochaine d'un
troisième long-métrage en vue réelle adapté de la franchise de
jeux vidéos de Capcom,
Street Fighter !
L'un des points noirs de cette nouvelle itération qui dans
l'historique de la franchise arrive après quatre longs-métrages
(The Toxic Avenger en
1985, The Toxic Avenger, Part II
en 1989, The Toxic Avenger Part III: The Last
Temptation of Toxie
la même année et Citizen Toxie: The Toxic
Avenger IV
en 2000) ainsi qu'une série animée du nom de Toxic
Crusaders
venant s'intercaler entre les opus deux et trois, reste sa durée.
Alors que l’œuvre séminale n'atteignait même pas les
quatre-vingt dix minutes, le film de Macon Blair n'en aligne pas
moins de cent-deux ! Et si l'on fait le calcul entre les scènes
où il ne se passe pas grand chose (dont la plupart est concentrée
lors des quarante premières), il n'est là aussi pas incohérent de
penser que le film aurait sans doute gagné en énergie une fois
débarrassé de toute séquence inutile accaparée par de trop
longues lignes de dialogues et une caractérisation dont les
véritables puristes de Toxie et de la Troma
se fichent royalement. À dire vrai, The Toxic
Avenger (Unrated) devrait
tout d'abord faire office de porte d'entrée pour les futurs et
éventuels adeptes de la cultissime franchise américaine. Comme l'on
conseillera aux curieux qui voudraient s'essayer au cinéma de John
Waters de s'y plonger en abordant sa filmographie par ses œuvres les
plus récentes avant d'aller côtoyer le cinéma beaucoup plus trash
dont il se fit l'un des parangons bien des années auparavant (de
Mondo Trasho
en 1968 jusqu'à Desperate Living
en 1977). Entre comédie musicale, film de super-héros, de
gangsters, humoristique et gore, The Toxic
Avenger (Unrated)
danse sur autant de pieds qu'il élargit son audience...
Faussement
subversif, le Toxie de Macon Blair a plutôt l'air d'un gnome
verdâtre se moquant du mythique super-héros radioactif de la saga
d'origine que celui d'une nouvelle race de braves défenseurs de la
veuve et de l'orphelin venus en découdre avec les méchants qui
gangrènent la ville où se déroule l'action. Les vieux de la
vieille, ceux qui parcoururent en long et en large les rayons des
vidéoclubs voilà près de quarante ans, laisseront sans regret leur
place de cinéma aux petits jeunes pour redécouvrir de leur côté
le charme de ces bonnes vieilles VHS dégoulinantes de sang, de
tripaille et de matières malodorantes ! Macon Blair tente
pourtant d'attirer dans ses filets les fans d'antan. Mais si cela
fonctionne parfois, comme lorsque l'on découvre notamment la
pancarte de bienvenue de la ville de St.
Roma's Village
dont les quelques lettres effacées laissent apparaître le nom de la
mythique Tromaville
( t. Roma Vill e), The Toxic Avenger (Unrated)
n'est pas le digne descendant de la franchise. Macon Blair a beau
montrer des têtes qui explosent, des intestins qui s'échappent par
le fondement de leur propriétaire où un Toxic Avenger qui pour se
débarrasser de ses chaînes urine sur elles, une pisse acide, le
film n'aura pas su convaincre votre serviteur. Moins crade,
provocateur et outrancier qu'il ne semble vouloir nous le faire
croire, The Toxic Avenger (Unrated)
n'est rien moins qu'une comédie américaine aux dialogues surfaits,
alourdie par des personnages secondaires qui gigotent de manière
stérile, foirant la plupart des gags que son auteur voudrait
probablement hilarants... Macon Blair a presque changé de fond en
comble le récit d'origine. Si l'idée est louable, on se rend
rapidement compte qu'il aurait finalement mieux fait de s'en tenir au
script originel et de ne point se doter de personnages inutiles.
Comme peut l'être notamment Bob Garbinger qu'incarne le pourtant
très bon Kevin Bacon. Tout juste l'on aurait peut-être aimé voir
étoffé le personnage interprété par Elijah Wood, Fritz, frère
monstrueux et parfois touchant de Bob. Peut-être certains ne
l'auront-ils pas remarqué mais lors de l'attaque finale se situant
sur la propriété des Garbinger, Macon Blair semble rendre hommage
au Commando
que
réalisa Mark L. Lester en 1985. En y repensant, la chose aurait été
fort amusante si Arnold Schwarznegger (qui incarnait alors le rôle
du Colonel John Matrix) avait finalement accepté d'interpréter le
double rôle de Winston Gooze/The
Toxic Avenger
quarante ans plus tard...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire